Le Groupe sectoriel de l’Éducation (GSE), constitué de partenaires techniques et financiers dans le domaine de l'enseignement supérieur en Haïti et relevant de l'Unesco, s'est réuni avec les secteurs public et privé d’Haïti ce mercredi 8 juin 2016 à l’Hôtel El Rancho pour une journée de travail dans le cadre de la Semaine de l'Enseignement supérieur, Recherche et Développement.
La journée du mercredi 8 juin 2016, qui s’est déroulée en présence du Recteur de l’Agence universitaire de la Francophonie, Jean-Paul de Gaudemar, du Président de la Conférence des Recteurs, Présidents et Directeurs d’institutions universitaires de la Caraïbe (CORPUCA), membres de l’AUF, Jacky Lumarque, et des représentants des secteurs public et privé, a été consacrée au financement de l’enseignement supérieur en Haïti et aux problèmes auxquels fait face ce secteur.
Paul Gomis, représentant de l’Unesco en Haïti, a ouvert les communications en précisant notamment que la l’enseignement supérieur recherche constituent un maillon important dans la chaîne de l’Éducation. « Un pays sans recherche est un pays qui marche à l’aveuglette », précise-t-il. La directrice de l’enseignement supérieur du Ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, Mme Florence Pierre-Louis a fait ressortir des avancées dans le domaine de l’enseignement supérieur en Haïti ces dernières années. Des programmes de Master, voire de Doctorat ont été créés par des universités publiques et privées d’Haïti, en vue de répondre à la demande croissante de formation du pays. Mme. Jun Morohashi de l’UNESCO a ensuite résumé les interventions des membres du GSE en appui au sous-secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche et a énuméré les défis et les opportunités : l’absence du cadre normatif sur ce sous-secteur, le besoin de l’assurance qualité, la coopération avec les communautés politiques, éducatives, économiques, etc. au service du développement durable.
Le Recteur sortant de l’Université d’État d’Haïti, Jean Vernet Henry, a fait une cartographie des domaines d’enseignement des universités membres de la Conférence des Recteurs et Président des université d’Haïti (CORPUHA). Jacky Lumarque, Recteur de l’Université Quisqueya, de son côté a évoqué certains problèmes auxquels est confronté l’enseignement supérieur en Haïti, notamment l’absence d’un cadre légal régissant le fonctionnement des universités dans le pays et les conditions d’émission de diplômes.
Le Recteur de l’Agence universitaire de la Francophonie, M. Jean-Paul de Gaudemar, a salué le travail du GSE. Il a précisé l’importance de l’enseignement supérieur dans le développement des pays. Le Recteur a affirmé qu’on assiste aujourd’hui à une massification de l’enseignement supérieur. Celui-ci n’est plus l’affaire d’une élite sociale ou intellectuelle. Par conséquence, cet engouement pour l’enseignement supérieur ne doit pas faire oublier le rôle des formations intermédiaires dans le développement des sociétés. En dehors des diplômes Licence, Master et Doctorat, les universités doivent développer d’autres formations répondant aux exigences des entreprises, selon Jean-Paul de Gaudemar.
Evens Emmanuel, de son côté, a fait son exposé sur l’État de la Recherche universitaire et de son financement en Haïti. Evens Emmanuel diffère trois périodes dans le financement de la Recherche en Haïti : la période d’avant le tremblement de terre du 12 janvier 2010 est marquée par les soutiens de l’AUF et du SCAC de l’Ambassade de France ; les années 2010-2015 sont marquées notamment par la création du Collège doctoral d’Haïti ;la dernière période, celle d’après 2015, voit apparaître dans les institutions universitaires du pays une « culture de l’évaluation ».
Cette journée de travail, inscrite dans le cadre de la célébration de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et du Développement en Haïti, a été l’occasion de faire le point sur l’État de l’enseignement supérieur en Haïti et ses perspectives.
A propos du GSE
Le Groupe Sectoriel de l’Éducation (GSE) est une structure d’échange et de concertation entre les principaux partenaires techniques et financiers du secteur éducatif en Haïti dont la mission est de contribuer à l’amélioration de l’efficacité et de l’efficience des actions mises en œuvre dans le secteur. En attendant le fonctionnement de la structure responsible de la coordination inter-partenaire, le GSE sert aussi de plateforme de dialogue avec le MENFP. L’AUF a rejoint le GSE en septembre 2014 pour faire entendre l’importance de l’enseignement supérieur et la recherche dans le secteur de l’éducation ainsi que le besoin de passerelles avec l’enseignement primaire et secondaire (formation des enseignants…). L’Agence valorise également le rôle d’opérateur qu’il peut tenir dans ce secteur.
Dans la presse :