Dialogue des cultures, Culture du Dialogue au Moyen-Orient : débat renouvelé

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Réunis à l’Ecole Supérieure des Affaires, sous le Haut patronage du Président de la République Libanaise, plus de cent cinquante experts et personnalités du monde diplomatique, académique et socio-culturel se sont retrouvés, à l’initiative du Bureau Moyen-Orient de l'AUF et du Bureau régional de l'UNESCO, pour proposer un débat renouvelé sur les thèmes du dialogue interculturel et de la diversité culturelle au Moyen-Orient. Ce colloque international marqué par la participation d'une cinquantaine d'intervenants venus d'une quinzaine de pays, a couvert des sujets qui apparaissent aujourd’hui comme des enjeux déterminants dans le débat régional et international sur l’évolution des sociétés modernes au regard des conflits, des migrations, de la diversité culturelle entre autre religieuse, de la parité des genres, de la mondialisation et ses enjeux sur le rôle des médias.

Dans son mot d’ouverture, Madame Salwa Nacouzi, Directrice du Bureau Moyen-Orient de l’AUF a insisté sur la nécessité de répondre à cet appel urgent de dialogue à l’échelle de la région par l’éducation et la formation puisque « l’Autre est dans chacun de nous. » Elle ajoute « que dans un environnement comme le nôtre, nous ne sommes pas réduits à une seule identité ou une seule appartenance » d’où le devoir « de revendiquer nos multiples appartenances pour commencer le dialogue des cultures par le dialogue avec soi ».

De son côté, le Ministre de la Culture, Monsieur Gaby Layoun, représentant SE le Général Michel Sleiman, à inviter les participants « à penser d’abord aux nouvelles générations qui attendent un changement radical dans ce Moyen-Orient bouillonnant où la voix de l’extrémisme, même minoritaire, semble l’emporter largement sur la voix de la raison et du dialogue. […] Éduquons-les à l’amour et non à la haine ».

Ainsi, « Quelle que soit la situation, il ne faut jamais arrêter le dialogue, même aux pires moments de guerre et de lassitude » affirme le vice-président du Conseil exécutif de l’Unesco, le représentant permanent de l’Arabie Saoudite. Quant au directeur du bureau régional de l’Unesco, il a mis l’accent sur le pluralisme culturel et la grande importance que revêt ce colloque en ce moment crucial de l’histoire de la région.

Après un nécessaire éclairage sur les questionnements complexes et nombreux que soulève la thématique de l’interculturel, Madame Fadia Kiwan, Représentante du Président de la République Libanaise au Conseil Permanent de la Francophonie, lors d’une conférence inaugurale a ajouté dans ces interrogations certains volets de l’actualité – comme ceux qui touche aux « printemps arabes », aux transformations sociales, culturelles et aux crispations identitaires – pour mieux souligner la part déterminante de ces questions dans le débat public moyen-oriental. Selon elle, « le dialogue des cultures offre des chances d’apaiser les conflits et les guerres. [..] Cependant, il faut beaucoup se méfier d’un dialogue des cultures qui serait une nouvelle tentative de les dresser les unes face aux autres et de les essentialiser. Par contre, on devrait espérer que le dialogue développera une nouvelle culture à l’échelle universelle : celle du respect de la diversité des opinions, de la diversité des expériences historiques qui mettrait chacun dans une position d’ouverture, de quête de l’autre, cet autre dans le regard duquel nous retrouvions notre vérité. »

Au fil des deux journées, chaque séance a tenté de fournir une analyse critique des travaux scientifiques et des expériences significatives afin de tracer des perspectives d’avenir. Une large place a été également donnée à la société civile, chaque table ronde a donné lieu à un débat avec l’audience qui a été invitée à réagir. Pour les spécialistes, il est temps que les sociétés régionales se reconnaissent comme des sociétés plurielles. A l’heure actuelle, elles prennent conscience que cette diversité culturelle interroge les systèmes de valeurs, les représentations sociales et culturelles et de ce fait les modes de relations. Ainsi, les débats ont porté sur la relation entre la diversité culturelle, la cohésion sociale, les valeurs communes et le modèle démocratique, entre l’histoire de l’immigration et les situations de discrimination qui persistent en direction de certaines populations, des femmes ainsi que de leur reflet dans les médias, etc.. La réflexion engagée dans le cadre de cette rencontre a pu offrir des clés de compréhension aux professionnels qui vont intervenir pour mettre en œuvre une série de séminaires professionnels régionaux dans le domaine. Enfin ce colloque s’est voulu un point de départ pour établir un dialogue structuré entre la production scientifique et la réflexion sur des pratiques effectives, professionnelles ou amateurs, qui mettent en mouvement tous ces concepts.

En parallèle du colloque, Lyna Comaty a présenté son exposition de photos « Écriture de l’histoire de la guerre du Liban » et son poster sur la « Proposition pour l’écriture de l’histoire plurielle du Liban ». Chercheure Résidente au Centre d’Etudes pour le Monde Arabe Moderne, Université Saint-Joseph, Lyna Comati est doctorante en Études du Développement à l’Institut des Hautes Études Internationales et du Développement, Genève, Suisse. Sa recherche explore la notion de la transition du conflit à la paix dans le Liban de Taef à partir du cas des mobilisations des familles de disparus de la guerre. En parallèle, Lyna est active dans les milieux académiques, sociaux et politiques au Liban et en Suisse. Son intérêt pour les questions de mémoire et de réconciliation l’ont menée à la co-organisation d’une exposition interactive sur l’écriture de l’histoire du Liban. Elle fait également partie d’un projet regional sur les défis à la participation de la société civile dans les changements politiques des pays arabes en transition.

Le 21 mars 2013 à 17h30, suite à la dernière table ronde de la journée, « Nomades et pharaons », documentaire scientifique dirigé par Madame Fabienne Le Houerou et réalisé avec la participation de TV5 et KTO, a été projeté. Historienne et Cinéaste, Chercheure au CNRS, Institut de Recherches et d’Études sur le Monde Arabe et Musulman – IREMAM (France) spécialiste des « Migrations forcées », Madame Fabienne Le Houerou a produit plusieurs documentaires sur le Genre et persécutions : entre autres les cas du Soudan et de l’Égypte.

Pour télécharger les photos de la séance d’ouverture, cliquez sur le lien qui suit :

www.lb.auf.org/jul/dialoguesdescultures.zip

    Nous mettrons ici ultérieurement à votre disposition les enregistrements sonores des différentes interventions.

Date de publication : 27/03/2013

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