La soirée « Multilinguisme et diversité » a ouvert le 13 juin 2018 au Palais des Académies de Bruxelles la série d’événements du programme le Monde en archipels, pour une mondialisation multilingue.
Réunissant des communications de haut niveau et bénéficiant d’un format aussi accueillant que dynamique, la séance a donné lieu à un espace mettant en commun connaissances et interrogations sur les enjeux éthiques, politiques et sociaux du devenir des langues à l’époque de la mondialisation.
Puisant dans la philosophie, la sociologie, l’histoire, la linguistique et la psychologie, le débat a accompagné le public dans l’approfondissement d’une question étonnamment décisive, celle de savoir ce que c’est que parler une langue, sa langue, la langue d’autrui, plus d’une langue.
Le thème en commun a certainement été la compréhension des langues comme tout autant de modalités créatrices de comprendre le monde, de rencontrer d’individus ou communautés autres, de créer, utiliser ou transmettre des choses, qu’elles soient matérielles ou immatérielles.
Les capacités des langues d’accueillir des espoirs, d’exprimer des besoins, de réparer des injustices ou de prendre des décisions ménageant des communautés de destin permettent en même temps de mesurer toute la gravité des violences programmatiques ou structurelles faites aux langues.
Et, du même coup, de l’importance et de l’actualité d’institutions et pratiques de sauvegarde et de protection. Ce qui a donné toute sa pertinence à la présentation des politiques des langues, les aménagements institutionnels des Nations Unies, par exemple, mais aussi de pratiques moins formalisés, bien que réflexivement mûres et socialement effectives.
La documentation de ce que les hégémonies passées ou en formation font subir aux mondes et aux humains qui les habitent, les expriment et les construisent est à coup sûr un élément crucial dans le rapport aux expériences de la mobilité intensive et de la migration massive appartenant à la mondialisation.
Une réflexion commune comme celle sur le multilinguisme et la mondialisation peut recéler une vertu transformatrice et orienter la formulation d’actions significatives, par exemple, en francophonie.
Intervenantes : Barbara Cassin, directrice de recherches au CNRS, philologue et philosophe, spécialiste de philosophie grecque ; Rozenn Milin, historienne, journaliste, réalisatrice de télévision, directrice du programme Sorosoro ; Martine Poncelet, docteure en Sciences Psychologiques et professeure de Psychologie et Neuropsychologie du Langage à l’Université de Liège.
Modérateur : Paul Germain, rédacteur en chef à TV5MONDE.
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Prochain évènement le 25 septembre 2018 : Des langues pour l’économie
« Le Monde en archipels » est une initiative de l’Alliance Française Bruxelles-Europe en collaboration avec l’Agence universitaire de la Francophonie en Europe de l’Ouest, l’Organisation internationale de la Francophonie, Wallonie-Bruxelles International, le Service de Coopération et d’Action culturelle de l’Ambassade de France en Belgique, l’Ambassade du Luxembourg en Belgique, l’Ambassade de Suisse en Belgique, la Délégation générale du Québec à Bruxelles, l’Ambassade de Tunisie en Belgique et au Luxembourg (Centre socio-culturel tunisien à Bruxelles) et le Palais des Académies.