Dans le cadre des activités 60 heures chrono, le dimanche 26 septembre 2021, la table-ronde en ligne « Étudier en français au Vietnam : les défis, les opportunités et le choix » s’est tenue au CNF-CEF de Hô Chi Minh-Ville. Le confinement généralisé en raison de la pandémie COVID-19 n’a pas pu empêcher nombreux étudiants, élèves, parents d’élèves, anciens étudiants et enseignants francophones venant de différentes villes du pays de se mettre ensemble à distance.
À l’ouverture de la rencontre, le Professeur Jean-Marc Lavest, Directeur Asie-Pacifique de AUF, leur a apporté un conseil précieux : « On est riche des langues qu’on parle ». Pour lui, les jeunes ne doivent pas opposer le français aux autres langues. Dans le monde aujourd’hui, d’une part l’anglais est déjà obligatoire et normatif et d’autre part les autres langues rendent plus riches et plus ouverts aux autres cultures. Plus particulièrement au Vietnam, la diversité linguistique et culturelle est au cœur de la politique multipartenariale du Gouvernement vietnamien avec les autres pays de toutes les régions comme l’ASEAN, l’Europe ou l’Afrique. Au-delà de la richesse culturelle des langues, maîtriser une langue extrêmement difficile telle que le français constituera un atout professionnel d’un jeune candidat vis-à-vis un recruteur, car c’est la preuve « d’une ouverture et d’une capacité travail et de l’énergie importante que va déployer [son] futur employé ».
En témoignage du choix du français comme langue d’études, trois étudiants ont montré différents parcours intéressants, de longue date issue des classes bilingues francophones ou fraichement initié à l’université dans une formation de la langue française. La diversité de ces parcours est enrichie des expériences partagées par trois professionnels auparavant étudiants francophones, boursiers de l’AUF ou d’autres organisations de coopération. L’esprit de solidarité de la communauté francophone est un avantage des apprenants du français, selon M. Nguyen Hoai Tuong, PDG de l’entreprise technologique Titops et Président de l’Association Confluens (Alumni AUF).
Cette solidarité a permis à M. Tran Cong Danh, actuellement chef du service financier chez VPS Securities J.S.C., d’obtenir une bourse d’études dans le domaine de marketing en France par hasard ou par chance, alors qu’il ne parlait aucun mot de français à l’époque. C’est devenu son destin ; rester attaché à la Francophonie comme une évidence à vie. Pour lui, c’est la qualité des formations et des diplômes délivrés par les universités françaises qui compte sur le marché du travail, et les langues étrangères dont le français est un bon moyen pour aider les jeunes à accéder aux formations de qualité internationale.
L’atout professionnel des jeunes qui maîtrisent plusieurs langues a été confirmé par une recruteuse de métier, Mme Hoang Khanh Chi, directrice de la clientèle du groupe Thế Giới Di Động (Mobile World Group), chaîne de vente de produits électroniques numéro un au Vietnam. Ces compétences dit-elle, ne se limitent pas seulement au niveau linguistique mais intègrent aussi la culture, la civilisation, la pensée et le rapport à l’autre que les apprenants ont acquis et de citer ses propres vécus au long parcours, d’ancienne élève des classes bilingues, étudiante d’une filière universitaire francophones et bénéficiaire des programmes de bourses de l’AUF et du Gouvernement français.
Les échanges se sont poursuivis avec beaucoup de questions posées autour de trois sujets majeurs : comment bien apprendre le français, où trouver les informations sur les bourses d’études à l’étranger pour les francophones et quelles sont les opportunités de travail au Vietnam. Non seulement les intervenants invités mais plusieurs participants ont activement pris la parole et partagé leurs expériences et points de vue croisés. La convergence des idées se retrouve au niveau de la nécessité de la motivation et la persévérance des apprenants de français pour s’entraîner sans cesse afin de se doter de meilleures connaissances et compétences transversales, couplé avec un nouveau regard sur les langues en général et le français en particulier. Le multilinguisme est devenu une évidence à l’ère de la mondialisation et du numérique et les opportunités professionnelles existent et sont nombreuses pour les jeunes talents qui veulent avancer et aller les chercher. Cette première rencontre nationale en ligne nourrit également des idées innovantes dans
l’organisation des actions de collaboration entre les acteurs francophones, notamment à travers les moyens numériques.