Delia Djuicy, chercheuse issue de l’École doctorale régionale (EDR) en Infectiologie tropicale : « le soutien de l’AUF m’a permis d’être compétitive sur le marché de l’emploi »

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Dr. Delia Doreen Djuicy

L’AUF soutient l'EDR de Franceville (Gabon) depuis sa création en 2011, afin de faire émerger une masse critique de chercheurs et de professionnels de qualité en infectiologie tropicale. L’AUF a financé entre 2011 et 2018 dans le cadre de ce projet, 10 missions d'expertise, 7 missions d'enseignement, 16 mobilités d'étudiants de master et doctorat. Delia Doreen Djuicy, chercheuse au Centre for Research in Infectious Disease (CRID) de Yaoundé (Cameroun), a été formée à l’EDR avec le soutien de l’AUF.

Parlez-nous de votre thèse…

J’ai réalisé une thèse passionnante sur les aspects d’épidémiologie clinique et moléculaire des infections dues au rétrovirus HTLV-1 au Gabon. Ce travail de recherche s’est déroulé en deux parties. Tout d’abord des enquêtes de terrain qui m’ont permis de recueillir des informations cliniques et épidémiologiques ainsi que des échantillons sanguins de plus de 2000 personnes vivant en zone rurale. Les tests sérologiques, mais aussi parfois le début des analyses moléculaires, ont été réalisés au Centre international de recherche médicales de Franceville (Gabon). J’ai par la suite réalisé des travaux visant à étudier au niveau moléculaire les souches virales présentes chez les personnes HTLV-1 séropositives. Ces travaux ont été réalisés dans l’unité d’Épidémiologie et physiopathologie des virus oncogènes (EPVO) de l’Institut Pasteur à Paris (France). Les résultats obtenus ont abouti à la publication de 2 articles scientifiques.

Outre la grande diversité génétique de ce rétrovirus en Afrique centrale, nous avons pu relever que l’âge avancé, le fait d’être une femme, d’être un pygmée, d’avoir été hospitalisé plusieurs fois ou encore d’avoir été mordu par un primate, constituent au Gabon des facteurs de risque au virus HTLV-1. Ces résultats sont une base pour les pouvoirs de santé publics gabonais à qui nous avons recommandé de mettre en place des mesures de lutte telles que le dépistage du HTLV-1 dans les banques de sang ou encore la sensibilisation pour une protection accrue lors des activités de chasse pour ne citer que ces points.

Quel a été l’apport de l’AUF dans cet heureux aboutissement ?

L’AUF est à la base de ma formation (en recherche scientifique). En effet, après avoir été sélectionnée par l’EDR pour un Master recherche en infectiologie tropical, j’ai bénéficié d’une bourse de l’AUF, soit une allocation mensuelle couvrant mon séjour au Gabon.

C’est dans le cadre de ce Master que j’ai effectué mon premier stage de recherche. C’était dans un laboratoire à Paris. Une fois de plus l’AUF m’a fourni une allocation substantielle adaptée aux coût de la vie en France. En plus de cela, l’AUF a pris en charge mes déplacements entre le Gabon et la France, avec une assurance maladie adaptée. J’ai également obtenu une autre bourse de l’AUF pour une mobilité dans 2 laboratoires de recherche en Afrique. Mon projet de thèse prévoyant une mobilité Nord-Sud, l’AUF a accepté de signer des conventions de co-financement avec mes 2 laboratoires d’accueil au Gabon et en France.

L’allocation de thèse s’est étalée sur 10 mois par an pendant 3 ans. Je passais 5 mois en France et 5 mois au Gabon chaque année. Les 2 autres mois étaient dédiés à l’établissement des documents administratifs dans mon pays d’origine, le Cameroun. L’AUF a également pris en charge mes différents déplacements entre ces 3 pays ainsi que celui de l’un de mes directeurs lors de ma soutenance de thèse le 7 Juin 2018.

Qu’avez-vous envie de dire à propos de l’action de soutien de l’AUF en faveur de la formation et de la recherche ?

Elle est d’une importance capitale, particulièrement en Afrique sub-saharienne. Effet, pour être autonome dans la gestion des problèmes de santé dans la sous-région il y a besoin de former localement des personnes compétentes et l’AUF offre cette opportunité unique. A l’issue de ma formation, des propositions d’emploi n’ont pas tardé. C’est dire à quel point la formation soutenue par l’AUF m’a permis d’être compétitive sur le marché de l’emploi. Je souhaite vivement que d’autres jeunes de la sous-région puissent en bénéficier afin d’augmenter la masse critique de personnels compétents capable de répondre efficacement aux problèmes locaux de santé publique.

Un mot pour conclure ?

Des actions comme celles de l’AUF, particulièrement en Afrique sub-saharienne sont une aubaine pour les jeunes. Je suis très heureuse d’avoir bénéficié du soutien de l’AUF et de pouvoir contribuer efficacement au développement de mon pays et d’autres. Je ne saurais par des mots traduire ma reconnaissance. Je formule le vœu profond de voir cette action de l’AUF durer afin d’aider à former davantage de jeunes capables de contribuer au rayonnement de la recherche scientifique en Afrique.

Sur le même thème, le témoignage du Dr Simo

En savoir plus sur le projet EDR

 

Date de publication : 15/10/2018

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