La Haute Ecole Spécialisée de Suisse occidentale (HES-SO) est membre de l'Agence universitaire de la Francophonie en Europe de l'Ouest. Sa Rectrice, Mme Luciana VACCARO, a répondu à nos questions concernant les défis de l'employabilité des jeunes, issus des formations de son institution, et des projets menés en coopération avec les institutions d'enseignement supérieur de la Francophonie.
Entretien avec Mme Luciana VACCARO, Rectrice de la Haute Ecole Spécialisée de Suisse Occidentale.
1/ Vous dirigez un établissement d’enseignement supérieur dont les modèles pédagogiques innovants et les pratiques d’enseignement relèvent d’une politique de bonne gouvernance. Quels sont les mécanismes de cette gouvernance au sein de votre institution et comment intégrez-vous les défis de l’employabilité des jeunes dans les formations que vous leur offrez ?
Le Rectorat de la HES-SO est composé des dicastères Qualité, Recherche appliquée & développement, et Enseignement. C’est ce dernier qui est en particulier en charge de cette problématique. La stratégie du dicastère Enseignement découle de la stratégie de la HES-SO à long terme et l’employabilité de nos étudiants fait partie de ses objectifs prioritaires. En effet, de par la nature professionnalisante de ses formations, la HES-SO a un engagement moral à garantir l’employabilité de ses étudiants.
Nous tenons compte de l’adéquation des profils de nos formations par rapport aux besoins du marché du travail à chaque étape de vie d’une filière de formation. Dès la conception d’une nouvelle filière, la question de cette adéquation est posée en procédant à différentes enquêtes auprès des milieux professionnels.
Notre système qualité prévoit ensuite l’évaluation des filières de formation sur un cycle d’environ 7 ans. Il est procédé à des évaluations internes et externes lors desquelles les représentants du monde du travail sont également impliqués.
Enfin, les données statistiques en provenance des organes nationaux nous permettent d’assurer le monitoring de l’employabilité de nos étudiants et de réagir, en cas de déviation.
2/ En matière de coopération entre hautes écoles spécialisées et universités, notamment dans le milieu de la Francophonie, pourriez-vous nous donner quelques exemples de cette politique et des projets que vous menez à cet effet ?
En général, nous avons conclu plus de 600 accords de coopération dans le monde entier. Le monde de la francophonie est bien sûr fortement couvert. Cela se concrétise entre autre par des échanges d’étudiants, des écoles d’été, des échanges de professeurs, des publications communes ou encore la tenue de séminaires conjoints.
En outre, la HES-SO a lancé récemment un programme de recherche appliquée & développement en «Entrepreneuriat et technologies appropriées en partenariat avec les pays émergents de la Francophonie». Sa mission est de favoriser l’élaboration de projets entrepreneuriaux innovants, co-initiés par les hautes écoles de la HES-SO et par des partenaires institutionnels équivalents dans des pays émergents francophones, en ciblant l’intégration professionnelle des jeunes par la mobilisation de savoirs et de technologies appropriés aux environnements économiques locaux.
Ce nouveau programme contribue à une internationalisation accrue des hautes écoles de la HES-SO dans le cadre de la Francophonie. Il s’intègre également dans les priorités des relations économiques extérieures de la Suisse qui visent une augmentation de la coopération scientifique et technologique afin de participer davantage au développement durable des pays émergents.
Le programme a l’ambition de fédérer diverses compétences parmi les hautes écoles de la HES-SO, et de bénéficier des collaborations étroites qu’elles entretiennent avec le tissu économique et social régional (associations socio-professionnelles et petites et moyennes entreprises notamment).