« Je vous parle avec mon cœur ; je suis fier d’être à la fois dans le monde francophone et anglophone », s’exclame Dhanjay Jhurry qui œuvre sans relâche pour qu’à l’aune d’un monde globalisé l’université se réinvente.
Le choix de la francophonie
Son bac en poche, l’ancien élève de l’école publique mauricienne anglophone veut suivre ses études supérieures en Europe. Il choisit la France, qu’il connaît un peu, car « certains membres de ma famille avaient suivi un cursus en médecine à Montpellier », explique-t-il. Quant à la ville, ce sera Bordeaux, célèbre en 1984 pour être alors Championne de France de football ! De ses études à l’université de Bordeaux en chimie des polymères jusqu’à son premier emploi à Lyon, Dhanjay Jhurry retient « 11 merveilleuses années » vécues dans l’Hexagone.
Dès son retour à Maurice en 1995, il décide d’organiser la première Fête de la Science. Chose faite en 1996 avec le soutien financier de l’AUF. L’université de Maurice accueille un nombreux et large public ; c’est un franc succès. Dès lors, Dhanjay Jhurry « se concentre sur la recherche à Maurice » en multipliant les partenariats avec l’AUF – dont le centre est hébergé à Réduit -, et les travaux avec l’université de la Réunion et Pierre et Marie Curie (publications en commun).
La diplomatie internationale éducative
« Je n’ai pas quitté le monde de la recherche, je veux agir autrement », martèle Dhanjay Jhurry, alors qu’il prend la présidence de l’Université en 2017. Son objectif ? Que celle-ci sorte des murs, soit engagée au-delà des frontières. « Il est impératif la recherche, l’entrepreneuriat et l’innovation s’associent pour aider, ensemble, à mieux connaître les impacts des actions menées. C’est essentiel pour atteindre les Objectifs de Développement durable des Nations Unies (ODD). Et l’université peut être un des moteurs de ce processus. » Pour réussir, Dhanjay Jhurry s’appuie sur le multiculturalisme et sur l’ouverture diplomatique historiques de son pays ; un modèle de partages et d’échanges.
Il compte déjà à son actif la relance de l’Institut francophone de l’entrepreneuriat, grâce à un partenariat réunissant l’AUF, la Business School de la Chambre de Commerce de Maurice et l’université de Maurice. Cet institut propose des formations courtes en français, qui répondent aux besoins de l’industrie (Fintech, block chain, énergies renouvelables, design thinking, etc). Autre collaboration avec l’AUF, le projet Agrinium qui encourage les entreprises à innover dans le secteur de l’agriculture et de l’agroalimentaire (création d’un parc Agri-Tech, d’un agri-incubateur).
Son rôle au sein du Conseil scientifique de l’AUF
Dhanjay Jhurry veut porter sa vision d’une université engagée à la fois vers la recherche, l’esprit d’entreprise et le capital social. Pour lui, c’est un vrai défi, mais aussi « un beau mariage » unissant le public, le privé et la communauté autour de l’innovation.