« Quelle contribution de la mobilité internationale des étudiants et jeunes chercheurs au développement des pays du Sud » : tel était le thème du séminaire organisé par la CPU, l’Institut de recherche pour le développement » (IRD) et l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), le 5 juin dernier dans les locaux de la CPU.
La mobilité internationale des jeunes chercheurs et des étudiants est devenue un enjeu dans un monde globalisé. Elle représente à la fois un risque de fuite et de perte d’investissement, notamment des pays du Sud, dans la formation de leurs chercheurs et une opportunité pour la richesse scientifique de tous. Elle s’inscrit également dans une géographie mondiale en mutation, où de nouvelles puissances universitaires émergent au Sud, bousculant ainsi les dynamiques de circulation des personnes et des savoirs. « La mobilité internationale doit s’inscrire dans un cadre de coopération et de co-construction entre les pays d’origine et la France. Une question, en particulier, a animé nos réflexions : comment créer des modèles collaboratifs pour enrayer le phénomène de fuite de cerveaux ? », a indiqué Jacques Comby, président de l’université Jean-Moulin Lyon 3 et président de la commission des relations internationales et européennes (CORIE) à la CPU, en marge du séminaire.
Une journée d’échanges et de débats
La journée a rassemblé plus de 70 participants d’Afrique, d’Amérique latine, d’Asie et d’Europe ainsi que des intervenants issus d’horizons divers. Consultez leur profil sur ce document.
Cinq objectifs ont guidé la journée :
– Proposer une réflexion de fond et apporter de nouveaux éclairages sur la mobilité internationale, phénomène en pleine mutation ;
– Faire prendre conscience aux acteurs de la mobilité du nouveau paysage en train de se dessiner ;
– Construire collectivement un message et formuler des propositions pour de nouvelles politiques publiques au Nord et au Sud ;
– Formuler des propositions pour redéfinir les partenariats en cours ;
– Identifier des moyens financiers pour renforcer les outils existants et ceux à développer.
Le séminaire a été rythmé par quatre tables rondes :
– « Mobilités et enjeux de développement » centrée sur les différents profils des mobilités étudiantes ;
– « Quels dispositifs pour une mobilité structurante » axée sur les différents outils favorisant la mobilité ;
– « La mobilité à l’heure du numérique » car les technologies de l’information et de la communication (TIC) modifient les conditions de la mobilité et du développement ;
– « Quelle mobilité pour quel développement » centrée sur les enjeux en termes d’attractivité.
Des propositions concrètes
Au cours du séminaire, les intervenants ont affirmé la nécessite de :
– Créer de nouvelles typologies pour comprendre et anticiper les mobilités de plus en plus différenciées et pour redéfinir sur cette base des programmes ;
– Prendre en compte les spécialisations régionales de la formation et de la recherche pouvant avoir un effet structurant sur le tissu socioéconomique ;
– Mieux définir l’impact de ces mobilités et ses évolutions à partir d’une connaissance plus précise des mobilités existantes ;
– Renforcer les échanges de bonnes pratiques dans un contexte de changement et de diversification rapides ;
– Renforcer le modèle de co-construction qui requiert un pilotage plus affiné ;
– Rapprocher ces questions sur la mobilité à celle de l’immigration afin d’appréhender la logique de développement de façon globale.
Ces propositions sont le fruit d’un accord entre la CPU, l’IRD et l’AUF et serviront de base à une large diffusion en direction de leurs partenaires internationaux et des institutions prescriptrices de programmes de mobilité.
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Photo : Séminaire du 5 juin, dans les locaux de la CPU
Source de l’information : CPU