L’autonomisation des universités : l’avis des partenaires du projet PURSEA (Pilotage universitaire rénové dans le Sud-Est Asiatique)

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Partenaires du projet « Pilotage universitaire rénové dans le Sud-Est Asiatique » (PURSEA), ils partagent leurs avis sur les défis et les opportunités que posent des réformes majeures de l’enseignement supérieur dans les pays d’Asie du Sud-Est ainsi que sur les apports de ce projet, non seulement à leurs institutions, mais plus largement à l’enseignement supérieur de leurs pays.

Mme Nguyen Thi Cuc Phuong, Vice-Rectrice de l’Université de Hanoï (Vietnam) :  » Avec l’autonomie, l’université se transforme radicalement « 

Le processus d’autonomisation actuel oblige les établissements d’enseignement supérieur à repenser le modèle de gouvernance universitaire sur lequel ils se sont appuyés depuis des dizaines d’années. Avec l’autonomie, les universités doivent se repenser différemment, tant en termes de ressources financières que de management des ressources humaines. Plusieurs questions se posent dans ce contexte : comment diversifier les sources de revenus ?  Comment améliorer l’attractivité des universités dans un environnement de plus en plus compétitif ? Comment améliorer la qualité de la gouvernance universitaire et accompagner les enseignants-chercheurs dans les changements structurels qui s’annoncent dans l’éco-système universitaire ?

Dans ce contexte, le projet PURSEA joue un rôle très important puisqu’il permet à chaque établissement participant, 15 au total dont la moitié dans la Région Asie-Pacifique, d’élaborer son plan stratégique de développement, tout comme de concevoir ses plans d’actions opérationnels à partir d’indicateurs concrets.

Ce projet a pour les universités concernées, un caractère stratégique puisqu’il atteste la capacité des universités à être parties prenantes de projets d’envergure. En outre, si les projets KA2 ERASMUS+ de l’Union européenne sont majoritairement coordonnés par les universités européennes, cette tendance se renverse aujourd’hui puisqu’en 2019, deux universités vietnamiennes coordonnent les projets, à savoir l’Université de Hanoï et l’Université de Huê. Cela signifie que l’enseignement supérieur, au Vietnam notamment, se rapproche désormais des standards internationaux, que les universités membres dans cette région sont capables de mener des projets européens et qu’elles peuvent partager leur expertise au sein des grands réseaux internationaux, comme celui de l’AUF.

M. Nguyen Dinh Lam, Directeur du département de la science, de la technologie et des relations internationales de l’École polytechnique de Danang (EPD) de l’Université de Danang (Vietnam) :  » L’approche par indicateurs « 

Ce projet nous accompagnera dans l’élaboration de notre plan de contrôle de qualité. Être autonome, c’est de pouvoir auto-évaluer l’efficacité de son plan stratégique de développement. Il devient impératif de déterminer les indicateurs de performance (KPI) pour chaque organe et instance, mais nous n’arrivons toujours pas à les mesurer. Nous espérons que ce projet, avec la mise en place d’une liste des indicateurs de références, nous apportera une vision plus claire sur le recours aux indicateurs au service d’une meilleure gouvernance universitaire.

Mme Ngo Thi Phuong Lan, Rectrice de l’Université des sciences sociales et humaines de Hô Chi Minh-Ville, Université nationale du Vietnam à Hô Chi Minh-Ville : «  L’autonomie s’attache à la question de responsabilité sociétale « 

L’autonomie ne constitue pas seulement la question de rentabilité, mais s’attache aussi à la question de responsabilité sociétale. En mentionnant l’autonomie, on parle souvent des 3 aspects : finance, ressources humaines et qualité de formation. Des réformes majeures de l’enseignement supérieur nous posent aujourd’hui de nouveaux défis : comment diversifier des offres de formation ou comment diversifier des recettes en assurant toujours l’accès équitable à l’enseignement supérieur ?

L’autonomie n’est pas le synonyme de l’augmentation des frais universitaires. En réalité, l’autonomie universitaire permet aux universités de valoriser leurs ressources et potentiels, tout comme de répondre aux besoins pressants de la société. Mais comment élaborer un plan d’action pour concrétiser cette vision stratégique ?

Le renforcement des compétences, le transfert d’expertise ainsi que de nouvelles méthodologies nous permettront d’élaborer un nouveau plan stratégique conformément à ce nouveau contexte.

M. Sieng Phen, Directeur du bureau des Relations internationales de l’Institut de Technologie du Cambodge : «  Avec ce projet, nous pourrons contribuer activement à la réforme de l’enseignement supérieur de notre pays « 

Ce projet est très important pour nous parce que le gouvernement cambodgien demande aux établissements d’enseignement supérieur d’élaborer un plan d’action pour améliorer la gouvernance et la gestion de l’enseignement supérieur, prélude obligé à la mise en œuvre d’une université modèle, autonome et de qualité. C’est une nouvelle page qui s’ouvre pour toutes les universités cambodgiennes et je crois que ce projet PURSEA nous aidera dans cette voie. Les apports des échanges que nous aurons dans le cadre de ce projet nous permettront de pouvoir concrétiser notre plan d’action. Nous pourrons ensuite partager cette expertise que nous allons acquérir au profit d’autres établissements d’enseignement supérieur du Cambodge et contribuer ainsi activement à la réforme de l’enseignement supérieur de notre pays.

M. Thierry Bontems, représentant du Centre national de la Recherche scientifique (France) :  » PURSEA est un bel exemple de solidarité et de synergie entre les universités « 

Ce projet est un bel exemple de solidarité et de synergie entre les universités. Le rôle des établissements européens dans ce projet est d’accompagner les établissements d’Asie du Sud-Est dans la rénovation de leur gouvernance et de leur pilotage universitaires. Nous sommes là pour ramener des méthodologies et des outils, mais aussi pour les coconstruire, les fabriquer ensemble. Et je crois que c’est un élément très important dans ce projet qui permet aux universités de travailler ensemble pour enrichir à la fois les établissements des pays d’Asie, mais aussi ceux des pays européens, car nous allons apprendre ensemble à travers ce projet.

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Lire plus :

15 universités d’Asie et d’Europe participent au projet européen : « Pilotage Universitaire Rénové dans le Sud-Est Asiatique » (PURSEA)

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Date de publication : 09/06/2020

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