Portrait d’un VIF : Nuh Ilsiona et l’aventure à Hô Chi Minh-ville

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D'origine albanaise, à 24 ans, Mademoiselle Nuh Ilsiona s'en va vers l'aventure. Une aventure pas moins difficile, puisque pour sa première fois, elle doit vivre une année pleine loin de sa famille et dans une culture totalement étrangère, voire étrange. Elle raconte son expérience en terre étrangère.

C’est en octobre 2011 qu’elle a pris le poste d’Animatrice linguistique et culturelle auprès des filières universitaires francophones à l’Antenne de Hô Chi Minh-ville du Bureau Asie-Pacifique de l’Agence universitaire de la Francophonie.

Après avoir fini ses études, Ilsiona a postulé au programme de Volontariat de la Francophonie (VIF) (*). « J’ai toujours voulu partir à l’étranger, pour retourner dans mon pays, riche d’expériences. Pourtant, je n’ai jamais imaginé partir tellement loin de mon pays. Je voyais une probable expatriation, mais toujours autour de l’Europe. »

Partir loin de son pays, de sa culture est une épreuve qui demande beaucoup de courage. Mais par dessus tout, il y avait cette envie de connaître le monde, de se régénérer. « Je compare cela à l’expérience d’un cavalier dont le combat est celui d’accepter et de partager les mœurs et les coutumes d’une autre société, différentes de la sienne. Ceci, bien sûr, demande beaucoup d’efforts et de modestie. » Elle dit cependant avoir de la chance d’avoir été encouragée par sa famille à partir en mission, et de continuer de recevoir ce soutien.

Ilsiona

Ilsiona NUH à la fête du 20 mars 2012 à l’Université de Hanoï

Des chocs culturels au rendez-vous !

Ilsiona n’a visiblement pas échappé aux chocs culturels. « Quand on parle du Vietnam on ne peut pas ne pas mentionner la circulation et les embouteillages ; c’est un spectacle choquant. J’aime bien marcher, mais malheureusement, ici le concept de  » trottoir  » n’est pas bien développé, et les motos y passent tranquillement. D’où mon expression : « s’il faut mourir d’un accident, c’est dommage de mourir ailleurs ». »

Autre aspect qui l’a davantage marquée, c’est que les femmes sont couvertes de masques et de gants.

« Normalement, on a le cliché que seulement les les femmes musulmanes se couvrent ainsi. L’esthétique s’approche de la religion. Et au Vietnam ou dans le Sud-est asiatique, on aime la peau blanche, signe de beauté. Les bronzées sont mal jugées. Personnellement, je suis habituée à marcher sous le soleil, bras nus. Mais, des goûts et des couleurs, on ne discute pas. »

Malheureusement, Ilsiona n’a pas eu l’occasion d’apprendre la langue vietnamienne. « Entre le travail et mes études, je n’ai pas de temps. Mais j’ai quand même un dictionnaire de poche Français-vietnamien. » Ceci ne l’empêche pourtant pas de profiter pleinement des aspects culturels de son pays d’accueil. « J’ai eu aussi la chance d’habiter avec des vietnamiennes. La propriétaire de mon appartement et la femme de ménage viennent de Hanoï. Le contact quotidien avec elles et le fait de vivre à Hô Chi Minh Ville, me permettent de voir les nuances culturelles entre le Nord et le Sud. Par exemple mon dîner du Tét1 était un plat spécial de la cuisine du Nord. J’ai adoré la soupe de bambou ! Ma propriétaire de maison, elle est très gentille avec moi et elle me fait me sentir en famille. C’est d’une aide capitale pour résister ici.» Outre les langues française et albanaise, sa langue maternelle, Ilsiona atteste d’un niveau de base en anglais et russe.


Un parcours universitaire francophone remarquable

Contrairement à la majorité des V.I.F. qui ont une certaine expérience professionnelle avant leur départ en mission, aussi petite soit-elle, Ilsiona est fraichement sortie de l’Université, embrassant la vie active par cette première expérience à l’international.

Détentrice d’un diplôme de Licence en Langue française, filière Traduction et interprétariat (juillet 2009), en juillet 2010, elle décroche son Master professionnel en Didactique du Français, langue étrangère, à l’Université de Tyrana, pour poursuivre, depuis septembre 2011, une formation ouverte à distance de Master Recherche en Littératures modernes et contemporaines.

Aux jeunes francophones désireux de participer au programme de V.I.F., Mademoiselle Nuh demande d’être courageux. « C’est une expérience inoubliable et enrichissante, affirme-t-elle. Chaque culture à ses propres valeurs à offrir. Ouvrez vos esprits en partant loin à la découverte de l’autre. »

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(*) Le Volontariat international de la Francophonie est un programme mis en place par l’Organisation internationale de la Francophonie, en partenariat avec l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), avec le soutien de l’Association internationale des maires francophone (AIMF) et de TV5 Monde.

Il permet aux jeunes des pays membres de la Francophonie de s’engager durant 12 mois pour mettre leurs compétences à la disposition d’un projet auquel ils vont participer et de vivre ainsi une expérience de mobilité internationale au sein de l’espace francophone qui s’intègrera à leur parcours professionnel.
La promotion 2011, en fin de mandat, se voit remplacée par la nouvelle cohorte des 53 jeunes francophones qui débuteront leur mission début novembre 2012.

Pour plus d’information sur le programme de Volontariat de la Francophonie : http://jeunesse.francophonie.org/volontariat/presentation-du-programme-volontariat-0

Date de publication : 19/09/2012

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