Prix RFI – AUF des jeunes écritures 2024 : « Avec mon récit, Perejil, l’intention était de défier l’oubli »

Interview de Taïna Fleury

A 21 ans, Taïna Fleury a remporté le Prix du jury lors de la 6e édition du Prix RFI - AUF des jeunes écritures. A l'occasion d'une courte interview, l'étudiante haïtienne lève le voile sur son rapport à l'écriture et la manière dont elle a travaillé son récit.

Pouvez-vous vous présenter brièvement ? 

Je m’appelle Taïna Fleury. Je suis une étudiante haïtienne de 21 ans. Je poursuis actuellement un cursus de licence en Communication sociale à la Faculté des Sciences Humaines de l’Université d’État d’Haïti. J’adore l’astronomie, les livres, la correction orthographique et les dessins animés, mais pas nécessairement dans cet ordre !

Comment vous est venu le goût de l’écriture ? 

Le goût de l’écriture m’est venu en lisant, tout simplement. La lecture tient une place prépondérante dans ma vie et, à un certain moment, la question de savoir si je pourrais moi-même noircir quelques feuilles volantes s’est naturellement imposée à moi. Je voyais alors l’écriture comme un moyen de faire passer mes idées. Avais-je une histoire à raconter ? Avais-je quelque chose à dire, à écrire, à exprimer ? Aujourd’hui encore, je crois bien que la meilleure façon de décrire ma relation à l’écriture serait de dire que nous nous rendons service mutuellement, que nous nous courtisons !

Quels sont vos auteurs de prédilection ?

Difficile de répondre à cette question quand on est un « papillon » de bibliothèque !

Rapidement, je dirai Alexandre Dumas, Jacques Roumain, Jules Verne, Justin Lhérisson, Alfred Hitchcock, Gary Victor, Arthur Conan Doyle, Anténor Firmin, Anderson Dovilas, Pierre Bellemare et Edgar Allan Poe.

Un beau tableau coloré de faiseurs de monde, en somme !

Avec Perejil, vous traitez d’un sujet fort, violent, une page sombre de l’histoire du monde. Pourquoi avoir fait ce choix ?

Avec Perejil, l’intention était de tromper, de défier l’oubli. Il était question pour moi de faire ce rappel sur cette page sombre, mais trop ignorée, de l’histoire du monde en général, d’Haïti en particulier. En outre, ce n’est pas une réalité isolée : Perejil est encore bien présent aujourd’hui dans nos vies. À sa manière, sous diverses formes et surtout… partout ! Je voulais que cette histoire ait un réel sens.

Comment avez-vous travaillé ce récit ?

En amont, j’ai dû faire des recherches afin d’obtenir une relative immersion dans mon sujet. En revanche, le plus dur, c’était réellement de trouver la trame autour de laquelle s’articulerait l’entièreté du récit. Il me fallait ensuite faire des choix, garder certaines idées, en enlever d’autres… Une fois le fil conducteur trouvé, l’écriture est vraiment venue facilement. Je visualisais chaque scène séparément et, lorsqu’il était venu le moment d’écrire, les mots s’imposaient à moi de manière fluide, évidente. Je travaillais principalement la nuit. Ce calme et cette solitude que j’y trouvais exacerbaient toutes ces émotions que j’allais par la suite essayer d’exprimer. C’était l’ambiance idéale pour une telle histoire. En tout, Perejil, c’est près de trois nuits d’écriture à raison de trois heures par nuit.

Aviez-vous précédemment participé à des prix littéraires ?

En juin 2020, j’avais remporté la première édition d’un prix littéraire organisé à l’échelle nationale.

Que représente la Francophonie pour vous ?

De la couleur. Pour moi, c’est là une image très évocatrice – la plus évocatrice : la Francophonie est une palette de couleurs. Elle est une force de la diversité, un appel d’union et de réunion qui résonne dans des millions de cœurs de différentes contrées à travers le monde. Et ça, c’est simplement formidable !

Découvrez le récit de Taïna Fleury, lauréat du prix du jury 2024.

En savoir plus sur le palmarès de ce prix littéraire organisé par l’AUF, Radio France Internationale (RFI) et Short Édition.

Ce concours vise à encourager l’écriture et la lecture en français à travers des œuvres courtes. Ouvert aux francophones du monde entier âgés de 18 à 29 ans et affiliés à l’AUF ou à l’École de Management de la Francophonie (ESFAM), il est cette année labellisé Festival de la Francophonie.

Date de publication : 23/07/2024

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