Pour la 4ème année consécutive, l'AUF est partenaire du concours de vulgarisation scientifique « Ma thèse en 180 secondes » (MT180). Cette année, l’AUF a organisé avec ses partenaires les finales nationales dans 13 pays d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Europe centrale et orientale. Les 13 lauréats participeront à la finale internationale du concours organisée le 27 septembre 2018 à Lausanne (Suisse) qui rassemblera 18 doctorants. M. Mohamed Aymen Ben Ouanes, doctorant de l'Université de Carthage a remporté la finale nationale organisée en Tunisie.
- Pourquoi avoir participé au concours MT180 ?
Il y a, à mon sens, deux raisons principales. D’abord, tester mes capacités à parler en public devant un auditoire qui ne soit pas forcément constitué de spécialistes, et s’efforcer de le convaincre ou de moins de susciter son intérêt ou sa curiosité pour une question pourtant strictement scientifique. L’autre raison, non moins importante, est d’avoir regardé ma thèse sous un autre angle, avec les yeux de quelqu’un qui voudrait comprendre et saisir clairement ses enjeux scientifiques et ses articulations argumentatives ou démonstratives. Grâce à cela, j’ai pu, à ma grande surprise, déceler une nouvelle dimension que j’avais négligée jusqu’ici. Pour ces deux raisons, l’expérience méritait largement d’être tentée.
- Comment avez-vous vécu la finale nationale en Tunisie ?
Comme dans toute compétition, j’ai appréhendé les épreuves avec un mélange d’espoir et de doute, surtout que les thèses présentées et défendues par les participants étaient d’un haut niveau. Cela a aiguisé la motivation des participants à présenter leurs travaux avec une énergique conviction. La concurrence était rude. Heureusement, le cadre où se déroulaient les éliminatoires était agréable et fort accueillant et les responsables et les animateurs nous ont donné de précieux conseils et des recommandations réconfortantes. Après la proclamation des résultats, j’ai éprouvé un grand soulagement de voir mes efforts couronnés de succès, notamment en pensant à la perspective de représenter mon pays, la Tunisie, dans cette compétition internationale à Lausanne.
- Comment vous êtes-vous préparé à la finale nationale ?
C’était une préparation progressive. Au début, je ne savais pas par quoi il fallait commencer. Présenter une thèse aussi ardue que la mienne en trois minutes, est un défi. D’où la nécessité de concevoir, d’inventer une démarche, une stratégie qui doit à la fois « plaire et instruire », comme dans le théâtre classique. J’ai donc dû rédiger un texte où l’on trouvait une certaine théâtralité. Puis, j’ai dû apprendre à jouer à la fois le pédagogue (pour la clarté du discours), l’orateur (pour la qualité de la diction), l’acteur (pour les gestes et la présence sur la scène) et finalement le metteur en scène (pour une harmonisation entre ces différents actants).
Cela signifie que je dois assumer ces différentes tâches : écrire, jouer, mettre en scène. Cela est d’autant plus important que la prestation orale doit être accompagnée de la projection d’une diapositive à caractère didactique. Il fallait donc faire des répétitions. J’ai également eu la chance de participer à une formation en art scénique et en communication organisée par les organisateurs de la finale nationale (l’université de Kairouan).
- Comment voyez-vous la finale internationale qui aura lieu le 27 septembre 2018 à Lausanne ?
Je suis déjà excité d’être à Lausanne pour participer à la finale internationale. Cela me donnera l’opportunité de faire la connaissance des autres candidats, de découvrir la teneur de leurs thèses respectives et pourquoi pas d’établir des rapports d’amitié avec eux. Ce sera aussi l’occasion d’améliorer encore mon niveau en matière de communication et de prise de parole en public, surtout que je vais m’adresser à un public qui, sans être forcément spécialiste n’en est pas moins averti. Le plus important est que cette finale va me permettre d’évaluer le niveau de mes compétences à l’échelle internationale.
- Comment comptez-vous vous préparer à cette finale internationale ?
Je vais participer à une nouvelle session de formation en art scénique et en communication organisée par l’université de Kairouan. Je vais donc procéder à des optimisations de mon discours, par des séances des répétitions dans différents endroits et à des plages d’horaires variées, afin que je sois performant le jour de la finale internationale à Lausanne.
Biographie
Mohamed Aymen Ben Ouanes est doctorant en 3ème année de thèse en mécanique appliquée à l’Ecole Polytechnique de Tunisie et en électronique et systèmes embarqués à l’Université Paris-Est.
Diplômé en 2015 de l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Sousse en ingénierie mécatronique, il est passionné d’innovation. Sa participation à la réalisation de nouveaux dispositifs innovants dans le cadre de clubs lui a valu en cette même année de décrocher le 1er prix à l’échelle nationale au concours 24 heures de l’innovation.
Lorsqu’il n’est pas devant l’écran de son ordinateur, il poursuit sa passion au cinéma en écrivant et réalisant des courts métrages dont un certain nombre d’entre eux ont obtenu des prix lors du festival du film non professionnel de Kélibia. Actuellement, il travaille, dans le cadre de sa thèse, sur la récupération de l’énergie vibratoire ambiante en espérant pouvoir l’élargir un jour à des applications industrielles.
Pour en savoir plus sur la finale internationale MT 180 organisée le 27 septembre 2018 à Lausanne (Suisse)