Le prix Goncourt 2021, « roi » des prix littéraires, vient d’être attribué à Mohamed Mbougar Sarr pour son roman « La plus secrète mémoire des hommes » (Ed. Philippe Rey). Après cette grande annonce littéraire annuelle, le Moyen-Orient est en attente du Choix Goncourt de l'Orient qui est devenu un événement incontournable encourageant la lecture et la circulation de la littérature francophone contemporaine auprès des jeunes.
Opération organisée par la Direction régionale Moyen-Orient de l’AUF en partenariat avec l’Institut Français du Liban et les Instituts de la région sous le parrainage de l’Académie Goncourt, le « Choix Goncourt de l’Orient » vise à créer une dynamique culturelle autour de la lecture au sein des établissements universitaires membres de l’AUF. Elle offre aux étudiants libanais et de la région Moyen-Orient l’opportunité de lire des ouvrages francophones contemporains de la 2ème sélection du Goncourt de l’année en cours et d’en élire un comme lauréat.
Témoignage de la présidente du grand jury du Choix Goncourt de l’Orient Salma Kojok, romancière francophone.
Cette année, le Choix Goncourt de l’Orient fête son 10e anniversaire. Ce prix passionne-t-il toujours les étudiants de la région ?
L’édition du Choix Goncourt de l’Orient est en effet cette année un moment exceptionnel puisque nous célébrons son dixième anniversaire. Dix ans dans la vie d’une telle institution, c’est un gage de réussite. Lorsqu’il a été lancé, le Choix de l’Orient était pionnier en la matière. Aujourd’hui, il existe 26 Choix Goncourt dans le Monde. Le Choix de l’Orient reste assez particulier puisqu’il est le seul qui soit si fédérateur, avec plus de dix pays qui y participent. C’est un espace qui traverse les frontières et je crois que c’est un des piliers de son succès. Les étudiants qui y participent sont portés par l’énergie de tout un groupe. Ils savent qu’au même moment d’autres jeunes comme eux dans lisent les mêmes romans et en débattent. Ce qui les passionne ce sont certes les lectures mais aussi toute l’aventure collective, la convivialité des rencontres, l’émulation des débats …
Comment évaluez-vous le niveau des étudiants de la région dans les disciplines littéraires ? Qu’en est-il aussi de leur esprit critique ?
L’enthousiasme et la valeur des étudiants se retrouvent dans les débats lors de la proclamation officielle du Choix Goncourt de l’Orient. Ils s’incarnent aussi dans les chroniques littéraires écrites par les étudiants. Ces chroniques sont postées dans le blog du Choix de l’Orient de l’AUF. Les meilleures d’entre elles sont publiées aussi dans l’Orient Littéraire et cette année, nos étudiants participeront au Concours des Jurés qui met en compétition des chroniques écrites par des Jurés à l’international.
Les ateliers d’écriture que vous animez paraissent comme une suite logique au Choix Goncourt de l’Orient. Parlez-nous un peu de cette initiative.
Les ateliers d’écriture font le lien entre la lecture et l’écriture. Nous partons de l’œuvre primée, d’extraits que nous partageons en lecture, puis à partir de propositions d’écriture, chaque étudiant écrit son texte. L’atelier est un espace de convivialité et de créativité. C’est le lieu où l’on peut débattre de ce qui fait le travail d’écriture : la construction d’un personnage, l’incarnation d’une scène, la musicalité d’une phrase ou la place d’une virgule. Les textes des étudiants sont ensuite rassemblés et publiés dans un recueil et, peut-être, un de nos étudiants sera plus tard un écrivain au talent reconnu.
Quels sont vos projets personnels d’écriture ?
Je travaille à l’écriture de deux romans. Le prochain paraitra dans quelques mois si tout va bien. C’est une histoire qui interroge les liens familiaux à partir d’un personnage métissé.