Bertrand Ollivier, doctorant et volontaire international à l’ONU

Bertrand OLLIVIER

En 2018, Bertrand Ollivier, doctorant à l'Université Paris 2 Panthéon Assas, a bénéficié du programme des mobilités doctorales financé par l'Agence universitaire de la Francophonie en Europe de l'Ouest. Il est aujourd'hui volontaire international à l'ONU au Mali.

Parlez nous de la thèse que vous préparez

Mon sujet de thèse touche à l’adaptation des Opérations de Maintien de la Paix (OMP) dans un contexte de lutte antiterroriste. Les OMP sont un outil mis en place par l’organisation des Nations-Unies depuis 1956.

A l’origine, le déploiement des casques bleus n’était même pas prévu par la Charte des Nations-Unies. C’est finalement grâce à l’audace du Secrétaire Général de l’époque, Dag Hammarskjöld, que les premiers casques bleus furent déployés lors de la crise de Suez afin de faire respecter le cessez-le-feu entre l’Égypte et Israël. A l’époque, quelques soldats légèrement armés, un drapeau blanc et la légitimité des Nations-Unies suffisaient à contenir les ambitions territoriales des États.

Aujourd’hui, la plupart des conflits ne relèvent plus des États eux-mêmes et les casques bleus sont doucement entraînés dans la spirale de la lutte antiterroriste, ce qui remet profondément en question les trois grands principes fondateurs du maintien de la paix : consentement des parties, impartialité et non-recours à la force (sauf en cas de légitime défense). Il s’est ajouté à cette délicate équation, depuis les drames des années 1990 au Rwanda et en Somalie, un objectif de Protection des populations qui oblige les Casques Bleus à prendre part à la vie quotidienne des sociétés dans lesquelles ils sont projetés.

C’est donc l’ensemble de ces évolutions que je cherche à étudier, notamment à travers le prisme de la mission onusienne actuellement déployée au Mali, sur le même territoire que les forces françaises et qu’une nouvelle Force internationale, la Force Conjointe du G5 Sahel.

Comment avez-vous connu l’Agence universitaire de la Francophonie ?

C’est assez particulier pour ce qui me concerne, car j’ai été employé du Bureau Moyen-Orient de l’AUF à Beyrouth il y a quelques années. C’est donc un lien assez charnel que j’ai avec l’AUF, et que j’entretiens avec la francophonie en générale.

 Quel a été l’apport de l’AUF dans votre parcours ?

L’AUF m’a permis d’obtenir une bourse de mobilité afin d’effectuer un séjour de recherche au sein de l’École du Maintien de la Paix de Bamako. Durant mon séjour au sein de l’école, j’ai aussi bien pu conduire une importante série d’entretiens avec les acteurs sécuritaires sur place que de suivre des formations très techniques relatives à des domaines particuliers du maintien de la paix, à l’instar du processus de désarmement, démobilisation et réintégration des combattants (DDR) en cours au Mali, ou des questions de justice transitionnelle. Mon séjour m’a également permis de rencontrer de nombreux casques bleus issus de l’ensemble de l’Afrique francophone.

Je dois également indiquer que s’est ajouté à la bourse de l’AUF un important soutien financier de l’Institut de Hautes Etudes de Défense Nationale (IHEDN).

 Quels sont vos projets universitaires et professionnels pour le futur ?

Dans la mesure où je ne concevais pas continuer à simplement étudier ces questions depuis ma bibliothèque parisienne et que j’aspirais à une réelle expérience de terrain, j’ai postulé en parallèle à mes recherches au programme des volontaires internationaux de l’ONU. Il est évident que mon séjour de recherche au Mali a été capital pour m’aider à obtenir un contrat au sein de la section de recherche et d’analyse de la mission de l’ONU au Mali, la MINUSMA.

Cette expérience de terrain me permet d’enrichir mes recherches d’une vision très pragmatique et concrète de mon sujet, la MINUSMA étant la première mission de l’ONU déployée sur un théâtre de lutte antiterroriste. Au sein de la mission, l’utilisation de la langue française est capitale, et bien sur, au Mali j’en profite pour améliorer ma connaissance de l’espace francophone. Mon objectif est donc d’achever cette thèse d’ici quelques années en parallèle de mon activité professionnelle à la MINUSMA.

Date de publication : 04/10/2018

Dans votre région

L’AUF participe au Congrès de l’Association Européenne pour l’Education internationale
Lire la suite
Concours « 60 secondes pour convaincre » : le palmarès est dévoilé
Lire la suite
Rencontre Europe-Afrique à Bruxelles
Lire la suite

Ailleurs à l'AUF

Mme Faridah DOSSO de l’Université de Parakou au Bénin, université membre de l’AUF, lauréate du BONUS RRI 2024
Lire la suite
Hanoi : atelier de co-construction d’un projet régional intitulé « l’Industrie 4.0 : un moteur d’Insertion, d’Innovation et de recherche appliquée pour les Formations universitaires dans le Sud-Est Asiatique » (I-FORSEA)
Lire la suite
Insertion professionnelle : des étudiants sensibilisés à Brazzaville
Lire la suite