Entretien de la Secrétaire générale de l’AUF à An-Nahar

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Cet article a été traduit de l'arabe.

L’Agence universitaire de la Francophonie collabore avec des universités libanaises

Nelly Fesseau à An-Nahar : « Nous préparons des projets de langue française pour les étudiants »

Nelly Fesseau An-Nahar

Nelly Fesseau accorde un entretien à An-Nahar (Photo : Hassan Assal)

Par Rosette FADEL
Le 8 octobre 2014

La Secrétaire générale de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), Nelly Fesseau, a estimé que le fait pour certains de croire que l’anglais a envahi le monde aux dépens de l’expansion du français est une pensée dépassée. En effet, les deux langues coexistent en bonne entente et le multilinguisme constitue désormais un atout important. 

Dans un entretien à An-Nahar, Mme Fesseau, qui a pris ses fonctions au mois de mai, a exposé les résultats de sa visite aux universités partenaires au Liban. Elle a présenté la nouvelle approche de la recherche scientifique que l’AUF cherche à promouvoir et évoqué les défis auxquels se heurte la francophonie dans le monde.

En ce qui concerne le renforcement de la collaboration entre l’Agence et ses partenaires au Liban, Mme Fesseau, a rencontré, en compagnie du Directeur régional du Bureau Moyen-Orient de l’AUF, Hervé Sabourin, et de l’Administratrice régionale de l’AUF, Cynthia Raad, le Recteur de l’Université Saint Joseph, le Professeur Salim Daccache s.j.

Au cours de cette rencontre, le Père Daccache a relevé la nécessité d’encadrer l’enseignement des étudiants et leur mise à niveau en français. Mme Fesseau a quant à elle affirmé que l’AUF va étudier, avec l’université, la possibilité d’élaborer un programme intensif non classique pour l’enseignement de la langue qui se baserait sur le théâtre ou sur des activités similaires. Il s’agit d’activités interactives qui encouragent les étudiants à s’exprimer en français.

Mme Fesseau a en outre jugé fructueuse sa rencontre avec le Recteur de l’Université Libanaise, Dr. Adnan El-Sayed Hussein, et la Chargée des relations internationales, Dr. Nada Chbat. En effet, cette rencontre a mis l’accent sur la nécessité de développer la collaboration entre les deux établissements à travers des projets multiples tels que le renforcement du niveau de français des étudiants récemment inscrits à l’université. Elle a ajouté que l’AUF poursuivait la recherche scientifique à travers une collaboration multidisciplinaire et ce, en intégrant des idées complémentaires à la recherche telles que le droit à l’accès à l’eau et aux soins, les droits de la femme, etc.

Après avoir insisté sur l’importance du sommet de la Francophonie prévu à Dakar les 29 et 30 novembre prochains, elle a salué la non moins importante conférence internationale que l’AUF organise à Dakar les 13 et 14 novembre pour discuter des obstacles qui entravent l’accès de la femme à la présidence d’un établissement universitaire partout dans le monde et des solutions proposées à ce niveau. Elle a affirmé que la délégation libanaise qui participera à la conférence, et qui est formée de la coordinatrice du réseau des femmes universitaires, Dr. Leila Saadé, et de Dr Mona Chemaly Khalaf, présentera une étude sur la situation actuelle.

Sur un autre plan, Mme Fesseau a abordé la situation des Campus numériques francophones créés par l’AUF en collaboration avec des établissements universitaires multiples. Après avoir salué le CNF de Tripoli au Liban, elle a affirmé que les CNF d’Alep et de Damas, créés par l’AUF en temps de paix, continuent de fournir l’enseignement requis avec des procédés modernes et de pointe et grâce aux formations à distance à travers le réseau mondial des universités partenaires de l’AUF et ce, en dépit de la situation difficile en ville. Elle a rendu hommage au courage des responsables des CNF d’Alep et de Damas qui ont décidé de braver les actes de barbarie dans les deux villes. Quant au CNF d’Alexandrie, celui-ci attire un grand nombre d’étudiants, sachant que 95% des femmes à Alexandrie s’expriment en français. Ceci est d’autant plus vrai que de nombreuses universités francophones à Alexandrie dispensent un enseignement en français dans des disciplines judiciaire, médicales et économiques.

Mme Fesseau ne croit pas que l’anglais s’est imposé dans les secteurs vitaux et de la production dans le monde. En effet, de nombreux départements dédiés à l’enseignement du français ont vu le jour en Afrique et en Chine en réponse au besoin croissant des citoyens désireux d’apprendre la langue. De même, de nombreuses universités francophones dans des pays d’Amérique Latine et d’Amérique Centrale et au Brésil ont demandé la création de départements spécialisés dans l’enseignement du français. Elle a estimé que l’usage du français était répandu sur les cinq continents, et que 700 millions de personnes l’utilisent en Afrique, ce qui renforce l’attachement de l’Agence au multilinguisme et au multiculturalisme. Elle a, toutefois, insisté sur l’importance pour les personnes de maîtriser leur langue mère.

Selon Mme Fesseau, la francophonie est confrontée à de nombreux défis. A titre d’exemple, la Banque Mondiale a apporté un soutien spécial au Mali, au Sénégal et à la Côte d’Ivoire pour développer leurs systèmes d’enseignement. Elle a insisté sur l’intensification de la collaboration pour encourager les jeunes en Afrique à intégrer les universités. Elle a affirmé que le nombre total des étudiants africains dans les universités ne dépasse pas les 5% de la population, d’où la nécessité de concevoir une stratégie d’action pour les inciter à poursuivre leur enseignement supérieur. En effet, il est primordial de former de jeunes leaders pour diriger le pays à tous les niveaux.

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L’entretien de Nelly Fesseau à An-Nahar (version originale)

Date de publication : 13/10/2014

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