Paul TAVO, boursier de l’AUF, nous a raconté la manière dont le français l'a accompagné tout au long de son histoire de réussite.
« Au départ, le choix de poursuivre des études francophones ne fut pas personnel, mais plutôt familial. Mon père, en tant que francophone et francophile, a souhaité que jentreprenne des études en français », ce jeune a commencé son histoire de succès comme tel.
Paul a commencé sa scolarité à lécole primaire de son village à Lamap, au sud de lîle de Mallicolo (Vanuatu). À l’époque, l’école était gérée par des missionnaires français, son apprentissage de la langue française lui vint donc assez naturellement. Son apprentissage d’une seconde langue, langlais, a débuté au Lycée Montmartre, à Port-Vila. De 1996 à 1999, il a suivi un cursus scientifique où il était parmi les meilleurs étudiants. « Je navais à lépoque aucune « vocation » pour les lettres, les sciences humaines et sociales », nous a-t-il partagé.
Cependant, tout est possible …
Un jour, en cours, un enseignant lui a dit : « Si vous voulez mieux connaître les hommes, faites des études littéraires ! » Cette phrase éveilla en lui une envie et une curiosité de comprendre et de mieux connaître ses semblables, qui depuis ne le quitte pas. Ce que son professeur venait de lui dire était pour lui une révélation comme sil mettait des mots sur la sourde vocation qui lanimait déjà pendant ses lectures. Sa décision a été prise et scellée à ce moment-là même.
En 13ème année, l’équivalent de la terminale, il a changé de section et s’est inscrit en section littéraire.
« Ce fut une chance, un renouveau autant quune découverte pour moi. Jai découvert les auteurs classiques français : Baudelaire, Balzac, Stendhal, Flaubert, Zola, Hugo, Mallarmé, … ils sont encore aujourdhui imprimés en moi » a-t-il souligné.
Après lobtention du diplôme d’accès aux études universitaires (DAEU), il a bénéficié dune bourse de lAmbassade de France au Vanuatu, qui lui a permis de poursuivre ses études en Lettres Modernes à l’Université de Nouvelle-Calédonie où il a obtenu une licence en 2006. Il a achevé sa troisième année de licence à lUniversité dAdelaïde (Australie) dans le cadre dun programme d’échange. Après lobtention de ce diplôme, il a exercé en tant que professeur de français au centre de préparation au DAEU à Port-Vila pendant cinq années (2007-2011).
Puis, lidée lui est venue de compléter sa formation initiale, de reprendre ses études et de s’inscrire en Master de lettres.
Actuellement, Paul est en première année de Master (2011-2012) de Littérature générale et comparée de l’Université dAix en Provence, France : « Je poursuis ma passion pour la littérature en essayant, modestement, de contribuer à la compréhension de mon aire géographique dorigine ». Il a choisi de rédiger un mémoire sur la condition féminine en Mélanésie à partir de deux écrits, à son sens fondamentaux, des écrivaines Grace Molisa et Déwé Gorodé (respectivement, Black Stone et Sous les Cendres des Conques).
S’avançant dans une perspective de carrière en portant toujours un grand amour pour son pays natal, ce ni-vanuatu conclut :
« LAgence universitaire de la Francophonie ma permis de maccomplir et de contribuer à la connaissance de notre région : le Pacifique Francophone insulaire. Jespère à mon retour pouvoir accéder à un emploi qui me permette de transmettre mes connaissances tout en continuant à les alimenter ».