[Portrait du mois] : « La Francophonie est un atout pour les jeunes »

Chhiv

Monsieur Yiseang Chhiv est Secrétaire d’État aux Affaires étrangères et à la Coopération internationale, et Correspondant national du Cambodge auprès de l’OIF. Il est également membre du CES (https://www.auf.org/a-propos/lagouvernance/conseilecoeetsocial/ ) et de la Commission régionale d’experts économiques et scientifiques (CREES) de l’AUF-Asie-Pacifique. Aujourd’hui, M. Chhiv partage avec nous ses points de vue sur les jeunes francophones et leur engagement.

AUF : Merci de nous avoir accordé cet entretien. Quels sont vos liens avec l’AUF ? 

En termes de mon lien institutionnel avec l’AUF, j’étais professeur à l’université de Phnom-Penh. Et par la suite, j’étais directeur des études de l’ERA (École Royale d’Administration) membre de l’AUF et dont le directeur était le vice-président de la CONFRASIE.

Après, quand j’ai été président de l’INDRI, j’ai beaucoup travaillé pour faire adhérer l’INDRI au réseau de l’AUF. C’est important pour l’INDRI d’être membre de l’AUF. Son réseau de 1007 membres est un outil de la plus haute importance pour l’apprentissage théorique et pratique de la coopération internationale et du multilatéralisme. Il conviendrait de mettre en avant la puissance de ce réseau pour favoriser le dialogue des peuples au profit de la paix et du progrès. Au-delà d’un simple réseau universitaire, c’est cela l’AUF pour nous, selon notre vision.

Maintenant, en tant que secrétaire d’État, je suis en charge de la francophonie. J’ai donc mis en place le conseil de promotion de la francophonie, dont l’AUF est membre de droit. Et depuis 2022, je suis membre de la Commission régionale d’experts économiques et scientifiques (CREES) de l’AUF-Asie-Pacifique.

Cependant, mon lien personnel avec l’AUF a démarré depuis longtemps. En 1996, j’ai été intervenant lors d’un séminaire régional de haut niveau organisé à l’époque par l’AUPELF-UREF à la faculté pédagogique.  Et après, j’ai été invité pour être intervenant dans un séminaire doctoral sur les innovations dans les activités pédagogiques ainsi que d’autres grands séminaires et formations… À ce moment-là, j’étais fraîchement diplômé de licence de lettres françaises et j’ai seulement suivi deux mois et demi de stage en France.  En fait, les formations du centre international d’études pédagogiques de Sèvres et du centre de linguistique appliquée de Besançon m’ont beaucoup inspiré.  Cette inspiration m’a conduit à m’inscrire et à obtenir une bourse de l’AUF pour ma thèse pendant les trois premières années.

Et en plus, il me reste un autre souvenir avec l’AUF que j’ai eu lorsque j’étais étudiant. Dans mes années de lycée, un professeur de Battambang était venu pour une formation pédagogique à laquelle j’ai assisté.  Quelques années plus tard, j’étais intervenant lors d’une formation à laquelle participait mon ancien professeur. Nous avons inversé les rôles et c’est grâce à l’AUF.

AUF : Pour les jeunes dans l’enseignement supérieur et la recherche, à votre avis, qu’est-ce qui donnerait envie aux étudiants de s’insérer dans l’univers de la francophonie ? 

Tout d’abord, il faudrait que la francophonie soit perçue comme un intérêt, un atout supplémentaire pour ces jeunes. Par exemple, s’ils sont capables d’acquérir grâce à l’AUF, à la francophonie ; de nouvelles compétences, de nouvelles connaissances, des savoirs et des savoir-faire qui leur sont utiles dans leurs activités professionnelles. Ils ont aussi l’accès au réseau des CEF (centre d’employabilité francophone) et des CNF (centre numérique francophone). Je suis convaincu que les jeunes n’hésiteront pas à s’insérer dans ce réseau.

Deuxièmement, il est également important pour ces jeunes de se fixer un objectif précis. L’objectif précis pour eux, c’est la possibilité de trouver facilement un débouché professionnel grâce au français utile, aux formations, aux activités de recherches francophones. Pour y parvenir, l’AUF pourrait renforcer le dialogue avec la CREES qui travaille beaucoup sur le rapport université – socio-économique.

Par ailleurs, il est important qu’ils puissent mettre leurs savoirs et savoir- faire au service de la société. Certes, il s’agit d’un concept abstrait, mais si la francophonie organise plein d’activités sociales ; les jeunes trouveront la joie d’en faire partie et de faire du bien à la société (par exemple : des activités de sensibilisation à l’environnement, à l’importance de l’éducation, aux progrès scientifiques…). Quand ils sont capables de bien comprendre les sujets d’actualité et d’influer positivement sur la société, ils seront fiers et prêts de s’engager dans les activités de la francophonie.

Date de publication : 16/12/2022

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