Suite à la délibération à huis clos du grand jury étudiant du Prix littéraire francophone régional « Le Choix Goncourt de l’Orient 2018 », organisé par l'AUF Moyen-Orient et l’Institut français du Liban, le Prix a été décerné aujourd'hui à « Frère d’âme » de David Diop.
La proclamation a eu lieu au Salon du livre francophone de Beyrouth au nouveau Biel. Le lauréat a été choisi au premier tour du scrutin avec 22 voix sur 27.
Le jury était composé de 37 jurés, représentant 33 universités de 12 pays du Moyen-Orient : Djibouti, Égypte, Émirats arabes unis, Éthiopie, Irak, Iran, Jordanie, Liban, Palestine, Soudan, Syrie et Arabie Saoudite. La mobilisation et le soutien des ambassades de France à Amman, à Bagdad et à Khartoum ont contribué à la réussite de l’activité auprès des universités jordaniennes, irakiennes et soudanaises.
En présence de Tahar Ben Jalloun , membre de l’Académie Goncourt, et de Mme Véronique Olmi, lauréate du Prix Goncourt 2017, la proclamation du Prix s’est faite en arabe et en français par les deux plus jeunes étudiants du grand jury. Elle a été suivie d’un débat public entre les étudiants, Ben Jalloun et Olmi, modéré par la présidente du grand jury, Mme Salma Kojok, romancière francophone.
Comme le veut désormais la tradition, le lauréat 2018 du Prix « Le Choix Goncourt de l’Orient » sera invité à l’occasion du prochain Salon du livre francophone de Beyrouth et son roman sera traduit en arabe. Les activités du Prix se prolongeront tout au long de l’année 2019 dans les pays de la région à travers les Campus numériques francophones de l’AUF et les Instituts français.
Pour en savoir plus : http://lechoixdelorient.blogspot.com
À propos du Prix « Le Choix Goncourt de l’Orient » :
Ce Prix repose sur la lecture puis le classement des romans de la 2ème sélection de l’Académie Goncourt par des jurys étudiants créés dans les universités du Moyen-Orient. Une délibération à huis clos, selon la procédure de l’Académie Goncourt, se tient chaque année au Salon du livre francophone de Beyrouth. Elle est suivie par la proclamation publique du Prix en présence d’un membre de l’Académie Goncourt.
A propos de « Frère d’âme » et David Diop :
Un matin de la Grande Guerre, le capitaine Armand siffle l’attaque contre l’ennemi allemand. Les soldats s’élancent. Dans leurs rangs, Alfa Ndiaye et Mademba Diop, deux tirailleurs sénégalais parmi tous ceux qui se battent alors sous le drapeau français. Quelques mètres après avoir jailli de la tranchée, Mademba tombe, blessé à mort, sous les yeux d’Alfa, son ami d’enfance, son plus que frère. Alfa se retrouve seul dans la folie du grand massacre, sa raison s’enfuit. Lui, le paysan d’Afrique, va distribuer la mort sur cette terre sans nom. Détaché de tout, y compris de lui-même, il répand sa propre violence, sème l’effroi. Au point d’effrayer ses camarades. Son évacuation à l’Arrière est le prélude à une remémoration de son passé en Afrique, tout un monde à la fois perdu et ressuscité dont la convocation fait figure d’ultime et splendide résistance à la première boucherie de l’ère moderne.
Né à Paris en 1966, David Diop a grandi au Sénégal. Il est actuellement maître de conférences à l’université de Pau.