Dans le cadre de son plan d’action spécial COVID-19, l’AUF a lancé, du 10 avril au 5 mai 2020, un appel à projets international pour soutenir, au sein de ses établissements membres, des initiatives d’étudiant·e·s, d’élèves-ingénieur·e·s et de jeunes chercheur·e·s liées à la pandémie. Parmi les 87 initiatives retenues figure un projet porté par l’Université de Maurice s’intitulant « Simulation et analyses de la propagation des particules virales dans les couloirs des espaces de travail ». Cette recherche s’attache à étudier la propagation du coronavirus par la toux ou l’éternuement, à travers des gouttelettes éjectées dans les espaces restreints, tel un couloir. Elle mobilise une technique de simulation numérique de trajectoires (SimScale) associé à un modèle de flux multiphasiques (ANSYS). Nous avons rencontré le Prof. Muhammad Zaid Dauhoo, responsable de ce projet.
- Pourquoi avez-vous soumis le projet « Simulation et analyses de la propagation des particules virales dans les couloirs des espaces de travail » dans le cadre de l’appel à projets riposte COVID-19 de l’AUF ?
Ce qui a commencé par une simple fièvre à Wuhan est maintenant devenu la pandémie COVID-19 et a entraîné avec elle une énorme perte tragique de vies humaines dans le monde entier. Ce virus reste toujours un défi sans précédent à relever pour nos institutions médicales. Avec le nombre contaminations qui a dépassé les 40 millions de personnes infectées et un bilan des victimes supérieur à 1 million au niveau mondial, le monde vit malheureusement une période bien sombre. La crise économique et le désordre social causés par cette pandémie sont dévastateurs ; des grands pays aux plus petites îles, la Covid-19 n’en a épargné aucun.
Il est grand temps de faire preuve de solidarité et de soutien au niveau mondial notamment envers les pays les plus vulnérables et les plus touchés par ce fléau. Ce projet représente pour nous une opportunité unique de contribuer à la lutte contre le COVID-19.
- Votre projet de recherche vise à étudier la propagation du coronavirus à travers de jets de gouttelettes éjectées lorsqu’une personne infectée tousse ou éternue, pourriez-vous nous décrire les méthodes d’analyse que vous avez mobilisées ?
Le modèle est simulé dans un espace, en utilisant la conception assistée par ordinateur (CAO), ANSYS, un logiciel de Computational Fluid Dynamics (CFD). On a analysé les trajectoires des particules porteuses de virus présentes dans la toux d’une personne infectée dispersées dans une pièce, sans ventilation dans un premier temps, suivie d’une simulation dans un espace aéré dont la ventilation est induite par l’ouverture des fenêtres voire impostes.
Pour la modélisation géométrique, on a considéré une pièce cubique avec un mannequin importé d’un logiciel de conception. Un injecteur est placé à l’endroit où se situe le mannequin pour observer le comportement de pulvérisation des particules du virus. En utilisant un modèle de flux multiphasiques, plus précisément un modèle de phase discrète et les modèles de turbulence, on prédit la taille et la vitesse des gouttelettes dans l’espace concerné.
- Comment comptez-vous valoriser les résultats de cette recherche ? à qui sont-ils destinés et à quelles fins ?
Les couloirs dans des espaces de travail, dans des hôpitaux et même dans des écoles restent des lieux hautement fréquentés et ainsi augmentent les risques d’infection. Avec l’aide et le soutien financier de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), ce projet vise éventuellement à renforcer la campagne de sensibilisation contre la COVID-19 en aidant les gens à mieux comprendre les risques d’infection de cette pandémie dans des couloirs ainsi que les précautions nécessaires à prendre.
Les bénéficiaires directs du projet seront principalement les institutions médicales telles que les hôpitaux, les cliniques et les dispensaires. D’autres institutions de travail et aussi des établissements scolaires et universitaires peuvent également bénéficier de ces résultats.
Ce travail contribuera à mettre en images les risques sanitaires et à démontrer ainsi l’importance des mesures de précaution à prendre afin d’éviter toute infection dans les couloirs des espaces de travail.
À propos du projet « Simulation et analyses de la propagation des particules virales dans les couloirs des espaces de travail »