Laila BELHAJ : Créez, rêvez, construisez, motivez, innovez, soyez un modèle pour vos étudiantes !

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Laila Belhaj a depuis toujours évolué dans la sphère de la francophonie et de l'AUF. Son parcours professionnel diversifié en témoigne : Professeure en philosophie de l’art de l’université Panthéon Sorbonne Paris 1, docteure d’État en langue et littérature française de l’Université Moulay Ismail Maroc, Ingénieure pédagogique en stratégies numériques et enseignement à distance de L’Université Louis Pasteur, Strasbourg (France).

1/Pouvez-vous nous présenter votre parcours professionnel ?

Actuellement, je suis Professeure de l’Enseignement supérieur et chef du département techno pédagogie et innovation de la Faculté des Sciences de l’Éducation, Université Mohammed V, Rabat et professeure affiliée à l’Université Mohammed VI polytechnique de Rabat.

Je suis également membre de l’école doctorale : « Laboratoire Apprentissages, Cognition et Technologie Éducative » de la Faculté des Sciences de l’Éducation et membre associée de l’école doctorale « Langue française et diversité linguistique » ;

Conseillère en ingénierie et conception de projets numériques pour la valorisation de l’art du patrimoine et de la culture. J’ai dirigé plusieurs thèses en relation avec les thèmes du théâtre d’avant-garde, de la techno-pédagogie et de l’Art numérique.

J’ai conçu l’animation interactive sur le périple de Delacroix au Maroc qui est actuellement exposée au musée Delacroix en France.

J’ai  par ailleurs été directrice scientifique et artistique de la branche muséologie au sein de la Direction d’Histoire Militaire du ministère de la Défense, de 2009 à 2015 et j’ai réalisé de multiples missions aux États-Unis, Turquie, France, dans le cadre d’échanges entre les Commissions militaires internationales des branches muséologies et expertises de l’art.

Elle fut directrice du Centre en Remédiation en Langues de 2016 -2019 à l’Université Ibn Tofail.

2/Parlez-nous de votre parcours avec l’AUF, notamment le projet sur lequel vous avez travaillé.

 J’ai connu l’AUF à travers un atelier Transfer au Campus Numérique Francophone (CNF) de Rabat, en 2004, sur la création des sites web éducatifs et l’utilisation des technologies.

Passionnée d’audiovisuelle et de nouvelles technologies et grâce aux encouragements de mon collègue Abdelkrim Jebbour, j’ai postulé à la formation Uticef AUF : utilisation des technologies de l’information et de la communication dans l’éducation et la formation. Mon projet qui combinait le handicap et les NTICS fut retenu, il portait sur la création d’un master en ligne en mode hybride destiné aux apprenant en situation de handicap.

Depuis, les thématiques du handicap et des NTICS font partie de mes axes de recherche et j’eus la satisfaction de former des étudiants en différentes situations de handicap qui ont pu soutenir sous ma direction et assurer non seulement des tutorats en ligne qui leur permettaient de s’épanouir mais également d’utiliser les nouvelles technologies afin d’améliorer et d’innover dans le domaine de l’apprentissage et de l’enseignement.

Dans le cadre de l’AUF, dès 2004, j’interviens dans la formation de formateurs aux technologies éducatives et de manière active en 2011 en tant que formatrice associée Atelier Transfer AUF.

En tant que diplômée Uticef et grâce à l’AUF, je pus bénéficier durant 6 ans de la gratuité de la plateforme Acolad de 2006 à 2012 et être ainsi dans le transfert de compétences et dans l’innovation pédagogique avec plusieurs promotions d’étudiants de l’université. Un véritable engouement s’ensuivit et toujours présent jusqu’à nos jours, par les étudiants de l’époque DESA et ensuite des Doctorats et des Master.

Je dispense également des formations de pointe sur les NTIC aux équipes pédagogiques des universités marocaines sur le montage de projets d’enseignement à distance et depuis 7 ans sur la scénarisation des MOOC.  Et c’est toujours un plaisir de contribuer pleinement avec l’AUF et Monsieur Mostafa HADDOU responsable du CNF, en tant que membre scientifique et organisatrice du colloque, à la réussite des éditions du CITEF : « Conférence Internationale des formations d’ingénieurs et techniciens d’expression française ».

3/Comment voyez-vous l’avenir de la francophonie universitaire au Maroc ?

Le rôle de l’AUF au Maroc est toujours mis en exergue dans plusieurs manifestations scientifiques au niveau de toutes les universités à travers le Maroc.

Le Maroc a de tout temps été un pays de la francophonie mais depuis quelques années un nouvel engouement pour d’autres langues a vu le jour. Cela constitue un véritable challenge pour la francophonie universitaire qui fut très tôt consciente de cet état de fait et a multiplié les actions en diversifiant les offres de formations et de bourses, en encourageant les projets innovants au bénéfice des étudiants marocains dans le domaine de l’entreprenariat, des fablab’ s et l’implémentation d’incubateurs au sein des universités.

La francophonie se doit de pérenniser et d’assurer la promotion de la recherche en langue française, de renforcer la qualité de la formation et de la gouvernance, sans oublier de rendre plus attrayant son soft powerculturel afin d’accroitre l’intérêt des jeunes pour la langue française.

4/En cette journée du 8 mars, quels messages souhaitez-vous adresser aux jeunes femmes qui débutent leurs carrières dans un établissement d’enseignement supérieur ? 

Créez, rêvez, construisez, motivez, innovez, soyez un modèle pour vos étudiantes !!!  Je suis une innovatrice c’est pour cela que j’ai de l’espoir dans les générations de jeunes femmes qui entrent dans la carrière du transfert du savoir avec vocation, et je suis fière de cette nouvelle génération de femmes marocaines qui croient en leurs capacités d’opérer le changement dans les mentalités et dans la société.

Soyez pionnière comme le fut ma mère qui déjà en 1957 obtint son brevet de pilote !

Quel que soit votre domaine, les jeunes femmes qui vous regarderont à mesure qu’elles grandiront se verront à votre place, rendez cela significatif grâce au transfert de compétences et à l’amour de votre métier, grâce à un mot : la passion plus qu’hier et bien moins que demain. Je suis la plus fière de ce que je n’ai pas encore fait, cela me garde sur le qui-vive ……

 

 

Date de publication : 02/03/2022

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