83 jeunes professeurs venant du Cambodge, de Chine, du Laos, de Malaisie, de Thaïlande et du Vietnam se sont regroupés à Hué, du 17 au 27 juillet 2012, dans le cadre de l'université d'été pour des enseignants de français en Asie du Sud-Est, organisée depuis 2011 par l'Agence universitaire de la Francophonie (AUF). Nous avons choisi deux personnes parmi ces participants pour montrer deux parcours de professeurs de français dans des pays qui ne sont pas membres de la Francophonie, la Malaisie et la Chine.
Malaisie
Depuis tout petit, Muhammad Muhaimin RASIDI « connaissait » la France grâce aux récits et aux photos de son père qui a toujours beaucoup voyagé en Europe. Cela lui a donné l’envie ensuite, en plus de l’anglais, obligatoire au lycée en Malaisie, de choisir le français également comme langue étrangère.
À la sortie du lycée, lors d’un forum d’études universitaires, on lui présente une formation pour devenir « prof » de français, avec la possibilité de poursuite d’études de licence en FLE en France. Cette proposition a tout de suite attiré son attention et « sans trop [se] poser de questions », il a accepté.
À la question : « À votre avis, quel est l’avenir du français dans votre pays ? », ce jeune professeur de 25 ans répond sans hésitation : « Étant donné que notre pays envoie beaucoup d’étudiants en France chaque année, le français peut sans doute aller très loin. Avec un syllabus inséré au sein du programme de l’éducation des lycéens et l’étude en tourisme dans le pays, le français est devenu de plus en plus prisé ! »
Rentrée de France depuis 2 ans, Muhammad enseigne le français au Lycée à Putatan Sabah.
Ils sont des jeunes ambassadeurs de la francophonie dans leurs pays
Chine
Fang MIN (26 ans) est professeur de français à l’Institut des Arts et des Sciences de l’Université Normale du Yunnan où elle enseigne depuis 3 ans. Elle a débuté l’apprentissage du français au lycée, dans sa province natale du Yunnan. « À ce moment-là, on devait également apprendre l’anglais, mais on avait chaque semaine 4h de cours de français, de langue et de culture aussi ».
Devenir professeur a toujours été son rêve d’enfance. Ce métier riche de sens l’a toujours passionné C’est pourquoi très tôt, elle a commencer à enseigner. Outre son expérience de professeur de français, Fang Min a passé un an en France, en Bretagne, à enseigner le chinois.
Pourquoi avoir choisi ce métier et notamment professeur de français ? Fang Min nous explique ces deux principales motivations: « Je suis très intéressée par la culture française et je suis tellement attirée par la beauté de la langue française. […] en tant que professeur je suis consciente du rôle que nous pouvons jouer pour apporter aux étudiants confiance et persévérance dans leurs études. Pour être franche, je suis très satisfaite de mon boulot ! »
À part le français, elle parle le mandarin, sa langue maternelle, l’anglais, sa deuxième langue étrangère, et aussi d’autres dialectes…
Et la francophonie en Chine ? Comment la voit-elle? Fang Min dit être vraiment optimiste pour l’avenir de la langue française en Chine, d’une part, car, affirme-t-elle : « la Chine s’est beaucoup développée et il existe de plus en plus de Chinois qui choisissent de l’apprendre afin de posséder une vue internationale, d’autre part, les coopérations internationales se développent et les touristes francophones sont de plus en plus nombreux ».