Entrevue croisée Nicole Lacasse et Éric Dutil, cofondateurs du Réseau Dg2

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L'Agence universitaire de la Francophonie vous présente l'entrevue réalisée, à Québec, avec Nicole Lacasse, vice-rectrice adjointe aux études et aux activités internationales de l'Université Laval et Éric Dutil, directeur général des services, Université de Bordeaux, le 3 septembre 2015 lors du lancement de l’École d’été « Du campus numérique au campus intelligent : échanges de bonnes pratiques de gouvernance et de gestion » organisée par le Réseau Dg2.

AUF : Vous êtes conjointement les fondateurs du Réseau Dg2, Réseau d’excellence des dirigeantes et dirigeants universitaires en gouvernance et en gestion, expliquez-nous comment ce réseau est né?

NL & ED : Avant même la naissance du Réseau Dg2, il existait des liens institutionnels de longue date entre l’Université Laval et l’Université de Bordeaux, une alliance, mais cela faisait longtemps que nous discutions de la manière dont nous pourrions croiser nos réseaux notamment sur les enjeux de gouvernance et au-delà des projets de recherche et de formation menés dans nos deux institutions.

Il nous paraissait important de mettre en commun nos réseaux afin de créer un regroupement qui se caractériserait de trois manières :

  1. Une dimension internationale au Réseau Dg2 avec des représentants venus de France, de Belgique, de Suisse, du Maroc, du Brésil, de Colombie, de Chine et du Québec;
  2. La participation de représentants d’établissements universitaires prestigieux de la francophonie. Cela était important à nous yeux parce qu’il n’existe pas de réseau du même type travaillant en français;
  3. Une originalité inhérente au Réseau Dg2 qui associe, en binôme, des académiques (membres de la haute direction) et des managers (directeurs d’un grand service) au sein de l’université. C’est cette diversité de profils qui permet de répondre aux questions de gestion et de gouvernance sous divers angles.


Éric Dutil, Nicole Lacasse et Marie-Andrée Doran. Crédit photo: ULaval

AUF : L’École d’été que vous avez organisée, vous a permis de lancer officiellement le Réseau du Dg2, vous étiez une vingtaine de participants, pourquoi cette formule plutôt que celle d’un regroupement de plus grande envergure?

NL & ED : C’est véritablement par choix que nous avons réuni un plus petit nombre de participants provenant de dix universités de la Francophonie réparties sur huit pays. D’abord, cela était préférable pour des dialogues plus profonds que si nous avions été cent ou même cinquante. Ensuite, nous souhaitions que les personnes présentes soient issues d’universités de taille analogue, avec un véritable rôle à jouer dans leurs pays et des enjeux communs qui répondraient à des réalités comparables.

La formule de l’École d’été nous est apparue beaucoup plus adéquate que celle du colloque, par exemple, parce qu’il s’agit ici de partager des bonnes pratiques, d’échanger sur les expériences et de travailler en ateliers. Nous sommes ainsi parvenus à explorer plusieurs thèmes présentés directement par les participants ou par des experts de terrain que nous avons invités.

AUF : En quelques mots, quel est l’intérêt du Réseau Dg2?

NL & ED : Ce réseau se voit comme une locomotive, une force d’innovation. C’est une communauté de pratiques productives avec des perspectives d’analyse différentes selon les pays. Le Réseau pourrait s’impliquer dans la formation en matière de gouvernance et de gestion, constituer un véritable pôle d’expertise en mobilisant ses établissements membres selon les besoins.

AUF : Vous évoquez dans le titre de votre événement le campus intelligent, de quoi s’agit-il exactement?

NL & ED : C’est une définition qui n’est pas encore totalement établie et qui, à la manière de Wikipédia, est évolutive en fonction des différentes contributions et discussions qui se sont tenues ces derniers jours. Néanmoins, on peut, dès à présent, évoquer le campus intelligent sous trois dimensions principales : environnementale, sociétale et économique. C’est aussi une capacité pour les universités de conduire correctement le changement. Le numérique est vu ici comme un outil et non une fin en soi ; le numérique doit accompagner l’humain.

AUF : Comment voyez-vous l’avenir du Réseau Dg2 ? Quelles seront les suites?

NL & ED : Il est encore un peu tôt pour se prononcer, nous faisons notre post-mortem demain. L’important était, pour nous, que les participants soient véritablement impliqués dans le réseau et c’est le cas puisqu’ils ont accepté le principe d’une organisation tournante de cette École d’été dont les modalités et la périodicité restent à déterminer.

La valeur participative du réseau est sans aucun doute une valeur qui transcende le réseau.

Lors de cette première édition, nous avons mis l’accent sur le numérique. Pour notre prochaine rencontre, nous discuterons de la problématique du modèle économique dans l’enseignement supérieur.

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Date de publication : 09/09/2015

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