La 16ème Assemblée générale des institutions membres de l’Agence universitaire de la Francophonie a eu lieu à São Paulo (Brésil) du 7 au 9 mai 2013 en présence des représentants de 610 institutions d’enseignement supérieur issues de plus de 65 pays. Elle s’est achevée sur le renouvellement de ses conseils, l’élection de son nouveau président, et une déclaration finale, point d’orgue de la prochaine programmation.
« Cette Assemblée est historique par le nombre de ses participants : nous navions jamais réuni autant duniversitaires, provenant dautant de pays. Cela démontre avec éclat que l’AUF fédère la communauté universitaire de langue française ; cela montre la vitalité associative de notre organisation. » déclare Bernard Cerquiglini, Recteur de lAUF, lors du discours douverture.
Au cours de cette Assemblée générale, les membres ont affirmé leur attachement à la francophonie et, en son sein, à lAUF dans sa mission de susciter, structurer et animer la coopération des établissements universitaires francophones. La vitalité des savoirs étant menacée par luniformisation linguistique, ils considèrent que lAUF offre, avec la langue française, un espace de rencontre pour les connaissances scientifiques et pour la communauté universitaire. Cest pourquoi, forte du remarquable potentiel de coopération que représente la libre association de 782 membres, la francophonie universitaire fait entendre sa voix, à léchelle mondiale, auprès des gouvernements, des grands acteurs internationaux et de la société civile ; elle porte en elle une vision de luniversité comme moteur du développement des sociétés.
Les 782 membres de lAgence prennent solennellement position sur quelques questions fondamentales : luniversité au service de la société, la circulation des savoirs, la promotion du numérique éducatif, lévaluation des établissements denseignement supérieur et lengagement pour laccès des femmes à léducation supérieure et aux responsabilités universitaires.
Lenseignement supérieur au service de la société : renforcer la pertinence sociale et économique des formations et de la recherche
Les universités doivent aujourdhui répondre aux effets de la forte croissance des effectifs de lenseignement supérieur. Afin de faciliter lemploi des diplômés, les membres de lAUF se sont engagés à développer lacquisition de compétences dans tous les champs disciplinaires ; à promouvoir la participation de formateurs issus de milieux professionnels et limmersion des apprenants dans des activités pratiques et coopératives ; à accorder, dans des projets stratégiques détablissements, une place plus importante aux programmes de formation à vocation professionnelle, en recourant notamment aux outils numériques et à la formation à distance. En parallèle, les membres sengagent à favoriser le transfert des technologies et à développer la culture de lentrepreneuriat.
La circulation des savoirs : multiplier les mobilités francophones
Les responsables dinstitutions membres de lAUF soutiennent la multiplication des mobilités étudiantes et professorales (nationales ou internationales), condition essentielle à la circulation des savoirs. Ces derniers souhaitent mettre en place, avec lappui de lAUF, un ambitieux programme francophone de mobilité étudiante et professorale (inspiré par le modèle de bourses européennes Erasmus). Ils demandent que les Etats et gouvernements membres de la Francophonie contribuent à lémergence dun tel programme de bourses par toutes les mesures de soutien quils pourront y apporter ; ils souhaitent que lAUF en assume la coordination et linvestissement nécessaire. Les responsables dinstitutions désirent également que le programme « Science sans frontière » (attribution de bourses aux étudiants brésiliens pour suivre un cursus universitaire à létranger), quils soutiennent, soit appliqué partout dans le monde.
La promotion du numérique éducatif
Les responsables dinstitutions membres appellent lAUF à poursuivre dans la voie du recours au numérique éducatif (Campus numériques, formations à distance
).
Pour lutter contre la marchandisation des cours libres ouverts à tous, ils demandent à lAUF de concevoir un modèle francophone de ces formations, répondant aux besoins de développement des universités et des sociétés, notamment celles du Sud.
Ils souhaitent que lAUF sensibilise les pouvoirs publics au potentiel offert par les Technologies de lInformation et de la Communication pour lEnseignement (TICE), et que les diplômes obtenus à distance et lactivité pédagogique quils supposent soient nationalement reconnus.
Enfin, ils désirent que les pays du Sud puissent diffuser mondialement leur production scientifique grâce à la création par lAUF darchives ouvertes et de ressources sous format libre.
Lévaluation des établissements denseignement supérieur
Les membres constatent linsuffisance des grands classements universitaires publiés chaque année. Ces classifications ne tiennent pas toujours compte de la capacité des universités à répondre aux besoins des sociétés au sein desquelles sinsèrent les activités denseignement supérieur. En outre, le recours systématique aux classements créée une atmosphère de compétition entre les institutions, alors que la coopération est beaucoup plus caractéristique du mouvement universitaire. Un appel à une nouvelle culture de lévaluation, appuyée sur le soutien mutuel, a explicitement été émis par les institutions. Elles affirment la diversité des modèles détablissements et soutiennent laccompagnement des universités désireuses dévaluer leur action et de définir des stratégies détablissement. Les membres demandent à lAUF dorganiser la formation dexperts en évaluation des universités qui en font la demande, en recourant aux principes et aux ressources de la coopération universitaire.
Lengagement pour laccès des femmes à léducation supérieure et aux responsabilités
Dans un souci dégalité hommes-femmes, les responsables dinstitutions membre sengagent à prendre toutes les mesures nécessaires pour reconnaître aux femmes la pleine jouissance des droits humains, ainsi que laccès à lenseignement supérieur et à la recherche (études, professorat, responsabilités, postes de direction).
Les responsables dinstitutions membre incitent lAUF à tendre, au sein de ses instances, vers une parité entre les hommes et les femmes.
« Répondant aux souhaits de nos membres, nous nous sommes fixés ces priorités spécifiques et complémentaires pour consolider la Francophonie universitaire ( ) Depuis quelques années, nous avons repoussé les frontières de la Francophonie traditionnelle, en dépassant les rancurs du passé, les clivages politiques, voire les conflits. La carte des adhérents de lAUF dessine les contours dun monde meilleur. Nous, universitaires francophones, le croyons possible ; nous y contribuons. Une Francophonie nouvelle émerge : nous avons des membres au Brésil, en Inde, en Chine. Cest en ces contrées prometteuses pour la coopération de demain quil convient de porter haut létendard de la Francophonie universitaire. » a déclaré Bernard Cerquiglini, Recteur de lAUF, lors du discours douverture de lAssemblée générale.
Vous trouverez ci-après la Déclaration finale de la 16e assemblée générale de l’AUF (en format pdf).