Bonnes pratiques en Francophonie : Entretien avec Jean-Pierre TROTIGNON, directeur exécutif du réseau « n+i »

XIème Forum International du réseau n+i

Le Réseau « n+i » est un consortium de 50 Grandes Ecoles d'Ingénieurs françaises dont une majorité sont membres de l'AUF. Son Directeur exécutif, M. Jean-Pierre TROTIGNON a répondu à nos questions concernant les défis de l'employabilité des jeunes, issus des formations des Grandes Ecoles, et des projets menés en coopération avec les PME.

Entretien avec Jean-Pierre TROTIGNON, Directeur exécutif du réseau « n+i ».

 

1/ Vous dirigez un réseau regroupant plus de 50 Écoles d’ingénieur dont les modèles pédagogiques innovants et les pratiques d’enseignement relèvent d’une politique de bonne gouvernance.  Quels sont les mécanismes de cette gouvernance au sein de votre réseau et comment intégrez-vous les défis de l’employabilité des jeunes dans les formations que vous leur offrez ?

Dans un contexte de mondialisation et de forte compétition entre différents modèles d’enseignement, qui vont de l’approche clientéliste proposant des formations « adaptées » aux « clients » étrangers à une offre plus rigoureuse et donc plus exigeante de diplômes accrédités au niveau international, le Réseau « n+i » a choisi la seconde voie associée à un accueil personnalisé avec un « parcours réussite » accompagnant l’étudiant dans son parcours de diplôme d’ingénieur en France.

C’est cette exigence qui a présidé à la création en 1997 du Réseau « n+i », association loi 1901 à but non lucratif reconnue d’intérêt général pour offrir, à la demande des écoles, des packages d’intégration culturelle, linguistique et méthodologique, dans l’intérêt des étudiants.

Le « parcours  réussite » débute par une information des étudiants, encore dans leur pays, sur les formations diplômantes, les programmes, les financements, puis propose aux écoles des outils mutualisés d’évaluation (interviews, QCM), le parcours se poursuit par l’aide au départ (visas, informations) pour finalement  gérer le séjour de l’étudiant de la porte de l’avion à son arrivée en France (accueil aéroport, transferts, assurances, assistance, logements, tutorats…) jusqu’à son diplôme grâce à un accompagnement personnalisé dans chacune des 50 écoles du Réseau.

Quant à l’employabilité, elle est de fait implicite puisque le diplôme d‘ingénieur en France comporte ce volet « stage » en entreprise qui permet une professionnalisation se traduisant par une offre d’embauche à plus 90% des élèves ingénieurs avant la fin de leurs études.

Pour relever ce défi de l’employabilité, le Réseau « n+i » explore toutes voies allant du pré master qui peut déboucher sur une formation d’ingénieur par apprentissage, jusqu’au doctorat en partenariat avec une entreprise (bourse CIFRE) en passant par les post masters.

2/ En matière de coopération entre Écoles d’ingénieur et entre PME , notamment dans le milieu de la Francophonie, pourriez-vous nous donner quelques exemples de cette politique et des projets que vous menez à cet effet ?

Le Réseau « n+i » gère depuis longtemps des bourses d’études financées par des entreprises (Total, Vinci,  Technip, Tullow, Michelin,…) qui cherchent à former en France les ingénieurs internationaux dont elles ont besoin. On peut cependant regretter que ce soient principalement de grosses entreprises qui participent. Le Réseau « n+i » a pour objectif d’approcher les PME/PMI et ETI pour leur proposer des partenariats qui leur permettent de participer à la formation de leurs ingénieurs à des coûts abordables pour une PME ou une start up.

Le Réseau « n+i » propose plusieurs solutions aux PME :
•    L’accueil d’élèves-ingénieurs stagiaires pendant leur formation à un coût maîtrisé,
•    L’accueil d’élèves ingénieurs dans des formations en alternance ou 50% du temps de formation se passe en entreprise.

Un mot sur la formation scientifique en français. En ce qui concerne les PME /PMI tout comme les grands groupes mais de façon plus marquée, elles recherchent des ingénieurs parlant anglais, évidemment, mais aussi français. Car par la maîtrise de la langue c’est l’accès à une façon de vivre, de travailler, de penser qui est un gage d’une bonne intégration dans la société et donc dans l’entreprise.

Etre titulaire aujourd’hui d’un diplôme de Master et parler anglais n’a rien de bien original ! C’est même une formation « normale » voire « minimale » pour tous les cadres! Et pour cela, plus besoin de se déplacer pour suivre les cours, les formations viennent à l’étudiant (ex les MOOC).

Ajoutons, et c’est un lieu commun, que nous devons, tous, nous  adapter à un monde qui change vite pour des raisons sociologiques, politiques, économiques, et bien évidement technologiques. L’ingénieur international doit donc fait la preuve de sa capacité d’adaptation à des situations et des contextes toujours renouvelés. Il est donc apparu légitime que le développement de sa capacité d’adaptation,  de rupture et de résilience fasse aussi partie de sa formation et qu’il s’adapte ainsi à un système de formation et non l’inverse (le système clientéliste) ! C’est le défi du Réseau « n+i ».

Date de publication : 30/11/2016

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