L’Union pour la Méditerranée (UpM) a présenté mardi 22 juin les conclusions du rapport* relatif à l’internationalisation de l’enseignement supérieur dans le bassin méditerranéen. A cette occasion, la directrice régionale de l’AUF Europe de l’Ouest Olfa Zéribi a partagé quelques éléments de réflexion sur la dynamique d’internationalisation des universités et les progrès réalisés dans le cadre de la mise en œuvre du processus de Bologne.
Dans le cadre de son mandat, l’Union pour la Méditerranée (UpM) soutient l’internationalisation de l’activité universitaire et la coopération entre établissements des rives Nord et Sud de la Méditerranée en vue de l’amélioration de la qualité de l’enseignement dispensé. Ce rapport, produit en partenariat avec UNIMED, constitue un point de départ pour la consolidation des données relatives à l’internationalisation de l’enseignement supérieur en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, la mesure de l’impact que l’internationalisation a sur les acteurs de la recherche et de la formation, et la détermination de leurs besoins et de leurs attentes.
Sur la base d’études quantitatives et de consultations conduites auprès de 76 établissements d’enseignement supérieur et plus de 3 000 étudiants, il brosse un tableau encourageant de l’état de la coopération régionale entre les universités des dix Etats considérés et de la coopération inter-régionale avec les établissements de la rive Nord de la Méditerranée, et décrit certains des caractères spécifiques à la dynamique d’internationalisation de l’enseignement supérieur à l’œuvre dans le voisinage méridional de l’Union européenne.
Cette importante étude dessine un paysage de l’enseignement supérieur qui demeure à certains égards fragmenté en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, et offre des pistes pour diriger les efforts en matière d’internationalisation dans une perspective d’intégration régionale tout en ménageant respectant les diversités et les particularités propres à chaque système. Les auteurs du rapport ont notamment souligné que, si les pays de la région sont à l’évidence confrontés à des enjeux communs en matière d’enseignement supérieur, ils devraient pouvoir bénéficier d’une « approche personnalisée » avant que ne puissent se mettre en place des projets et des initiatives partagées à l’échelle régionale.
Dans le cadre de la table-ronde organisée autour de la présentation des résultats de cette étude, Mme Olfa Zéribi, directrice régionale de l’Agence Universitaire de la Francophonie Europe de l’Ouest, a salué la publication de ce rapport et est revenue sur les progrès mesurés dans la mise en œuvre du processus de Bologne comme instrument de l’internationalisation de l’enseignement supérieur pour les États du voisinage européen. L’AUF a rappelé à cette occasion que le processus de Bologne est un mécanisme souple, tendant, dans le respect des diversités et des identités des systèmes d’enseignement supérieur, à une structuration des formations en deux cycles permettant de promouvoir la mobilité et de faciliter les équivalences. Pourtant, ce modèle flexible, qui a fait le succès du processus en Europe, « se fige en s’exportant ».
La directrice régionale a rejoint les conclusions du rapport concernant l’existence de particularismes locaux et la nécessité d’une approche casuistique de l’internationalisation des activités des établissements de la région permettant d’apporter une réponse concrète à leurs besoins : « On ne mesure pas toujours le gouffre qui sépare les systèmes nationaux d’enseignement supérieur entre eux et la radicalité de certains des aspects de la réforme proposée dans le cadre du processus de Bologne ». Elle a présenté la philosophie qui anime l’AUF dans ses efforts pour soutenir l’attractivité des universités de son réseau et la mise en place de méthodes et d’outils adaptés aux difficultés qu’ils connaissent. Elle a appelé l’ensemble des parties prenantes à la définition d’un nouvel agenda pour l’enseignement supérieur dans la région à s’inscrire dans la démarche participative promue par le rapport, et à concentrer leurs efforts pour l’accompagnement des universités sur la question de l’employabilité, déterminante pour les établissements de la Rive Sud de la Méditerranée, et la mise en place, en partenariat avec les acteurs locaux, de modes et de structures de gouvernance, d’évaluation et d’accréditation adaptées.
*Consulter le rapport relatif à l’internationalisation de l’enseignement supérieur dans le bassin méditerranéen. (en anglais)