Avec de multiples expériences dans la construction des programmes de formation, dans l’organisation, l’orientation, la mise en œuvre et la supervision des activités d'enseignement et d'apprentissage du système de formation de premier cycle de l'université, Mme Ngo Thi Thu Trang est Directrice de l’Office de la Formation et enseignante - chercheuse de l'Université des sciences sociales et humaines de Ho Chi Minh-Ville au Vietnam (USSH-HCMV). Engagée depuis plus de 20 ans dans la promotion des coopérations francophones dans le secteur géographique, elle nous partage les expériences précieuses de son trajet.
Pouvez-vous présenter votre parcours francophone ?
Mon parcours francophone a commencé avec les cours spécialisés en français, quand je faisais de la géographie, en tourisme, à l’Université des sciences sociales et humaines de Ho Chi Minh-Ville (USSH-HCMV). Je suis tombée amoureuse de cette belle langue pour son caractère difficile, mais aussi pour les émotions qu’elle m’a procurées. Ainsi, l’envie de découvrir la France reste toujours dans mon cœur.
Quand je travaillais à l’espace francophone de la faculté géographie à l’USSH-HCMV, j’ai obtenu une bourse professionnelle de 3 mois à l’Université Louis-Pasteur à Strasbourg. Ensuite en 2004, j’ai entamé mon Master 2 de Recherche en Aménagement, territoire, société et environnement à l’Université de Pau et des pays de l’Adour (UPPA), grâce à une bourse de l’Ambassade de France. Ma thèse portait sur le thème de « Le logement des ouvriers migrants dans les péri-urbaines ». Après l’obtention de mon Master, je suis retournée au Vietnam, à l’espace francophone de la faculté géographie à l’USSH-HCMV, dans l’ambition d’améliorer la qualité de cet espace, ainsi que de consolider la relation entre l’USSH-HCMV et l’UPPA.
J’ai ensuite suivi les cours de géographie en population sociale pendant 2 ans à l’USSH-HCMV. Puis, je suis retournée à l’UPPA pour un poste de chercheuse assistante dans le laboratoire Société environnement et territoire (SET), grâce à une bourse de l’AUF. Rentrant au Vietnam, je donnais mes premiers cours de français et de spécialité Géographie, environnement et société à l’USSH-HCMV.
En 2010, j’ai continué mes recherches en Aménagement, territoire, société et environnement à l’UPPA, encore une fois, grâce au soutien de l’AUF, sur le thème « La modernité en périurbaines » qui a été développé sur la base de ma thèse de master.
À l’heure actuelle, je suis Directrice de l’Office de la Formation, Directrice adjointe du Centre de la langue étrangère de l’USSH-HCMV ainsi que Directrice adjointe du Centre du développement rural SAEMAUL UNDONG.
Parlez-nous de votre parcours avec l’AUF, notamment le projet sur lequel vous avez travaillé ?
Je suis actuellement coordonnatrice du projet PURSEA au sein de l’USSH-HCMV qui a pour but de renforcer les compétences en gouvernance universitaire pour le personnel des établissements de l’enseignement supérieur. Je suis reconnaissante du soutien de l’AUF à ce projet qui nous a permis de définir la stratégie, surtout dans le contexte marqué par la tendance de l’autonomie des universités.
Cependant, le projet qui me passionne le plus est le projet “Élevage traditionnel des crevettes et adaptation aux changements climatiques dans la province de Ben Tre (Vietnam)” visant à proposer un mode d’élevage durable des crevettes forestières pleinement adapté aux changements climatiques, à participer à la sécurité alimentaire des zones côtières et à protéger les mangroves dans le Delta du Mékong. À cet effet, je suis allée sur le terrain et j’ai approché la raison pour laquelle les localités se penchent vers la vente des crevettes industrielles au lieu des crevettes sauvages de haute qualité. Ce sont les conversations avec les agriculteurs qui m’ont motivé à aller jusqu’au bout. Actuellement, bien que ce projet avec l’AUF soit terminé, je continue à le développer et soutenir les localités.
En 2019, j’ai participé à la Commission régionale d’experts (CRE) de l’AUF qui était pour moi l’unique chemin pour faire de la recherche. L’AUF m’a beaucoup donné. Elle a fait de moi qui je suis aujourd’hui. Il est donc temps, pour moi, de revenir à l’AUF et de la soutenir avec tout mon cœur et mes efforts.
En cette journée du 8 mars, quels messages souhaitez-vous adresser aux jeunes chercheurs ?
J’ai juste un message que je voudrais adresser à ces jeunes chercheurs. Que vous fassiez de la recherche, quelle que soit votre profession et domaine, faites-le avec tout votre cœur, votre passion et votre enthousiasme ! Vouloir, c’est pouvoir !