Ricardo SANTIAGO ARAUJO est titulaire d’un master II de la Ludwig Maxmilian University (Munich, Germany). Il poursuit actuellement une recherche doctorale au Laboratoire Evolution et Diversité Biologiques (EDB) à l’université Paul Sabatier University - Toulouse III | UPS Toulouse. Il a remporté, en juin dernier, le Prix du meilleur contenu scientifique dans la catégorie "Bien-être sociétal et sciences du vivant" du Concours "Conter et rencontrer les sciences" 2021. Cet événement met en valeur les meilleurs productions de médiation et de vulgarisation scientifique ; il est organisé par l'AUF Europe de l'Ouest.
En tant que lauréat du concours du meilleur contenu de vulgarisation scientifique de l’AUF « Conter et Rencontrer les Sciences », dites-nous-en plus de votre proposition, de ses inspirations et de ce qu’elle signifie pour vous.
Cet article est né dans le cadre d’un projet de vulgarisation scientifique lancé par un groupe de doctorants en écologie à Toulouse, dont je fais partie. Nous avons créé un blog, Décortiqué, où nous publions de courts articles écrits et illustrés par nos soins. Notre objectif est de créer une plateforme visant à rendre les sujets scientifiques, notamment dans le domaine de la biologie, amusants, engageants et surtout accessibles pour tous les curieux de science. Cet article est en fait le premier que j’écris, c’est pourquoi j’ai décidé de m’attaquer au sujet de ma propre thèse, qui m’est de ce fait très familier. Notons que les expériences décrites dans l’article ont été menées par d’autres membres de mon équipe.
Si l’apprentissage social et la culture des animaux sont devenus un domaine bien établi de l’écologie comportementale, cette thématique ne sort que rarement des cercles universitaires, ce qui est dommage car il m’apparaît que c’est exactement le genre de sujets que beaucoup de gens sont ravis de découvrir. De plus, je trouve que ce thème permet d’ouvrir le dialogue à propos du modèle anthropocentrique sur lequel nous fondons notre système de pensée. Notamment, il permet de prendre conscience de ses limites, en particulier sa tendance à creuser un fossé entre nous et les autres espèces qui est, dans une très large mesure, artificiel.
Quel est votre intérêt, en général, pour la médiation scientifique ? Que représente cette thématique à vos yeux ?
Comme beaucoup de jeunes scientifiques, ce sont les travaux de vulgarisation qui m’ont attiré vers la recherche et ont alimenté mon intérêt pour la science. Aussi, lorsque l’opportunité s’est présentée de rejoindre un groupe de doctorants passionnés par la transmission du savoir, puis par la suite de proposer mon article au concours AUF « Conter et Rencontrer les Sciences » j’ai immédiatement été intéressé.
Sur le plan personnel, la médiation scientifique est l’occasion d’exprimer mon goût pour la transmission du savoir et de partager mon amour des sciences grâce à l’écriture et à l’illustration. Mais plus encore, la médiation scientifique représente une occasion de redonner au moins un peu de ce que j’ai eu la chance de recevoir. En effet de nombreuses personnes n’ont malheureusement pas pu avoir l’opportunité d’accéder à une éducation universitaire, en ce sens, je considère la médiation comme un projet essentiel de démocratisation de l’éducation et, à ce titre, comme une responsabilité de tout chercheur. Ainsi la collaboration entre scientifiques et journalistes formés à la communication scientifique pourrait participer à rendre la culture scientifique accessible au plus grand nombre.