Des étudiants de l’Université Libanaise ont créé une plateforme éducative adaptée aux besoins des utilisateurs. Il s'agit d'une application de soutien pédagogique qui facture les utilisateurs « à la question » permettant aux élèves et étudiants d’épargner leur temps et leur argent en cette période de crise économique au Liban.
Ils ont été sélectionnés pour pitcher leur application à l’Université Bourgogne Franche-Comté en France, dans le cadre du concours étudiant de développement entrepreneurial DEEL (Développement de l’entrepreneuriat étudiant au Liban) organisé annuellement depuis 2017 par l’AUF au Liban. Le trio de créateurs Théodore Rahmé, Anthony Kreidy et Nour Adabachy avait également profité des formations et de l’encadrement offerts par BADEEL, qui signifie alternative en arabe, un pré-incubateur lancé par le Centre d’Employabilité francophone (CEF) de Beyrouth de l’AUF.
Témoignage d'Anthony Kreidy.
– En quoi consiste votre projet entrepreneurial soutenu par l’AUF ?
Questa est un projet qui marie l’éducation à la technologie. Son but est d’améliorer l’ambiance éducative chez les élèves et de les introduire au monde du travail et social, après avoir acquis les compétences nécessaires. L’identification des points faibles, la détection des points forts et le renforcement des compétences sont les facteurs sur lesquels notre équipe travaille pour faciliter un bon rendement des élèves.
Nous avons lancé ce projet sous forme d’une plateforme Questions-Réponses, sur laquelle l’élève, après l’école, s’il a besoin d’un coup de main dans n’importe quelles matière et langue, envoie sa question en utilisant les format texte, son et image. Un enseignant avancé dans la matière et langue choisies lui donne des indications vers la réponse, sans donner la réponse finale, d’une façon adaptée à l’élève.
Et à l’aide de quelques tests en ligne, très amusants, à travers lesquels nous collectons les informations propres à chaque élève, nous formons une identité éducative qui change avec la fréquence et la qualité des questions.
– Comment avez-vous entendu parler de l’AUF et pourquoi avez-vous postulé à la compétition DEEL ?
Une amie nous a invité à suivre les appels de l’AUF sur les réseaux sociaux et à participer à ses activités. D’autre part, le Centre Mine à l’Université Libanaise et l’association GIL ont fortement motivé les étudiants à postuler à la compétition DEEL. Pour cela, nous avons renforcé nos compétences en recherche, préparation, gestion et présentation de projets, dans le but de constituer un compétiteur robuste parmi les autres équipes qui participent au concours. En effet, nous étions à la recherche d’associations prêtes à investir dans notre projet et à nous soutenir.
– Que vous a apporté votre participation au programme de pré-incubation du CEF de Beyrouth, BADEEL ?
Notre participation au programme de pré-incubation de l’AUF nous a ouvert les yeux sur plusieurs démarches entrepreneuriales parmi lesquelles l’importance de la vérification clientèle qui est l’une des phases les plus essentielles afin de savoir réellement les obstacles auxquels les clients font face, et si notre service attirera vraiment leur attention.
De plus, avec BADEEL, nous avons découvert une façon de déployer notre stratégie marketing via les canaux qui conviennent le plus avec notre projet. Les compétiteurs dans le domaine éducatif sont nombreux, sachant que les nouvelles applications et plateformes se multiplient d’une façon quotidienne.
-Et la semaine passée dans l’incubateur de l’Université Bourgogne Franche-Comté ?
C’était une de nos plus belles expériences entrepreneuriales. Nous remercions l’Agence Universitaire de la Francophonie, en particulier Nathalie Bitar et Sanaa Al Hajj qui nous ont suivis sans lâcher notre main. En plus, nous voudrions adresser un très grand merci à Pascale Brenet, directrice de l’incubateur Pépite, à l’université Bourgogne Franche Comté, qui était la première à nous accueillir en France, à Besançon, et à nous accompagner dans toutes les étapes de l’incubation ! Ce voyage magnifique nous a ouvert plusieurs portes : il nous a permis de découvrir davantage les valeurs de notre projet et de les améliorer, et offert l’opportunité de participer au bootcamp dans lequel nous avons rencontré beaucoup d’entrepreneurs de notre âge ayant vécu des expériences similaires aux nôtres.
Nous avons créé un vaste réseau de contacts surtout à l’Université de Bourgogne Franche Comté et avec l’équipe Pépite qui nous a accompagnés, et avec les jeunes entrepreneurs qu’on a rencontrés, durant les deux jours qu’on a passés à la Saline Royale d’Arc et Senans. Merci de nouveau pour cette aventure magnifique !
-Encouragez-vous vos collègues à se lancer dans l’entrepreneuriat?
L’entrepreneuriat est une voie très enrichissante et gratifiante pour ceux qui sont prêts à prendre des risques et à travailler dur pour atteindre leurs objectifs. Cependant, cela peut également être une entreprise difficile et incertaine, qui ne convient pas à tout le monde. La consistance et la patience sont deux fondations essentielles pour construire l’entrepreneuriat.
Si quelqu’un est passionné par une idée ou un projet qu’il souhaite développer en tant qu’entrepreneur, nous l’encourageons certainement à poursuivre ses rêves et à travailler pour réaliser ses objectifs. Cela dit, nous conseillons également de faire des recherches approfondies, de planifier soigneusement son entreprise et de s’entourer de personnes compétentes et expérimentées pour l’aider tout au long du processus, comme par exemple l’AUF !
En fin de compte, le choix de se lancer dans l’entrepreneuriat est une décision personnelle qui dépend des objectifs, des intérêts et des circonstances individuels de chaque personne.
-Quelles sont les perspectives pour votre projet ?
Nous voulons créer « l’élève optimisé » prêt à affronter le monde extérieur plein de diversité dans les cultures, traditions, spécialités, caractères et personnalités. Nous aspirons à aider l’élève à être indépendant, capable de questionner tout seul sur la plateforme Questa, prêt à choisir la spécialité universitaire qui lui convient à l’âge de dix-huit ans, capable de s’intégrer facilement dans n’importe quel système éducatif, économique, social et culturel.