La problématique de la production et de la consommation alimentaire responsable est un sujet d’actualité pour l’ensemble des pays de l’Europe centrale et orientale.
Au niveau mondial, environ un tiers des aliments destinés à la consommation humaine est gaspillé, ce qui engendre des coûts économiques et environnementaux importants. Rien qu’en Europe, 89 millions de tonnes de denrées finissent chaque année à la poubelle et 5 millions de tonnes proviennent de la Roumanie – qui se situe ainsi sur la 9ème place dans le classement du gaspillage.
Lorsque la nourriture est perdue ou gaspillée, toutes les ressources qui ont été utilisées pour produire cette nourriture – y compris l’eau, la terre, l’énergie, le travail et le capital – sont également gaspillées. De plus, l’élimination des déchets alimentaires dans les décharges engendre des émissions de gaz à effet de serre contribuant largement aux changements climatiques.
« La crise sanitaire actuelle a démontré une nouvelle fois l’importance d’assurer la souveraineté alimentaire de chaque Etat et d’adapter tous les acteurs impliqués à une telle situation, en trouvant des solutions innovantes. Dans ce contexte, la réduction du gaspillage alimentaire est une priorité » (Madame Cristina Bianca Pocol, professeur à Université des Sciences Agricoles et Médecine Vétérinaire de Cluj-Napoca, Roumanie, coordonnatrice du projet).
Des professeurs chercheurs de l’Université des Sciences Agricoles et Médecine Vétérinaire de Cluj-Napoca, Université de Craiova, Université Technique de Moldavie et l’Université Sainte Cyrille et Méthode din Skopje, ont menée simultanément une étude dans plusieurs pays de la région afin d’identifier les types de consommateurs en fonction de leur perception du gaspillage alimentaire.
L’étude a été menée dans le cadre du projet « Zéro Gaspillage – pour une production et une consommation responsables en ECO » financé par l’AUF projet inscrit dans le programme ACTIF (Action pour l’innovation francophone) de l’AUF.
Les premiers résultats de cette étude pour la Roumanie ont été publié dans un article de la prestigieuse revue internationale Sustainability (ISSN 2071-1050; CODEN: SUSTDE). La Society for Urban Ecology (SURE), le Consortium canadien de recherche et d’innovation dans le transport urbain (CUTRIC) et le Conseil international pour la recherche et l’innovation dans le bâtiment et la construction (CIB) sont affiliés à Sustainability.
Suite à cette étude, trois groupes de consommateurs ont été identifiés :
Le groupe 1, «Insouciant», les consommateurs qui éliminent imprudemment la nourriture et les déchets alimentaires, sont des gens qui viennent des zones rurales ou des petites villes et qui ont un niveau d’éducation plutôt bas. Ils n’ont pas beaucoup d’informations sur le gaspillage alimentaire et ne semblent pas le considérer comme «un problème».
Le gorupe 2, «Précautionneux», composé de personnes responsables qui ne jettent pas de nourriture, sont bien informées et considèrent que tous les acteurs de la chaîne agroalimentaire ont une part dans la problématique du gaspillage alimentaire.
Ceux qui appartiennent au groupe 3, «Ignorants», sont pour la plupart des zones urbaines et ont un niveau d’éducation élevé. Ils n’ont pas été élevés pour éviter le gaspillage alimentaire et manquent donc de telles habitudes en tant qu’adultes. Ils ont une bonne connaissance de ce sujet, mais ils ne se considèrent pas responsables du gaspillage alimentaire.
Les résultats obtenus ont dirigé les campagnes de sensibilisation et d’éducation lancées au niveau gouvernemental et de la société civile.
Il est à remarquer le nombre important et la diversités des parties prenantes pour ce projet : 4 universités de trois pays et 15 chercheurs, 15 partenaires socio-économiques (producteurs, entreprises agroalimentaires, distributeurs, commerçants), des ONG environnementales et de solidarité, acteurs institutionnels au niveau national, régional et international, des Centre de réussite universitaire, environ 200 participants aux journées de sensibilisation, et environ 300 participants aux formations.
La Journée mondiale de la Terre est l’occasion chaque année de sensibiliser les habitants de la planète aux problèmes qui l’affecte. L’effort doit être individuel et collectif pour bâtir un environnement sain et durable, faire face aux changements climatiques et protéger la Terre pour les générations futures.