De la sagesse à la loi : l’héritage philosophique arabo-musulman et la revalorisation d’une tradition occultée avec Ali Benmakhlouf

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Le 4 décembre 2015, l'Agence universitaire de la Francophonie a accueilli à Bucarest Ali Benmakhlouf, humaniste et homme de culture, spécialiste de philosophie de la logique et d'histoire de la philosophie.

Il a notamment écrit sur les Averroès, Al Fârâbî, Montaigne, Gottlob Frege et Bertrand Russel, il est professeur des universités, il est philosophes et mathématicien : les définitions identitaires n’arriveront jamais à faire le tour des multiples appartenances de Ali Benmakhlouf.

La visite à Bucarest du philosophe a été précédée par une série de conférences à Belgrade en Serbie, toutefois, malgré la brièveté et l’intensité du séjour, le professeur Ali Benmakhlouf a réussi à pluraliser ses formes de prise de parole : entretiens à la radio, à la télé, conférences sur des thèmes différents, débats, présentations. La volonté de démocratiser sa parole et de la donner sous des formes variées s’est faite sentir notamment lors des conférences données devant un vaste public féru du débat culturel.

Dans l’une des conférences présentées à la Faculté des Sciences Politiques, Vie, dignité et droits humains, le philosophe, entre autre membre du Conseil national d’éthique, bien versé dans la tradition logique a concentré son propos sur la question des droits fondamentaux et des perceptions différentes qu’on en a selon les cultures auxquelles on appartient. Il a réinsisté à cette occasion sur le fait que les droits relèvent de la vie courante, quotidienne – le mouvement, l’action, la parole – par conséquent, il n’y a aucun besoin de les justifier. Il évoque en ce sens le cas de l’écrivain algérien Kamel Daoud, auteur du roman Meursault, contre-enquête, lauréat du Prix des cinq continents, qui a été menacé de mort à cause de ses prises de position sur le fanatisme religieux traduit en politique. Le conférencier défend ainsi un nouvel universalisme, également soucieux de vérité et de justice, un credo de toute société ouverte qui doit « laisser les idées mourir à la place des hommes ».

Sans mettre des mots ou faire des jugements sur les questions politiques qui ont récemment remué la situation internationale, lors de sa deuxième conférence, intitulée Pourquoi lire les philosophes arabes ?, le professeur est arrivé par le débat à faire comprendre une réalité qui n’est pas facile à cribler. Il est revenu sur l’histoire d’une marginalisation, celle de la tradition intellectuelle arabo-musulmane, dans une volonté de réhabiliter six ou sept siècles de philosophie arabe qui a transmis à l’humanité les legs grecs tout en effaçant les traces de sa transmission. La conférence organisée à la Villa Noël-CEREFREA a été l’occasion de rassembler des intellectuels, universitaires et hommes politiques, des diplomates, des diplômés ou des étudiants afin de partager un moment privilégié et rare de réflexion sur une époque clé de l’histoire de la vérité et de l’histoire de la pensée humaine.

Lors des discussions auxquelles ont participé entre autres le ministre de la Culture, Monsieur Vlad Alexandrescu et le Président du New Europe College, Monsieur Andrei Plesu, une nouvelle rencontre avec le philosophe Ali Benmakhlouf a été fixée pour le mois de juin 2016.

Date de publication : 10/12/2015

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