Dans le cadre du dispositif d'appui à la mobilité doctorale, le chercheur Mazen Zaylaa de l'Université Libanaise (Beyrouth, Liban) a bénéficié d'un soutien de l'AUF pour faire avancer ses recherches sur le rôle des souches probiotiques dans les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin.
Voici son témoignage.
En quoi consiste votre projet de recherche ?
Mon projet de recherche tombe dans le cadre d’une thèse en cotutelle entre l’Université Lille (Laboratoire des bactéries lactiques et immunité des muqueuse – Institut Pasteur de Lille) et l’Université Libanaise (École doctorale de science et technologie – Laboratoire de Microbiologie Santé et Environnement (LMSE). Il traite la thématique des bactéries bénéfiques qui s’appellent probiotiques. Les probiotiques, comme vous le savez, sont actuellement utilisés dans le secteur médical afin de prévenir des maladies infectieuses ainsi que pour renforcer les défenses du corps humain contre les maladies chroniques, obésité et mêmes les maladies psychiques. L’objectif principal de mon projet, c’est d’investiguer le rôle des souches probiotiques dans les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin comme la maladie de Crohn. De plus, c’était essentiel d’explorer le mécanisme d’action de chaque souche probiotique puisqu’il a été démontré que chaque souche probiotique a son propre mécanisme.
Quels sont les résultats obtenus jusqu’à présent ?
Les résultats obtenus sont très prometteurs, puisqu’on a pu isoler et caractériser deux souches probiotiques qui chacune a un mécanisme qui contribue à une diminution de l’inflammation du tube digestif chez les patients atteints de ce type de maladie. Ce mécanisme est unique et spécifique. De plus, ces résultats ont été confirmés par plusieurs modèles cellulaires et des modèles animaux. Cependant, il est nécessaire de compléter ce projet par une étude clinique qui sera réalisée dans le future proche. Ces deux souches seront un projet de dépôt d’un brevet afin de commencer les procédures de commercialisation.
Comment avez-vous entendu parler de l’AUF et pourquoi vous êtes-vous tournés vers l’agence ?
L’AUF est très fameuse au Liban Nord grâce à son Campus Numérique Francophone (CNF) implanté à Tripoli que je connais depuis mon master à l’Université Arabe de Beyrouth. J’ai sollicité les services du CNF pendant longtemps. Quand j’ai terminé mon master, et grâce à mon suivi des appels d’offre de l’AUF, j’ai pu déposer une demande de bourse.
Que pensez-vous du rôle de l’AUF au Moyen-Orient dans l’appui à la recherche ?
L’AUF est la plus grande association ou agence qui regroupe des centaines d’universités dans le monde. Grâce à cette connexion, l’AUF a un rôle très important dans la recherche, le développement et la gouvernance notamment dans le domaine de la recherche. De plus, elle offre des financements qui aident les chercheurs, étudiants et les établissements à réaliser des travaux de recherche, notamment dans les pays en développement.
Quel avenir à votre recherche et à l’équipe de travail après l’arrêt du soutien de l’AUF ?
L’AUF a financé mon séjour en France grâce auquel j’ai terminé ma thèse de doctorat. Je continue maintenant ma carrière dans le domaine de l’enseignement supérieur ainsi que dans un laboratoire médical comme responsable de département de microbiologie. Malheureusement, au Liban, la chance de continuer dans le domaine de recherche est restreinte, mais je vais essayer de trouver un laboratoire de recherche qui peut adopter mes idées.
Un conseil aux étudiants qui hésitent à se lancer dans le domaine de la recherche ?
La recherche est très importante pour l’amélioration de la qualité de vie de l’être humain dans tous les domaines technologique, médical, alimentaire… La première étape vers la recherche commence par la volonté et la motivation de réaliser un changement bénéfique dans les différents secteurs, bien que le chemin soit long et contient parfois des obstacles…