Le Dr Amy Kristine Bei à la tête d’un nouveau groupe de recherche (G4) à 4 ans sur le paludisme à l’Institut Pasteur de Dakar (Sénégal)

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Amy Kristine Bei/Copyright : Flora Mutere-Okuku/The Technical University of Kenya

Un nouveau groupe de recherche de 4 ans (G4) se met en place à l'Institut Pasteur de Dakar (Sénégal). Il a débuté début février suite à l'accord signé entre l'Institut Pasteur et l'AUF le 31 janvier 2019 en collaboration avec la Yale School of Public Health. Intitulé " Approches génétiques expérimentales du paludisme et vaccins/Malaria Experimental Genetic Approaches and Vaccines ", il sera dirigé par le Dr Amy Kristine Bei, professeur associé à l'école de santé publique de Yale. L'objectif de ce G4 est de comprendre l'interaction entre la diversité parasitaire et la sélection immunitaire, et d'utiliser ces connaissances pour déterminer les meilleurs candidats vaccins.

Copyright G4 team: Amy Kristine Bei / Institut Pasteur de Dakar

Financé conjointement par l’Institut Pasteur et l’AUF, ce G4 ciblera deux aspects complémentaires de la recherche appliquée à la découverte et au développement de candidats vaccins :

Première approche  :  tester les anticorps monoclonaux sur les parasites circulants dans le sang qui contribuent à la maladie au Sénégal.

L’objectif est de mieux comprendre comment la diversité parasitaire influence les réponses immunitaires et d’identifier les anticorps neutralisants naturellement acquis. Le Sénégal est en effet le cadre idéal pour conduire ces recherches. Au cours des dernières années, la transmission du paludisme a diminué de façon spectaculaire dans de nombreuses régions du pays, ce qui a limité le nombre de types de parasites en circulation. Le fait que les individus soient infectés par une seule souche parasitaire rend les études d’association génotype-phénotype réalisables. En travaillant dans différentes régions plus ou moins touchées par le paludisme, il est également possible d’étudier la diversité parasitaire : « identifier des cibles communes à l’ensemble des souches parasitaires serait extrêmement utile pour le développement de vaccins » explique Dr Amy Kristine Bei.

Deuxième approche : s’appuyer sur l’émergence de la génomique et de la génétique expérimentale.

Elle vise à créer un ensemble de lignées de parasites transgéniques reflétant la diversité génétique observée au Sénégal et dans le monde, et à étudier les principaux antigènes candidats vaccins. Ces lignées peuvent être utilisées pour tester la capacité des anticorps, d’origine naturelle ou induits par un vaccin, à bloquer diverses souches de parasites. L’objectif est d’identifier la variété des cibles vaccinales qui contribuent à l’évasion immunitaire et de déterminer les combinaisons génétiques qui sont les plus largement protectrices. « Jusqu’à présent, la diversité des souches du paludisme a été l’un des principaux obstacles à la mise au point d’un vaccin efficace », explique le Dr Amy Kristine Bei, « nous souhaitons évaluer l’impact de cette diversité, à un stade beaucoup plus précoce du développement des vaccins, pour choisir les candidats vaccins qui dépassent cette contrainte ».

Depuis 2011, le Dr Bei est basée à Dakar où elle a effectué ses recherches post-doctorales à l’Université Cheikh Anta Diop et à l’hôpital Le Dantec dans le cadre de l’Initiative contre le paludisme de Harvard. Sa coopération avec des chercheurs sénégalais a débuté quelques années auparavant, au cours de ses études de doctorat. « J’ai été impliquée dans une collaboration de longue date entre Harvard et le Sénégal en matière de renforcement des capacités et de formation. De nouvelles techniques moléculaires, phénotypiques et génotypiques sont appliquées sur le terrain afin d’étudier la dynamique de la maladie en temps réel avec nos collègues sénégalais talentueux ».  En tant qu’étudiante au doctorat, Amy Kristine Bei a réalisé l’importance de la langue pour mener à bien ses recherches. Elle se souvient :  » j’ai demandé à Harvard de commencer un cours de langue wolof. La première année, nous n’étions que trois. Maintenant le cours est très populaire et plusieurs niveaux sont ouverts chaque année ». Parler couramment la langue wolof facilite les interactions avec les participants et le personnel de l’étude ainsi que l’intégration dans le pays. « Aujourd’hui, mon objectif est d’améliorer mon français à un haut niveau de maîtrise académique afin que je puisse enseigner à l’université «  précise-t-elle.

Le programme « Groupes de recherche à 4 ans » (G4), a débuté en 2013 afin d’identifier et d’aider de jeunes scientifiques de haut niveau à développer des projets de recherche ambitieux au sein du Réseau International des Instituts Pasteur. Depuis le lancement du programme, 5 groupes ont été créés en Afrique et en Asie du Sud. Récemment, deux nouveaux groupes ont également été créés en Chine et au Brésil.

Date de publication : 23/04/2019

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