Riche d'un bagage professionnel au Pérou, en Bolivie et au Chili, Juliette Chausse dévoile les différentes facettes de son nouveau mandat en tant que responsable du Centre d’Employabilité Francophone (CEF) de Santiago.
Quel est ton parcours professionnel ?
Mon parcours débute en France où j’ai effectué une licence études franco-espagnole à l’Université de Clermont-Auvergne, puis un double master en études interculturelles et recherche en sciences humaines de l’Université de Castille-La Manche en Espagne. Ayant baigné dans un contexte typiquement hispanophone, mon envie de découvrir l’Amérique latine s’est rapidement développée ; j’ai donc ainsi saisi les opportunités qui s’ouvraient à moi.
C’est au Pérou que mon premier stage prend place en tant que responsable de communication au sein de l’Observatoire Volcanologique de l’INGEMMET. Par la suite, j’ai rejoint l’Alliance Française de Cochabamba en Bolivie puis le Musée d’Art Précolombien à Santiago du Chili pour une durée respective de trois mois. Dans le cadre de ma dernière année de master, j’ai à ce moment-ci intégré l’équipe du CEF de l’Université Bernardo O’Higgins à Santiago (Chili) avant d’en devenir la responsable.
Grâce à mon cheminement à l’Université Clermont-Auvergne, qui est un membre de l’AUF, j’ai participé en première année de master à la discipline « Projets culturels de groupe », qui m’a permis de réaliser une exposition photographique centrée sur les tisseuses Mapuches, nation autochtone chilienne, et plus particulièrement sur la transmission féminine du savoir à travers l’art du tissage. Cette exposition est disponible sur la plateforme Matrimoine Afro-Américano-Caribéen (MAAC), projet de l’AUF en collaboration avec l’École Supérieure d’Infotronique d’Haïti (ESIH). L’exposition a ensuite été repérée par l’UBO, ce qui m’a permis décrocher mon stage. Comme quoi, il ne faut pas sous-estimer les projets de master !
Quel lien entretiens-tu avec la francophonie ?
D’une part, il existe une importante communauté francophone au Chili, ce qui me permet de garder un lien avec la francophonie au quotidien. Côté travail, nous sommes dotés d’une équipe majoritairement francophone au CEF/CNF de Santiago.
De plus, je participe régulièrement à des ateliers et activités avec notamment l’Institut français ou des rencontres régulières informelles.
Comment le CEF de Santiago s’adapte-t-il au contexte chilien ? Quel est l’apport pour les étudiant.e.s locaux ?
Comme je le disais, il existe une bonne communauté francophone dans le pays, expliquée notamment par la présence de plusieurs établissements francophones sur le territoire (douze ambassades de pays membres de l’OIF, alliances et instituts français), ce qui nous permet de travailler avec l’écosystème des acteurs francophones chiliens tout en gardant une perspective locale.
Au CEF de l’Université Bernardo O’Higgins où nous avons relativement peu d’étudiant.e.s qui parlent couramment français, nous proposons une lignée d’activités pédagogiques régulières de fond qui répond à un contexte linguistique particulier.
C’est le cas par exemple avec le Club Frañol (réseau CLEF) dont les activités tournent autour de l’entrepreneuriat et du développement durable, ou encore avec l’organisation de diverses formations en compétences transversales (réalisation de CV/lettre de motivation France/Québec, mise en valeur des expériences internationales/associatives, etc…).
L’idée étant de préparer efficacement ces futurs professionnels à faire face au monde professionnel et d’illustrer la langue française est vecteur d’opportunités. De plus, nous avons créé le podcast Ruta Francófona en langue espagnole axé sur divers aspects de la culture des pays francophones pour s’adapter aux étudiant.e.s locaux.les.
En parallèle, le CEF met souvent en place des rencontres et conférences avec plusieurs entreprises et entrepreneurs. Au début du mois de décembre, nous avons organisé une activité avec les étudiants en ingénierie et environnement ainsi que l’entrepreneur français Martin Adisson, directeur de l’entreprise de panneaux solaires Evolusun, au Chili.
Dans ce cadre, nous essayons de cibler des professionnels en fonction des filières présentes au sein de la structure universitaire pour que les étudiant.e.s puissent bénéficier de la présence d’acteurs pour répondre à leurs problématiques et interrogations.