Le Recteur de l'Agence universitaire de la Francophonie (AUF) a participé à la XIIème Assemblée générale de la Conférence régionale des Recteurs, Présidents et Directeurs d'Institutions universitaires, membres de l'AUF, de la Caraïbe (CORPUCA), laquelle s'est déroulée à La Havane (Cuba) du 9 au 11 mai 2015.
En marge de sa participation, le Recteur de l’AUF a livré son impression sur les moments forts de la CORPUCA. M. Cerquiglini a également partagé ses expériences sur la promotion de la coopération universitaire, particulièrement au niveau de la Caraïbe.
Monsieur le Recteur, vous nous avez fait l’honneur d’assister à cette XIIème Assemblée Générale de la CORPUCA. Quel événement marquant retenez-vous?
J’aime assister aux conférences des recteurs. J’étais à la conférence des recteurs de l’Asie Pacifique il a moins de 15 jours, à Hanoï, et aujourdhui je suis à celle de la Caraïbe. C’est toujours un plaisir car c’est la vigueur et l’ardeur de la vie associative de l’Agence et de ses membres qui s’expriment dans ces rendez-vous. Spécialement ici, à l’occasion de cette conférence de la grande Caraïbe. En effet, les projets que nous avons évoqués en plus de notre réunion statutaire, comme celui de la Chaire inter-universitaire d’études caribéennes, s’inscrivent tout à fait dans cet objectif de synergies et de collaborations entre les universités. Donc c’est pour moi une réunion chaleureuse, réussie et féconde.
Cette rencontre se tient à Cuba qui n’est pas un pays francophone. Quelle est la place particulière de l’AUF dans ce pays?
Cuba est exemplaire, étant un pays qui n’appartient pas à la Francophonie historique et institutionnelle, mais qui prend toute sa place dans la Francophonie académique. Après tout, c’est le cas du Brésil où nous avons 14 universités adhérentes et où nous avons tenu notre Assemblée Générale en 2014. Les universités de Cuba sont excellentes, dynamiques, les études francophones y sont très bonnes. Il fallait les accueillir à l’Agence universitaire de la Francophonie, les recevoir à la CORPUCA et il est bon que la CORPUCA soit réunie cette année à Cuba.
Vous êtes associé à la délégation du Président François Hollande qui est de passage à Cuba. Le Président et son entourage vous semblent-ils sensibles à l’action de l’AUF dans la Caraïbe?
D’une façon générale le Président de la République française connaît bien l’AUF. Et je crois qu’il a de l’estime pour elle. Quand j’ai appris que le Président de la République venait à Cuba et qu’il se préoccupait de la coopération, notamment universitaire, au sein de la Caraïbe, nous avons eu l’idée, avec le Président Lumarque (Président de la CORPUCA) et le Bureau régional, de réunir la CORPUCA, ici même à Cuba, pour démontrer le dynamisme de longue date de la coopération universitaire francophone dans la Caraïbe.
Monsieur le Recteur, quel message souhaiteriez vous adresser à la CORPUCA?
C’est sans doute la dernière Assemblée Générale de la CORPUCA à laquelle je participe comme recteur de l’AUF, étant donné que je quitte mes fonctions le 7 décembre prochain après deux mandats de 4 ans. Le message c’est de demeurer aussi dynamique et inventive. La grande Caraïbe existe et s’étend jusqu’aux rives atlantiques de l’Amérique du Sud. Il y a un gisement de coopérations universitaires, de projets communs et d’initiatives. Et je ne peux que souhaiter que la CORPUCA reste dans cet état d’esprit de dynamisme.
De même, M. le Recteur avez-vous un message pour le Bureau Caraïbe de l’Agence universitaire de la Francophonie?
Écoutez, c’est un Bureau que jaime beaucoup. J’ai souffert avec eux pendant et après le séisme. J’étais à Montréal ce jour-là et nous avons monté une cellule de crise et pendant plusieurs jours nous n’avons pas beaucoup dormi, nous cherchions à joindre le personnel du Bureau. C’est un personnel plein de courage, qui n’a fermé que peu de jours et qui a rouvert dans des conditions difficiles. D’ailleurs, nous souhaitons relocaliser ce Bureau dans de meilleurs espaces pour une meilleure qualité de service. L’excellent Directeur Charbonneau s’y emploie. C’est un Bureau de plus de 25 ans. Il est courageux, il l’a montré. Il est aussi très dynamique.
De plus, ce dynamisme est actuel et constamment renouvelé: les projets de la CORPUCA, l’accord de la CORPUCA avec la CPU (Conférence des Président d’Universités en France), la convention pour le perfectionnement en français de 1000 professeurs cubains, sont des exemples de ce dynamisme que nous célébrons aujourd’hui (ndlr: les conventions ont été signées à Cuba). Ces aspects importants sont mis en valeur aujourd’hui. Ils sont une partie des projets structurants menés par le Bureau dans la région.
En définitive, ce Bureau a toutes mes sympathies. Il est évident que je passerai voir le Bureau avant la fin de mon mandat pour lui faire mes adieux.
Après 8 ans, à la fin de l’année 2015, vous quitterez vos fonctions à la tête de l’AUF. Auriez-vous un souvenir particulier que vous souhaiteriez partager avec nous sur votre expérience, particulièrement dans la Caraïbe?
C’est un souvenir douloureux, mais aussi de solidarité. C’est le séisme. Nous avons été proche du peuple haïtien ce jour-là. Et j’ai passé là plusieurs jours de solidarité profonde avec ce peuple qui avait souffert. Je me suis rendu en Haïti, c’est un souvenir spécial parce que j’ai vu fonctionner la solidarité. Et notre Bureau était vraiment un Bureau Caraïbe. Ils ont souffert avec ce peuple caribéen, mais, comme ce peuple, il a su se relever. C’est un souvenir plein de tristesse, car nous avons perdu 11 étudiants et un professeur. Nous avons aussi admiré le dynamisme haïtien, l’appétence de ce beau peuple à vouloir grandir.
Merci infiniment M. le Recteur. Tout le plaisir était pour moi de vous entretenir.
Le plaisir était aussi pour moi. A bientôt à Port-au-Prince.
Propos recueillis Par Pierre Philor SAINT-FLEUR
Chargé de Communication stagiaire,Bureau Caraïbe de l’Agence universitaire de la Francophonie
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