L'Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) a clôturé le projet « Accélération de la transition numérique de l'enseignement supérieur au Moyen-Orient » financé par le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) et mis en œuvre par l’AUF au Liban, en Irak et en Palestine, qui avait pour objectif de préparer les universités bénéficiaires à engager une transition numérique sur des bases rationnelles et éprouvées.
Ce projet, d’une durée de 2 ans, mené en concertation avec les postes diplomatiques français, a permis de former 99 référents numériques et 16 techno-pédagogues, d’accompagner 12 universités dans le développement de scénarios pédagogiques innovants, de renforcer 10 environnements numériques d’apprentissage et de former 3142 enseignants à la méthode de la classe inversée. L’intégration des outils et méthodes pédagogiques numériques dans les universités partenaires a permis d’améliorer à grande échelle la qualité de l’enseignement en ligne. Les enseignants ont diversifié leurs approches pédagogiques, rendant les apprentissages plus interactifs et stimulants.
Les avancées imputables au projet sont variées et significatives. Sur le plan systémique, il a déclenché un mouvement de transformation numérique au sein des établissements bénéficiaires, favorisé par une communauté de pratique dynamique, le développement de compétences, et un esprit d’émulation insufflé par l’AUF. Le projet a encouragé les participants à adopter une démarche métacognitive, les amenant à réévaluer leurs méthodes d’enseignement actuelles tant individuellement qu’au niveau des départements.
Un grand nombre d’enseignants se sont impliqués activement, constituant une masse critique essentielle pour le succès du projet. De plus, une forte mobilisation des enseignantes a été observée dans les processus de formation et de déploiement du numérique. Le projet a également permis la création d’une importante base de scénarios pédagogiques innovants en arabe, français et anglais, couvrant diverses disciplines.
Au niveau des établissements bénéficiaires, les scénarios élaborés et validés par les experts de l’AUF ont été mis en application et contextualisés. Les capacités techno-pédagogiques des enseignants ont été renforcées, et certains outils numériques ont été intégrés dans leurs enseignements et évaluations. Un réseau de référents formateurs techno-pédagogiques a été créé au sein des universités bénéficiaires du projet. Le projet a également sensibilisé à l’importance de l’ouverture des ressources pédagogiques et des scénarios pour leur partage et leur réutilisation, et à l’importance de l’hybridation et de l’innovation pédagogique grâce au numérique.
La collaboration entre plusieurs départements et facultés a été initiée, contribuant à instaurer une culture du numérique et de l’innovation pédagogique. Cela a permis, chez les étudiants, de renforcer les compétences et l’autonomie dans l’apprentissage. Enfin, le projet a renforcé l’infrastructure technique de certaines universités partenaires, soutenant la transformation numérique au sein de ces établissements.
Enfin, l’un des aspects clés du projet a été le déploiement à grande échelle du modèle de la classe inversée dans les 12 universités partenaires.
Il a également renforcé l’ouverture internationale des universités participantes.
Le projet a donné lieu à des transformations à grande échelle : 3302 scénarios pédagogiques en open-source développés ; 178 ateliers de formation organisés ; 3142 enseignants formés aux technologies éducatives au sein des 12 universités partenaires du projet, au Liban (Université libanaise, Université La sagesse, Université Islamique du Liban), en Palestine (Université Al Aqsa, Université nationale An Najah, Université de Birzeit), et en Irak (Université de Bagdad, Université d’Anbar, Université de Thi-Qar, Université de Tikrit, Université de Bassora et Université de Koufa).
Les enseignements tirés au terme du projet et les pistes d’amélioration prévues sont également significatifs. Le projet a permis d’aborder l’éducation ouverte, l’innovation pédagogique et l’hybridation dans l’enseignement. Divers enseignements peuvent en être tirés, notamment l’importance de la massification de la formation des formateurs, la pertinence de mettre en place un processus innovant de scénarisation et de déploiement de scénarios hybrides basés sur les classes inversées, ainsi que certaines bonnes pratiques de partage de scénarios ouverts pouvant être déployés dans différents contextes de la région.
Plus précisément, le projet a montré l’importance de l’accompagnement des enseignants dans les différentes phases d’adoption du processus d’hybridation, y compris l’identification des besoins de formation, la formation des formateurs, la production des scénarios pédagogiques et la validation et le déploiement des scénarios. Le multilinguisme des ressources utilisées (arabe, français et anglais) a également été un atout majeur. La double validation des scénarios par les référents et par les experts de l’AUF a garanti la qualité des scénarios à partager.
La durabilité des livrables du projet a été assurée par la production de SPOC sur la classe inversée en français et en arabe, ainsi que la conception et le partage de scénarios ouverts.