A l’occasion de la Journée internationale des Femmes 2025, l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) vous propose de partir à la rencontre de femmes engagées et inspirantes qui façonnent le monde francophone à travers une série de courts interviews et portraits.
Portrait de la doctorante Manon Paul-Traversaz, en co-tutelle à l’Université Grenoble Alpes (France) et à l’Université de Pharmacie de Yokohama (Japon). Lauréate du concours de médiation scientifique Conter et rencontrer les sciences 2024, elle a également obtenu le soutien de l’AUF – Europe Occidentale pour donner naissance à un diplôme universitaire (DU) d’ethnobotanique et d’ethnopharmacologie.
Parlez-lui de plantes et plus particulièrement de botanique japonaise, elle sera sans doute intarissable. Cet amour a pris racine durant sa thèse d’exercice en pharmacie autour du Kampo, cette médecine traditionnelle nippone. Depuis, elle a choisi de se consacrer à la recherche tout en poursuivant sa quête pour propager son savoir : elle a ainsi imaginé une série de vidéos, Fleurs du Japon, animations délicates, qui lui a valu d’être lauréate du concours de vulgarisation scientifique Conter et rencontrer les sciences 2024 (qui récompense chaque année les meilleurs contenus de vulgarisation scientifique de jeunes chercheurs des universités membres de l’AUF-Europe Occidentale), avec son complice Julien Hérisson (volet production).
La jeune chercheuse n’en est pas à son coup d’essai avec l’AUF – Europe Occidentale puisque le projet de “Création d’un Diplôme universitaire d’ethnobotanique et d’ethnopharmacologie sur les usages de plantes aromatiques et médicinales dans le bassin méditerranéen”, dont elle s’occupe, a également été lauréat de l’appel Co//ectif 2023-2024. Responsable pédagogique de cette formation aux côtés d’Aline Mercan, médecin et docteure en anthopologie bioculturelle, elle travaille actuellement à l’élaboration d’un programme complet et interdisciplinaire, impliquant des experts internationaux.
Manon ne se contente pas de disserter sur les plantes médicinales, elle les fait également vivre. Depuis mai 2022, elle a ouvert une section dédiée aux plantes médicinales japonaises au sein du jardin botanique Dominique Villars de l’Université de Grenoble Alpes, dont elle est directrice ajointe. Promenez-vous le long de ses allées et vous y contemplerez une collection de pivoines herbacées et arbustives, la réglisse de l’Oural, la scutellaire du lac Baïkal ou la scrofulaire de Ningpo, ainsi que plusieurs autres espèces emblématiques du kampo. Au total, plus d’une centaine d’essences nippones ornementales et médicinales se côtoie dans ce jardin, fruit d’une collaboration académique avec le Japon.
La jeune femme entend désormais poursuivre ses recherches et son enseignement sur les substances naturelles, domaine clé, où se croisent des enjeux de sécurité des médicaments à base de plantes et de préservation des ressources naturelles. Pourquoi pas avec l’accompagnement de l’AUF.