Dans le cadre d'un projet de coopération scientifique inter-universitaire (PCSI), le chercheur Dani Osman de l'Université Libanaise a bénéficié d'un soutien de l'AUF pour faire avancer ses recherches sur la caractérisation des mécanismes moléculaires et cellulaires régulant l’activité des cellules souches intestinales.
Voici son témoignage.
- En quoi consiste votre projet de recherche ?
Tout au long de la vie adulte, le fonctionnement du système digestif dépend de la capacité de l’organe à maintenir son organisation face aux nombreuses agressions mécaniques, chimiques et biologiques. Cette homéostasie fonctionnelle est due à l’activité de cellules souches adultes disséminées le long de l’épithélium digestif, qui assurent la régénération de l’organe. Ces cellules souches intestinales (CSIs) se caractérisent par leurs propriétés d’auto-renouvèlement et de différenciation en plusieurs types cellulaires pour remplacer spécifiquement les cellules trop âgées ou endommagées. Notre étude vise à identifier les mécanismes cellulaires et moléculaires permettant aux CSIs de maintenir le fonctionnement de l’organe. Il est bien établi que la balance prolifération/différenciation des CSIs doit être finement régulée pour leur fonction in vivo. Un déséquilibre générant un excès de prolifération peut conduire à la formation de tumeurs. Réciproquement, un déséquilibre favorisant la différenciation épuise le réservoir des cellules souches et conduit à un organe incapable de régénération, rendant l’organisme particulièrement sensible aux agressions du milieu extérieur et du vieillissement.
- Quels sont les résultats obtenus jusqu’à présent ?
Grâce à l’étude que nous avons menée chez la drosophile, nous avons identifié le rôle d’une protéine appelée Shavenbaby dans la survie des cellules souches chez l’adulte, en échappant à la mort cellulaire programmée. Nous avons ensuite identifié un programme génétique permettant à Shavenbaby de commander la division des cellules souches ou leur différentiation vers les entérocytes, les cellules digestives et absorptives des nutriments.
- Comment avez-vous entendu parler de l’AUF et pourquoi vous êtes-vous tournés vers l’Agence ?
Grâce aux différents appels d’offres lancés par l’AUF sur son site web.
- Que pensez-vous du rôle de l’AUF au Moyen-Orient dans l’appui à la recherche ?
Grâce à l’AUF, les chercheurs du Moyen-Orient ont l’opportunité de mettre en place et de maintenir des projets de recherche avec le monde francophone, ce qui permet aux différents acteurs de profiter des expertises respectives. Les grands gagnants sont aussi les étudiants qui découvrent d’autres environnements scientifiques grâce aux différents programmes de mobilité.
- Quel avenir prévoyez-vous à votre recherche et à l’équipe de travail après l’arrêt du soutien de l’AUF ?
Nous allons continuer le travail sur ce projet. Grâce au programme AUF-PCSI, nous avons obtenu de très bons résultats scientifiques et développer une plus forte visibilité à l’international, ce qui nous a permis d’acquérir d’autres financements.
- Auriez-vous un conseil à donner aux étudiants qui hésitent à se lancer dans le domaine de la recherche ?
Les étudiants évolueront dans un milieu de travail dynamique dans lequel ils réussiront le paradoxe de prendre confiance en eux tout en se remettant perpétuellement en question. Ils découvriront le plaisir de vivre dans un monde où chaque réponse apportée entraine plusieurs nouvelles questions. C’est une soif de connaissance jamais étanchée.