La mixité au sein des écoles d’ingénieurs : en progression mais avec de fortes disparités

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Marc Renner, président de la CDEFI, directeur de l’INSA Strasbourg

A l'occasion du lancement de l'opération "Ingénieuses 2019"*, l'Agence universitaire de la Francophonie a interviewé Marc Renner, président de La Conférence des directeurs des écoles françaises d'ingénieurs (CDEFI), directeur de l'Institut National des Sciences Appliquées (INSA) Strasbourg (France).

Quelle est la part des femmes dans les écoles d’ingénieurs ? Cet effectif, a-t-il évolué ces dernières années ?

Nos chiffres les plus récents sont ceux de l’année académique 2016-2017. Il y avait 36 812 femmes recensées parmi les effectifs inscrits, ce qui représente 27 % de l’effectif total des élèves-ingénieurs. Cela peut paraître peu, cependant, ce chiffre est le résultat d’une progression de plus de 40% au cours des dix dernières années.

Plus que le fait que la parité ne soit en moyenne pas respectée, c’est la très forte disparité entre les chiffres relatifs aux différentes spécialités d’ingénieurs qui nous interpelle.

Quelles sont les raisons de cette absence de parité ?

Alors que la parité filles/garçons est respectée au lycée, seules 47 % des lycéennes suivent un cursus de terminale scientifique. Il en résulte que les femmes, qui ne représentent que 38,7 % des étudiants de l’ensemble des formations post-bac, sont moins présentes dans les disciplines scientifiques du supérieur.

On peut évoquer trois causes liées au problème de mixité au sein des formations d’ingénieurs. Il y a l’autocensure d’un grand nombre de femmes, résultant le plus souvent d’une approche sexuée de la profession. Il existe par ailleurs une surreprésentation des étudiantes dans certaines disciplines scientifiques : « chimie, génie des procédés et sciences de la vie » et « agriculture et agroalimentaire ». Enfin, il ne faut pas oublier que l’insertion professionnelle et l’évolution des carrières sont moins aisées pour les diplômées, et pas uniquement pour les filières scientifiques.

Quels sont les secteurs où les femmes sont le moins représentées ?

En 2016-2017, les disciplines comptant le moins d’effectif féminin étaient « électronique, électricité » 18,4 % « informatique et sciences informatiques » 16,4 % et « sciences des transports » 13,8 % (source MESRI-DGESIP-SIES). En revanche, dans le secteur du bâtiment et de la construction où les femmes ne représentent que 30% des effectifs des ingénieurs, on a pu constater une nette progression au cours des dernières années.

Quels sont les moyens mis en place pour encourager les jeunes filles à devenir ingénieur ?

Il convient bien entendu de citer notre opération « Ingénieuses » fondée sur un concours ouvert à différents types d’actrices et d’acteurs des écoles et de la profession. Plus largement, c’est bien l’orientation, la lutte contre les stéréotypes et les rencontres qui sont les moteurs du changement. De nombreuses écoles d’ingénieurs et des associations interviennent et partagent le goût des sciences avec les jeunes élèves de l’enseignement primaire et secondaire. Notre mission est bien d’inscrire dans l’imaginaire collectif une profession d’ingénieur déclinée à la fois au féminin et au masculin.

* L’appel à candidatures pour les Prix Ingénieuses 2019 est en ligne ici. L’AUF en Europe de l’Ouest parraine le prix Élève Ingénieure.

Date limite de candidature : 8 mars 2019.

 

Date de publication : 15/01/2019

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