Le Bureau Moyen-Orient de l'AUF a lancé, le 26 mai 2015, lors d'une conférence inaugurale à Beyrouth, un cycle de conférences visant à illustrer le lien Universités-Entreprises. La première conférence de ce cycle, sur le thème « Construire une passerelle entre les entreprises et les universités », a été organisée le 4 décembre 2015 à l'Université de Balamand, au Liban.
Dans son mot d’ouverture, M. Georges Nahas, Vice-président de l’Université de Balamand (UOB), a insisté sur la nécessité de réfléchir à de nouvelles approches pédagogiques innovantes afin de repenser les formations multidisciplinaires. Il a ainsi invité les universités à envisager une approche par compétences qui ne se limite pas uniquement aux acquis d’apprentissage. Selon lui, des technopoles Universités-Entreprises devraient être créés afin de favoriser la collaboration entre ces deux mondes.
Lors de son intervention, M. Hervé Sabourin, Directeur du Bureau Moyen-Orient de l’AUF, a affirmé d’emblée que les formations doivent s’adapter aux besoins des entreprises. Pour qu’elles gagnent en efficacité, un lien entre les acquis d’apprentissage et ceux nécessaires à l’intégration professionnelle est indispensable selon lui. L’Université doit être perçue comme un vaste espace de « savoir-faire » et « savoir-être » . M. Sabourin a insisté sur la nécessité pour les formations universitaires d’être en capacité de répondre aux grands défis sociétaux surtout pour les sujets de recherche. « Recherche et innovation sont étroitement liées », a-t-il rappelé. En effet, les entreprises ont besoin de la recherche pour innover et évoluer et une coordination entre universitaires et professionnels ne peut qu’aboutir à une situation « gagnant-gagnant ».
Les universitaires ont ensuite pris la parole dans le cadre du premier panel. Pour M. Antoine Gerges, Doyen des Affaires étudiantes à l’UOB, la méfiance à l’égard des stagiaires découle d’un manque de communication. « On devrait concilier recherche du profit et profit de la recherche », a affirmé pour sa part M. Karim Nasr pour souligner l’importance des partenariats, des propositions de stages et de la collaboration pour créer des intérêts mutuels entre l’Université et l’Entreprise.
Pour les chercheurs qui se sont exprimés au cours du deuxième panel, si l’économie libanaise est peu compétitive c’est en raison du manque de coordination et de communication entre ses acteurs principaux. Ils ont à cet égard réaffirmé leur intention de contribuer au développement de l’Entreprise en adaptant leurs travaux de recherche aux besoins et attentes de celle-ci. Par exemple, Mme Reine Barbar, chercheure dans le domaine de l’agroalimentaire, a mis en avant les solutions apportées par la cuisine moléculaire à l’amélioration de la qualité et de la saveur des plats libanais d’une chaîne réputée de restaurants.
Finalement, le troisième panel a vu s’exprimer les entrepreneurs et spécialistes du secteur des ressources humaines. Selon eux, pour résoudre les problèmes liés aux côuts des formations et aux salaires, les entreprises devraient repenser leurs politiques en matière de ressources humaines. Elles doivent également essayer de comprendre les besoins et mieux répondre aux attentes de la génération « z ». L’orientation et la sensibilisation dès le très jeune âge jouent également un rôle essentiel dans l’insertion professionnelle des jeunes diplômés.
En conclusion, par la collaboration, la communication et la sensibilisation, le rapprochement des mondes universitaire et socioprofessionnel sera fortement favorisé, même s’il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un processus à long terme, directement lié à un changement de mentalités.
Dans le cadre de ce cycle de conférences, deux autres rencontres sont programmées début 2016, le 26 janvier à l’Université Saint-Esprit de Kaslik sur le thème « Université entrepreunariale » et fin février à l’Université Libanaise qui sera consacrée à la question des stages en entreprise.