La plateforme web L'école ouverte est une initiative du Ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur du Québec (MEES) et développée en concertation avec l’Université de Montréal. Mise en ligne en contexte de la COVID-19, elle a pour objectif de permettre aux élèves de réaliser des activités pendant la suspension des cours dans plusieurs matières aux niveaux préscolaire, primaire et secondaire. Il y a même une section réservée à la formation générale des adultes et à la formation professionnelle.
Pour un apprentissage autonome
Le site L’école ouverte a été conçu dans un esprit ludique et son contenu éducatif couvre plusieurs matières dont le français, les mathématiques, la science, l’histoire et les arts. Les différentes activités offertes sont prévues pour que les élèves puissent les réaliser par eux-mêmes ou avec le soutien de leurs proches.
« Il fallait que les parents qui sont confinés à la maison avec les enfants puissent les installer devant cette plateforme de façon autonome et en toute confiance. Le contenu est validé par le ministère de l’Éducation et il est exempt de toute publicité, » dit Thierry Karsenti, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les technologies de l’information et de la communication en éducation et concepteur de cette plateforme éducative.
Le site est par ailleurs très simple et intuitif. Il n’y a qu’à choisir le niveau de son enfant et cliquer sur la pastille correspondant à la matière recherchée : français, mathématiques, etc. « On a décidé de présenter ça à la Netflix, parce que c’est plus logique et parce que les gens sont habitués de naviguer dans cet espace avec des choix qui sont proposés, etc. Et donc la navigation est simple et ça facilite tout », poursuit-il.
Un tour de force collaboratif
Thierry Karsenti a mis à profit son énergie mobilisatrice pour réussir à livrer la plateforme dans un délai de dix jours, ce qui a nécessité une collaboration unique de la part des partenaires et des éditeurs.
« Ça a été très compliqué. On a collaboré avec plein de personnes, dont tous les éditeurs scolaires au Québec qui ont décidé d’offrir gratuitement leurs manuels à l’ensemble de la population québécoise. Il fallait convaincre plusieurs personnes à mettre des ressources gratuites en ligne en contexte de pandémie, qui est un contexte exceptionnel », explique le concepteur.
À titre d’exemple, l’organisme Alloprof, qui offre gratuitement aux élèves du primaire et du secondaire, de l’aide aux devoirs après l’école, a pour sa part accepté de prendre part au projet et a étendu ses services de 9h à 20h pour mieux accompagner les élèves pendant la crise sanitaire. L’organisme a battu des records d’achalandage alors qu’il y a eu de 5 à 10 fois la fréquentation habituelle pour l’aide aux devoirs.
Un rayonnement international
La plateforme est gratuite et ouverte à toutes et à tous. Son succès, ici comme à l’international, ne s’est d’ailleurs pas fait attendre. « On est stupéfaits! On a eu 82 millions de visites dans les premières 24 heures, c’est du jamais vu. Ce n’est pas juste des visites du Québec, c’est de la francophonie au complet. Ça se stabilise maintenant à 8 millions par jour. C’est immense comme trafic », souligne M. Karsenti. Son équipe et lui reçoivent en effet de nombreuses visites et des commentaires d’encouragement de plusieurs pays de la francophonie, dont la France et le Maroc.
En outre, afin de maintenir le bon fonctionnement de la plateforme, celle-ci est hébergée par les services haut de gamme d’Amazone à New York. Le MEES tenait absolument à ce que le site web tienne le coup alors qu’on ne comptait plus le nombre de sites défaillants à cause d’un achalandage trop important en contexte de la COVID-19.
Le défi est donc relevé et l’école ouverte est là pour rester. « C’est un site qui fournit des ressources aux parents et ce que je souhaite c’est qu’éventuellement le corps enseignant puisse être incité à se servir de ces ressources-là pour travailler avec leurs élèves » conclut Thierry Karsenti.