Malgré la situation économique critique qu’endure le Liban, les femmes qui prennent des risques, qui se lancent, et qui entreprennent avec ambition sont plus que jamais au rendez-vous. Quoi de plus fort pour redonner espoir en un Liban qui n'est pas qu'un lieu de crises mais aussi le pays de l'initiative et du dynamisme ? Après 10 années au service de l’entrepreneuriat féminin, l’AUF et ses partenaires ont voulu donner un souffle nouveau à la compétition Femme Francophone Entrepreneure, en récompensant cette année 2 start-ups et une PME. Le verdict a été livré vendredi durant la grande finale qui a eu lieu au Centre d’Employabilité Francophone de l’AUF à Beyrouth : Rafa Hojeij, Nora Berbery et Israa Hoss ont remporté la finale.
Ce concours, organisé par l’AUF Moyen-Orient et Berytech, en partenariat avec L’Orient-Le Jour, favorise depuis plus d’une décennie l’entrepreneuriat féminin au Liban. Les partenaires continuent à croire au potentiel des startups malgré les difficultés spécifiques à l’écosystème libanais, et ont souhaité également soutenir cette année les PME qui ont le mérite de braver les difficultés d’une crise de plus en plus étouffante.
L’appel à candidatures a été lancé en avril 2022. Une centaine de dossiers ont été reçus et 33 candidates ont été sélectionnées et ont suivi diverses formations. Les projets déposés ont été évalués selon des critères d’innovation, d’étude de marché, de viabilité et de complémentarité des compétences de l’équipe, pour sélectionner les projets finalistes.
Ce sont 6 candidates qui se sont affrontées lors de cette finale :
- Rafa Hojeij – Potion Kitchen – marque de beauté « Clean » conçue au Liban en utilisant une variété d’ingrédients renouvelables méditerranéens, extraits de plantes fraîchement coupées sans ajout de produits chimiques toxiques ;
- Rania Kassir – Happy Brain – maison d’édition de matériels et d’outils orthophoniques créée pour la population arabophone et réalisée par le soin d’experts scientifiques du domaine et du terrain ;
- Israa Hoss – Vini Fera – gamme de raisins locaux upcyclés, avantageux pour le marché des soins de la peau, et prolongeant le cycle de vie des raisins méditerranéens ;
- Nora Berbery – TwiLy – une entreprise franco-libanaise qui a décidé de révolutionner le monde de la formation en innovant par la gamification. A travers ses outils pédagogiques ou plateaux de jeux, TWiLY rend la formation plus accessible et agréable aux étudiants et professionnels ;
- Rouba Haddad – The Bone Guy – startup libanaise spécialisée dans la production de friandises 100% naturelles et nutritionnelles pour les chiens et chats ;
- Sarah Joseph – Olive Bio – entreprise qui offre des produits agricoles artisanaux et naturels.
Toutes les candidates disposaient chacune de 5 minutes pour faire leur « pitch » devant le jury et tenter de convaincre de la pertinence et de la viabilité de leurs projets.
À l’issue de cette présentation, les trois lauréates ont été départagées par le jury composé cette année de Michelle Mouracade (Conseillère en fonds d’impact à l’ONG Al Fanar), Randa Safah (Responsable filiales non bancaires et investissements privés à la Banque Audi) et Philippe Hage Boutros (Journaliste économique à l’Orient-le Jour). Rafa Hojeij, Nora Berbery et Israa Hoss partageront 20 000 euros et auront une place dans l’espace co-working de Berytech en plus d’un accès à des séances de formation et coaching pendant six mois.
Jean-Noël Baléo, Directeur régional de l’AUF Moyen-Orient, a souligné dans son mot d’ouverture que « les femmes francophones entrepreneures nous montrent aujourd’hui avec éclat la conjugaison de solutions et de talents dont le pays a tant besoin, et qui ont pour nom la créativité, l’expertise, l’énergie, la détermination, la foi en un avenir ici au Liban ».
Quant au Directeur général de Berytech Maroun Chammas, il a affirmé que « les candidates au concours Femme Francophone Entrepreneure injectent une dose nécessaire d’espoir dans notre quotidien difficile. La réussite de leurs projets représente un témoignage d’esprit entrepreneurial qui met en valeur le rôle de la femme dans notre région et qui conserve également la francophonie, élément-clé de notre culture. C’est vraiment formidable de voir un enthousiasme pareil durant cette période ».
De son côté, Fouad Khoury Helou, Directeur exécutif de L’Orient-Le Jour, a confié que « le rôle de la femme libanaise est crucial pour rebâtir notre pays, et l’entrepreneuriat, qui est le socle de notre économie, en sera le fondement indispensable ».