Mouhamed Fadel Niang, dans les pas de Léopold Sédar Senghor

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Mouhamed Fadel Niang est né et a grandi au Sénégal. Formé et diplômé en France après le baccalauréat, il revient dans son pays où il met en application les mots de Léopold Sédar Senghor, « la francophonie, c’est le monde du donner et du recevoir ».

Baigné dans la francophonie dès sa naissance – le français est la langue officielle dans les écoles au Sénégal -, Mouhamed Fadel Niang a toujours rêvé de devenir ingénieur, c’est-à-dire « un homme qui innove et met en œuvre », selon ses termes. Chose faite quand il intègre l’École Nationale Supérieure des Mines de Paris, soutenu par une bourse de la Coopération française. Diplôme d’ingénieur et doctorat en poche, Mouhamed Fadel Niang décide de rentrer au Sénégal en 1994 et se fait recruter à l’Ecole Polytechnique de Thiès. Il se met alors à travailler en accord avec sa conviction profonde : « le savoir académique et le savoir-faire opérationnel sont indissociables et doivent être transmis en simultané pour aboutir à la compétence ». En 1995, il effectue sa première mission d’enseignement à l’Institut National Polytechnique de Yamoussoukro en Côte d’Ivoire, dans le cadre d’une mission de mobilité sud-sud, sous l’égide de l’AUF. Suivront d’autres missions en Côte d’Ivoire, en Guinée et en Tunisie. De ces expériences auprès de jeunes étudiants, Mouhamed Fadel Niang sort profondément marqué par la proximité avec les étudiants : « j’ai appris l’humilité face à la différence de parcours, et j’ai grandi en prenant conscience de la nécessité de se décentrer », analyse-t-il aujourd’hui.

Réconcilier pratique et théorique

Fadel Niang franchit une étape supplémentaire en 2007 lorsqu’il devient Conseiller spécial du recteur puis Vice-recteur de l’Université de Thiès. À la même période, les entreprises sénégalaises manquent cruellement de techniciens supérieurs qualifiés. La nécessité de créer une formation bac +2 devient une évidence, qui se concrétise avec la naissance d’un IUT à Thiès en 2010. C’est une première étape. Pour répondre parfaitement aux demandes des entreprises, toujours soutenu par l’État, il fonde ensuite le premier Institut supérieur d’enseignement professionnel (ISEP) du Sénégal. En parallèle des universités, cet établissement autonome se concentre sur les formations techniques diplômantes courtes, reformate les bacheliers littéraires, attire les filles vers les métiers techniques, revalorise l’insertion professionnelle, initie des formations continues. Devenu aujourd’hui un véritable réseau de cinq établissements, les ISEP s’adressent aussi bien aux étudiants qu’aux salariés, grâce aux certificats de compétence professionnelle et à l’introduction progressive d’un système de Validation des Acquis d’Expérience avec l’AUF. L’institut se veut un tremplin pour les femmes qui créent une activité, par le biais de l’accompagnement entrepreneurial avec l’Agence française du développement.

Son rôle au sein du Conseil scientifique de l’AUF

En toute logique, Mouhamed Fadel Niang défend les causes qui l’animent depuis toujours. À savoir, améliorer la reconnaissance du premier cycle universitaire et des formations professionnelles supérieures, qui doivent être reconnus et respectés. Autre gageure, l’harmonisation des diplômes dans la zone du Conseil africain et malgache de l’Enseignement supérieur (CAMES), pour qu’ils soient à terme reconnus par tous les pays africains – y compris ceux en dehors du CAMES – et un jour par toute la francophonie. Son rêve ? Que la francophonie rapproche les mondes anglophone, hispanophone et lusophone qui, en Afrique, se côtoient sans vraiment se rencontrer.

Date de publication : 14/10/2020

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