Fabrice Bossou, volontaire international de la Francophonie à l’AUF à Phnom Penh (Cambodge)

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Fabrice Bossou est d'origine béninoise. Il participe au programme Volontariat international de la Francophonie (VIF) mis en place par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en partenariat avec l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF). Il a effectué sa mission à Phnom Penh (Cambodge) en qualité de chargé de projets pour le renforcement du projet C-NEUF « Espace Techno Incubation » de l’Institut de Technologie du Cambodge (ITC).

  • Pourriez-vous nous faire un résumé de votre parcours académique et professionnel ?

Je suis titulaire de deux diplômes de maîtrise. J’ai étudié pour ma première maîtrise entièrement en français (au Bénin) et pour ma deuxième maîtrise entièrement en anglais (au Ghana). J’ai obtenu ma première maîtrise en développement communautaire en 2014 à l’Université d’Abomey-Calavi (INJEPS) au Bénin. J’ai aussi obtenu un MBA (Master of Business Administration) en gestion des projets à Wisconsin International University (Ghana).

Pendant et après mes années d’étude au Ghana, j’ai travaillé avec Miller Center for Social Entrepreneurship (Santa Clara, US) pour mettre en place des programmes d’accélérateur d’entreprises en Afrique de l’Ouest. Je les ai accompagnés dans la mise en œuvre de l’un de leurs programmes, à savoir GSBI Boost, au Libéria (juin 2017), au Togo (juillet 2017) et au Bénin (mars 2018).

  • Pourquoi avez-vous postulé au programme de volontariat international de la francophonie ?

Après mon MBA, j’ai dû faire face à un dilemme : choisir entre le monde académique ou le monde professionnel. J’ai décidé de faire un programme de volontariat à l’international pour acquérir des expériences. J’ai postulé à deux programmes étaient YALI (Young African Leaders Initiative) et VIF (Volontariat international de la Francophonie) et j’ai été retenu au programme VIF

Passionné par l’entrepreneuriat des jeunes, et après avoir travaillé avec quelques start-ups au Bénin, Togo, Ghana et Liberia, j’ai eu cet appel pressant, qui m’a poussé vers l’inconnu, ce que l’on ignore, ce qui nous est totalement étranger et dont on ne se doute parfois même pas de l’existence.  Partir vers l’inconnu, c’est accepter de se remettre en cause, de mettre à l’épreuve sa volonté, une volonté de sortir des sentiers battus, de découvrir ce que je ne connais pas, et rencontrer un nouveau pays loin de ses proches et de ses origines.

J’ai donc postulé au programme de volontariat non seulement pour mettre mes compétences, mon savoir-faire et mon savoir-vivre au service du monde mais aussi pour apprendre dans un contexte différent du mien. Le volontariat international de la francophonie m’a donc offert une opportunité inouïe d’évoluer dans une organisation d’envergure internationale qu’est l’Agence Universitaire de la Francophonie.

  • Selon vous, quelles sont les qualités indispensables pour postuler à ce programme ?

Selon moi, trois qualités sont nécessaires, la volonté, le courage et l’action. La volonté, c’est de se préparer mentalement et physiquement à vivre une expérience et une réalité différente. La volonté, c’est d’accepter qu’on ne connaisse pas tout et être prêt à apprendre des autres. La volonté c’est d’accepter, de s’adapter aux nouvelles conditions de vie et de travail. Comme le dit si bien Winston Churchill, « Là où se trouve une volonté, il existe un chemin ».

Le chemin d’un volontaire peut s’avérer sinueux et tortueux. Ne dit-on pas « Quand le chemin devient dur, seuls les durs avancent ». Partir vers l’étranger, c’est se confronter à une nouvelle langue, une nouvelle culture, un nouveau climat, de nouvelles habitudes culinaires, de nouvelles personnes et de nouvelles conditions de travail. C’est justement d’avoir le courage nécessaire pour accepter ce choc culturel auquel rien ne peut t’y préparer complètement.

« L’action, ce sont les hommes au milieu des circonstances » disait Charles De Gaulle. Le programme de volontariat ne dure qu’un an. Une année peut sembler longue mais elle passe comme des ondes. Il faut donc mettre à profit chaque seconde, jour, semaine et mois pour découvrir, se découvrir, faire des rencontres et préparer une carrière professionnelle.

  • Quel est votre rôle de volontaire au sein de l’implantation ? Quels sont les objectifs à réaliser ?

En tant que chargé de projets pour le renforcement du projet C-NEUF « Espace Techno Incubation » de l’Institut de Technologie du Cambodge (ITC) j’accompagne l’ITC dans la mise œuvre du projet CNEUF « Espace Techno Innovation ». Le projet CNEUF repose sur trois activités principales dont la première activité est l’appui technique à la pré-incubation dans les secteurs porteurs au Cambodge c’est-à-dire de permettre à des étudiants de passer de l’idée à un prototype en fournissant un appui technique et des formations comme la formation de fabrication FabLab.

La deuxième activité est bien sûr le développement de la culture et de la pratique d’entrepreneuriat c’est-à-dire de sensibiliser et former les étudiant.e.s de l’ITC et accompagner leurs projets vers l’innovation et l’entrepreneuriat à travers des concours de projets innovants et le programme de formation de pré-incubation de10 semaines.

Et finalement, la dernière activité, c’est la valorisation des résultats du projet à travers le transfert de compétences auprès des universités partenaires de l’AUF.

Les résultats visés sont à court/moyen terme de mettre en place des concours de start-up au sein des institutions partenaires et à long terme de renforcer la structure et l’offre pédagogique et technique dans le cadre du projet C-NEUF « Espace Techno Incubation ».

  • Considérez-vous vivre une opportunité unique dans le cadre de cette expérience de mobilité internationale ? Et pourquoi ?

Je crois que cette expérience de mobilité internationale est unique à plusieurs égards. Sur le plan professionnel, réaliser une mission à l’AUF est assez enrichissante. C’est vrai qu’avant le volontariat je savais très peu de l’AUF mais ma mission m’a permis de découvrir que l’AUF est un grenier d’opportunités aussi bien pour les universités que les étudiants. J’ai été plus que surpris de savoir que l’AUF offre autant d’opportunités de bourses aussi pour les étudiant.e.s que pour les enseignant.e.s.

Ce qui m’a le plus sidéré c’est que l’AUF s’occupe de l’entrepreneuriat des jeunes francophones. A l’extérieur, je n’aurai jamais imaginé que l’AUF s’implique dans de telles choses. Justement, l’employabilité et l’insertion socio-professionnelle des jeunes font partie des axes stratégiques de l’AUF.

Sur le plan culturel, développer des liens personnels m’a permis de comprendre une autre culture, de découvrir de nouveaux plats et d’adopter le rythme local.

  • Le programme de volontariat international de la francophonie repose sur les valeurs de solidarité, de partage et d’engagement. Comment cela se manifeste-t-il dans votre volontariat ?

D’abord, les valeurs de solidarité, de partage et d’engagement s’expresse au quotidien avec les collègues au bureau, à l’ITC avec la communauté francophone et lorsque l’occasion se présente. C’est une opportunité d’aller à la rencontre d’autres jeunes, de partager avec eux ce que l’on connait, une part de notre culture et en retour d’être humble pour apprendre d’eux. C’est à juste titre l’un des objectifs du Volontariat international de la Francophonie (VIF) qui est un moyen original pour l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) de favoriser la mobilité, de promouvoir la solidarité, de développer le dialogue des cultures, de soutenir l’employabilité des jeunes et de faciliter leur insertion sociale et professionnelle.

  • Auriez-vous des conseils à prodiguer à un.e futur.e candidat.e intéressé.e par ce programme ?

Aux futurs VIFs, ce programme de volontariat n’est pas comme les autres et permettra non seulement de voyager dans un autre pays mais d’acquérir des expériences dans son domaine.

Le secret, c’est de préparer à l’avance. Et surtout, il faut postuler un poste correspondant à ses compétences et non choisir un profil à cause du pays où se situe la mission. Le risque de choisir un pays de ses rêves, c’est de ne pas être sélectionné.e du tout ou pire des cas même être sélectionné.e, mais épanoui.e. Moi, je suis passionné par ma mission et je suis tombé amoureux du pays d’accueil en même temps. Tente ta chance ! C’est peut-être à votre tour de bénéficier de cette expérience extraordinaire !

Date de publication : 09/07/2020

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