L'Agence universitaire de la Francophonie a co-organisé, le 24 avril 2012, à l'Université de Droit de Hô-Chi-Minh-ville et le 25 avril 2012 à l'Université de Huê, une conférence sur le thème « L'École doctorale, un dispositif essentiel pour les universités ; l'expérience d'une école doctorale pluridisciplinaire multi-site ».
Le Professeur Henri Bonnel de l’Université de la Nouvelle-Calédonie a ainsi présenté à un parterre de responsables des établissements d’enseignement supérieur et des départements de recherche, de chercheurs des régions centre et sud du Vietnam son expérience en tant que directeur de l’école doctorale du Pacifique (ED 469). Cette école doctorale réunissant les universités françaises de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie Française, a pour particularité, outre son aspect pluridisciplinaire, de prendre en compte la question de l’éloignement physique qui est surmontée par le recours aux nouvelles technologies de l’information.
Le Pr. Bonnel a débuté sa présentation en exposant la définition d’une école doctorale, ses missions et ses responsabilités. En effet, à part le rôle d’encadrement, d’organisation du travail scientifique et pratique des doctorants, et de la mise en adéquation entre le sujet choisi et les besoins de la société, l’école doctorale est également responsable de préparer l’insertion professionnelle des jeunes docteurs. En prenant pour exemple l’école doctorale du Pacifique (ED 469), le Pr. Bonnel a brièvement présenté l’organisation des « doctoriales » annuelles qui ont pour objectif principal le rapprochement entre les mondes académique et professionnel à travers des conférences, tables rondes et des présentations effectuées par les chefs d’entreprises, les jeunes docteurs et les doctorants.
Ensuite ont été abordés les aspects liés au rôle important du directeur de thèse, son rapport avec les doctorants, la nécessité d’un contact fréquent et suivi. Les avantages de la constitution d’un comité de suivi de thèse, qui permet aux doctorants d’avoir un soutien scientifique et qui fonctionne également comme arbitre en cas de différends entre le doctorant et ses directeurs ont également été mis en avant. Le Pr. Bonnel a poursuivi son exposé par la présentation des multiples intérêts dune thèse en co-tutelle internationale ou en codirection.
Les étapes pour la création d’une école doctorale, point essentiel pour la plupart des personnes présentes dans la salle, ont par la suite été déclinées. Comme le modèle décrit était bien entendu le modèle français, il a été souligné que chaque pays se doit d’adapter la procédure de création et la structure de son école doctorale à son contexte.
Le Pr. Bonnel a enfin présenté les spécificités de l’école doctorale du Pacifique (ED 469) et ses 5 équipes de recherche : le Centre des nouvelles études sur le Pacifique (CNEP), le Laboratoire Insulaire du Vivant et de lEnvironnement (LIVE), le Pôle Pluridisciplinaire de la Matière et de lEnvironnement (PPME), l’Équipe de Recherche en Informatique et Mathématiques (ERIM) et le Laboratoire de recherche juridique et économique (LARJE). L’école compte une centaine de doctorants, toutes disciplines confondues.
À la fin de l’exposé, les participants ont eu l’occasion de poser nombre de questions sur le fonctionnement d’une école doctorale et l’adaptation au contexte local. Les doctorants présents se sont montrés particulièrement intéressés par les conditions d’admission et l’organisation sur la durée du doctorat (préparation de la thèse, séminaires et conférences, etc.).
Cette conférence a revêtu une importance particulière car parmi les projets développés par l’AUF dans la région, l’appui au développement des écoles doctorales et à la formation des futurs docteurs, notamment dans le domaine des sciences humaines et sociales, constitue une priorité.
Le Bureau Asie-Pacifique souhaite par ailleurs renforcer son action auprès des responsables d’universités en favorisant les conférences, séminaires, colloques et projets spécifiques en appui aux institutions sur des thématiques qui peuvent être utiles aux membres de l’AUF (environnements numériques de travail, assurance qualité dans l’enseignement supérieur, etc.).
Enfin, cet événement devrait permettre de renforcer les liens entre les universités vietnamiennes et l’Université de la Nouvelle-Calédonie. C’est ainsi que le Pr. Bonnel a conclu son exposé en soulignant que son université, et plus particulièrement son école doctorale, auraient plaisir à renforcer les relations avec les chercheurs vietnamiens. Dans cette optique, une première convention générale de co-tutelle devrait d’ailleurs être signée avec l’Université de Nha Trang.
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