François-Xavier Nshiyimana doctorant de nationalité rwandaise fait parti des bénéficiaires de la Bourse Eugen Ionescu de la promotion 2013-2014. Il nous raconte ses souvenirs de la Roumanie et les opportunités qui lui ont été offertes grâce à cette expérience. Le nouvel appel à candidatures est ouvert jusqu'au 14 décembre 2014.
Pouvez-vous nous décrire brièvement votre parcours d’études ?
De nationalité rwandaise, jai commencé mon parcours académique en 2005, à la Faculté des Sciences de l’Université Cadi Ayyad de Marrakech. Inscrit en sciences de la vie, j’ai pris goût aux domaines de sciences de lenvironnement : la protection de lenvironnement, et pollution de lenvironnement souvent par des activités anthropiques. Par conséquent ces derniers sont à lorigine des impacts néfastes à lenvironnement et des risques sanitaires à la population exposée. En 2009, j’ai commencé mon master en sciences de lenvironnement « eaux usées, incidences sanitaires et environnementales » à la Faculté des Sciences de l’Université Ibn Tofaïl de Kenitra. J’ai réalisé mon stage de fin détudes de master à lInstitut National dHygiène, Laboratoire de toxicologie, où nous avons travaillé sur le suivi et le devenir des pesticides dans les matrices biologiques. Je poursuis désormais mon parcours académique en Doctorat sur la même thématique : « Évaluation des risques des composés chimiques (pesticides et métaux lourds) dans une région agricole ». Cette thèse est réalisée en collaboration avec lUniversité Ibn Tofaïl, lInstitut Scientifique de Rabat et l’Institut National dHygiène de Rabat, Maroc.
Quel est votre domaine de spécialité et à quelle(s) problématique(s) vous intéressez-vous en particulier ?
Mon domaine de spécialité est lévaluation des risques de contamination du milieu agricole par les composés chimiques (pesticides et métaux lourds) dans le village d’Arjaat, Région de Rabat Salé-Zemour-Zaer. De fait, ces composés répandus dans la nature posent un véritable problème environnemental et de santé publique. Ces composés sont omniprésents dans les milieux naturelles notamment dans les matrices environnementales (leau, le sol, lair, etc
) ainsi que dans les produits alimentaires qui finissent dans notre organisme.
En outre, diverses études scientifiques ont montré que leur présence dans lenvironnement peut avoir des effets néfastes sur la santé humaine, causant notamment l’augmentation de lincidence de cancers de certains organes (thyroïde, sein, prostate, estomac), troubles de la reproduction (oligospermie, puberté précoce) deffets perturbateurs endocriniens ou de troubles immunologiques pour des expositions à plus faibles doses [Kozlowski R. et coll. 2009. ; Margariti M.G. et Coll. (2007)].
Sport à Bacau pendant le weekend avec des jeunes roumains ainsi que des étudiants du programme Eugen Ionescu.
Vous avez bénéficié de la bourse Eugen Ionescu vous permettant de poursuivre vos études en Roumanie pendant plusieurs mois. Expliquez-nous en quoi a consisté votre mobilité et ce que vous as apporté cette expérience dans un établissement roumain?
Le travail a été réalisé en collaboration avec trois institutions : l’Université Ibn Tofaïl, Laboratoire de Génétique Biométrie et épidémiologie ; l’Institut National dHygiène et l’Institut Scientifiques de Rabat Agdal. Nous avons effectué des prélèvements d’échantillons qui ont été par la suite acheminés à lUniversité Vasile Alecsandri din Bacau, Centre de recherche de Génie physique et Génie de lenvironnement sous la Direction du Professeur Gabriel LAZAR.
Grâce aux équipements du Centre de recherche, j’ai pu mener l’analyse des polluants dans les matrices environnementales (eaux de puits et le sol arable) préalablement préparés dans létablissement dorigine. Cette mobilité m’a permis dacquérir des savoir-faire ainsi que des compétences en matière danalyses technologiques et des méthodes danalyses numériques. Enfin, les résultats ont fait lobjet de deux présentations orales dans deux conférences scientifiques internationales et deux publications sont en cours.
Les boursiers venus du Maroc (2013/2014) lors d’un grand rassemblement de tous les boursiers de « Eugen Ionescu » organisée par l’AUF à Bucarest.
Qu’est ce qui vous a le plus marqué durant ce séjour en Roumanie ?
En dehors de la vie scientifique, la Roumanie a constitué pour moi une belle expérience avec en prime la découverte dune nouvelle culture en plus de celle du Maroc et de mon pays dorigine le Rwanda. La population roumaine est très accueillante et agréable. Son envie de découvrir notre culture, venue de lautre continent, « l’Afrique », était sincère. Avec une grande sympathie, nous avons échangé rires, danses et traditions notamment lors d’une journée culturelle à Bacau, lors de la 2ème Conférence internationale sur les risques naturels et anthropiques « ICNAR 2014 » durant laquelle j’ai pu porter une tenue traditionnelle rwandaise.
Avec une famille roumaine et d’autres boursiers lors d’une manifestation culturelle à Bacau.
Quels sont vos projets pour la rentrée à venir et pour plus tard ?
Les échanges culturels et scientifiques vécus lors de ce séjour en Roumanie constituent autant de clés de développement intellectuel. Grâce à la Bourse Eugen Ionescu j’ai pu acquérir des compétences qui me permettront de conduire à terme ma formation de doctorat et qui devraient m’amener à compter parmi les acteurs du développement de mon pays dorigine le Rwanda, principalement dans le domaine de recherche scientifique. En effet, la préservation de lenvironnement m’apparaît comme une grande mission qui nécessite l’implication et la contribution de tous. Je me sens particulièrement concerné par cette question.
Consulter le CV de François-Xavier Nshiyimana :
Témoignages des anciens boursiers « Eugen Ionescu » : www.auf.org/bureau-europe-centrale-et-orientale
Lien vers l’appel 2014 de la Bourse Eugen Ionescu : http://www.auf.org/bureau-maghreb/appels-offre-regionales/bourses-eugen-ionescu-14-15-appel/