L’AUF et ses partenaires mobilisent chaque année des experts internationaux, académiques et professionnels, issus de toutes les régions de la francophonie pour discuter d’un grand sujet qui concerne l’enseignement supérieur et la recherche. Cette année, le colloque annuel de l'AUF porte sur les questions de développement urbain, et plus précisément sur le rôle susceptible d’être joué par les établissements d’enseignement supérieur et de recherche francophones dans la promotion de la ville durable et l’évolution des mobilités urbaines. Il sera organisé à Dakar, Sénégal, les 21 et 22 octobre 2019. Les inscriptions sont ouvertes.
Rendez-vous sur le site du colloque : https://www.colloqueannuel.auf.org
Le colloque sera retransmis en direct sur la chaine YouTube de l’AUF
Sur Twitter : #ColloqueAUF
Selon les dernières données de la Banque Mondiale, 55 % de la population mondiale vit actuellement dans les zones urbaines. D’ici 2045, le nombre de citadins devrait être multiplié par 1,5 pour atteindre six milliards, soit deux milliards de plus qu’aujourd’hui.
Cette urbanisation galopante, inédite dans l’histoire tant par son ampleur que par son effet sur l’ensemble de la planète, s’accompagne de défis nombreux et divers, à l’image de la diversité urbaine elle-même.
Les pays qui ont déjà une longue histoire de l’urbanisation, généralement situés au « Nord », et où la croissance urbaine est mieux maitrisée, devront faire face à des défis nouveaux comme le vieillissement des populations, le recours à des sources d’énergie moins carbonée et, plus largement, des questions relatives au métabolisme urbain. Dans les économies émergentes, l’offre de biens et de services, y compris dans les services publics comme l’éducation, la santé et les transports, reste trop souvent inégale voire inexistante, alors que les besoins évoluent et augmentent.
Plus généralement, cette urbanisation accrue ne parvient pas à réduire les risques d’inégalités observés dans toute la planète. Les écarts subsistent et même s’accentuent entre pays riches et pays les plus pauvres ; au sein de chaque pays, les déséquilibres se renforcent également entre villes riches et villes pauvres ; enfin, au sein même des villes, le même constat peut se faire selon que les catégories d’habitants en question sont riches ou pauvres.
Dans la plupart des villes francophones « du Sud », le développement de nouvelles infrastructures n’arrive pas à suivre le rythme de la croissance démographique et urbaine, si bien qu’une majorité des habitants (60%) vit dans des bidonvilles (Rapport ONU, 2018) et que la congestion atteint des niveaux déjà très préoccupants dans les principaux centres urbains. Cette croissance urbaine entraine inévitablement une forte augmentation de la demande de mobilité qu’il faudrait pouvoir anticiper afin de planifier des systèmes de déplacement portant sur une offre différenciée.
Cette demande de mobilité est notamment exprimée par la population estudiantine qui, faute de logements en nombre suffisant à proximité de l’Université, génère une demande et des flux importants de mobilité. Or dans de nombreux contextes urbains, les universités sont « des villes dans la ville ». Accueillant des dizaines de milliers d’étudiants sur le même campus urbain, (90 000 étudiants à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et même plus de 100 000 à l’Université d’Antananarivo), elles constituent un pôle essentiel dans la dynamisation et l‘équilibre d’une métropole. Mais faute de politiques urbaines adéquates, la concentration du potentiel universitaire dans les villes de nombreux pays peut constituer une contrainte pour concevoir et construire la ville « durable ».
Penser et fabriquer des villes durables oblige en effet à réussir une transition écologique, qui doit porter sur toutes les fonctions de la ville depuis l’habitat jusqu’aux modes de transports et aux modes de production et de distribution des biens et des services. Mais il faut aussi tirer parti des nouveaux modèles urbains et sociétaux. La révolution numérique change peu à peu la façon de planifier la ville mais aussi d’y habiter et de s’y déplacer. La revendication de nouvelles gouvernances notamment portée par les populations traduit leur souhait d’être mieux associés aux décisions qui les concernent.
C’est bien dans ce contexte que de nouveaux schémas apparaissent nécessaires.
Et quelles solutions les établissements d’enseignement supérieur et de recherche francophones peuvent-ils apporter, à la fois par leurs compétences académiques permettant de mieux comprendre le phénomène urbain et en tant qu’acteurs urbains directs ?
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