Mme Cristina Bianca Pocol est enseignante-chercheuse en économie rurale et responsable du Bureau de la francophonie de l’Université des Sciences Agricoles et Médecine Vétérinaire (USAMV) de Cluj-Napoca, en Roumanie. Elle est membre de la Commission régionale d'experts de l'Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) en Europe centrale et orientale. Nous l'avons rencontrée.
- Vous êtes enseignante-chercheuse en économie rurale et responsable du Bureau de la francophonie de l’Université des Sciences Agricoles et Médecine Vétérinaire de Cluj-Napoca, en Roumanie. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours et vos missions actuelles ?
Effectivement ! Comme formation, je suis diplômée de l’Université Babeș-Bolyai de Cluj-Napoca, en Relations économiques internationales, et de l’Université d’Auvergne, par l’Institut Franco-Roumain de Gestion, en management et gestion des entreprises. J’ai continué mes études doctorales dans l’Université des Sciences Agricoles et Médecine Vétérinaire de Cluj Napoca, Roumanie (USAMV). Avec une riche expérience professionnelle dans l’enseignement supérieur et la recherche, j’ai eu l’occasion d’utiliser mes compétences dans le cadre de différents partenariats avec des diverses structures dédiées au développement de la Francophonie en Roumanie et en Europe. En tant que professeure des universités, j’enseigne l’économie rurale en roumain, en français et en anglais et je suis directrice de thèses de doctorat en agronomie. Et comme francophone, je suis actuellement responsable du Bureau de la Francophonie dans l’USAMV de Cluj-Napoca et membre de la Commission régionale d’experts de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) en Europe centrale et orientale. Notre établissement accorde une importance particulière aux liens universitaires franco-roumains, la filière francophone en Médecine Vétérinaire de l’USAMV de Cluj-Napoca en témoigne.
- Votre université propose des formations professionnalisantes en tourisme rural et en gastronomie, soutenues par l’AUF. Pourquoi avoir choisi ces deux domaines en particulier ?
Le choix n’a pas été difficile. Ces deux domaines sont des domaines prometteurs pour l’avenir de la Roumanie, notamment dans la région de la Transylvanie. Nous avons une grande partie de la population de la Roumanie qui résident dans les zones rurales. Mettre en place des formations pour promouvoir cette population et son patrimoine est, pour nous, un moyen de relier notre monde universitaire et l’environnement qui l’entoure, tout cela dans le but de développer les perspectives d’avenir pour notre territoire. Pour la gastronomie, nous avons déjà des formations diplômantes centrées sur la sécurité alimentaire au sein de notre université. C’est ce qui nous a permis de faire un lien entre ces formations scientifiques et le milieu socio-économique de la ville de Cluj-Napoca en offrant à nos étudiants des stages de courte durée dans plusieurs établissements de bouche.
- Ces formations permettent aux étudiants d’apprendre différents métiers auprès de professionnels qui partagent avec eux leur expérience. Le renforcement des liens universités-entreprises est-il, selon vous, la clé pour une insertion professionnelle réussie des étudiants ?
Les résultats de la recherche scientifique et les activités d’enseignement dans les formations proposées nous démontrent que les entreprises qui collaborent avec le milieu universitaire viennent avec des innovations et ont des performances meilleures que celles des autres entreprises. Les entreprises, en général, et particulièrement nos partenaires, sont toujours à la recherche de personnel qualifié. Les activités déroulées dans le cadre de nos projets, nous permettent d’offrir des possibilités d’embauche à nos étudiants. Une interaction continue avec les entreprises locales sera développée dans ce sens et nous allons inviter et donner la possibilité aux entrepreneurs d’intervenir dans les cursus universitaires (présentation de bonnes pratiques d’entrepreneuriat et de réussite dans la gestion et le management des entreprises).
- La dimension francophone de ces formations constitue-t-elle un facteur d’attractivité supplémentaire pour les étudiants ?
Nous l’espérons vraiment ! Nous estimons que c’est un critère et une opportunité pour augmenter leurs chances à l’emploi, notamment pour des entreprises impliquées au niveau international ou ayant pour projet de se développer à l’international.
- Quel rôle a joué l’AUF dans la mise en place de ces formations courtes ?
L’AUF a été un soutien constant dans la mise en place de ces formations notamment dans l’octroi de financements pour l’organisation des activités, pour les outils de communication, pour la mise en place de partenariats et pour la dissémination des résultats. Dans le cadre de ce partenariat avec l’AUF, l’Université a pu saisir beaucoup d’opportunités pour la mise en place de nouveaux projets, tant sur le plan de la formation, mais aussi de développement institutionnel et scientifique.
- Envisagez-vous de lancer d’autres formations de ce type dans les prochaines années ?
Oui, nous avons eu de retours très positifs de la part de tous les acteurs impliqués. C’est ce qui nous pousse à envisager d’autres formations de ce type et probablement de les élargir à d’autres secteurs/domaines, toujours en mettant en lien l’université et les entreprises locales.
- Enfin, quel message souhaitez-vous adresser à la communauté universitaire francophone en cette période très particulière ?
Cher(e)s collègues, chers partenaires, nous nous sommes tous adaptés à la situation actuelle de distanciation pour le bien de nos étudiants et nos enseignants, de nous tous en général. Nous continuons la recherche et l’enseignement et nous réfléchissons tous aux possibilités et aux opportunités que ce contexte nous offre. La situation nous a poussé à revoir nos habitudes et à envisager les choses sous un angle différent. Nous avons réussi à créer des savoir-faire que nous n’aurions, peut-être, pas pu créer normalement et nous aurons certainement d’autres opportunités à saisir dans ce sens.