Le nouveau recteur de l'Agence universitaire de la Francophonie (AUF), Jean-Paul de Gaudemar, présente sa vision de l'AUF dans une entrevue accordée au quotidien Le Devoir.
Ce qui compte pour le nouveau recteur de l’Agence universitaire de la Francophonie, c’est la mise en place de partenariats ; multiplier les échanges entre les bailleurs de fonds et les universités pour arriver à tricoter un gigantesque réseau dont les mailles recouvrent tout le monde de la Francophonie.
Jean-Paul de Gaudemar est, depuis le 8 décembre dernier, le nouveau recteur de l’Agence universitaire de la Francophonie, l’AUF. C’est une feuille de route impressionnante qui l’a mené jusque-là : “professeur des universités”, conseiller auprès du secrétaire d’État français chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, ancien directeur de l’enseignement scolaire au ministère de l’Éducation nationale et ancien recteur des académies d’Aix-Marseille, de Toulouse et de Strasbourg. C’est donc dire que le recteur connaît le monde universitaire sur le bout des doigts et pas seulement en France, mais ailleurs dans la Francophonie puisque ses affectations l’ont amené à voyager partout, et particulièrement au Québec où il passe une semaine par mois.
Innovation, expertise, partenariat
Ce sont ces trois mots clés qui résument l’approche de Jean-Paul de Gaudemar. « Le contexte dans lequel oeuvre l’AUF [est] celui des stratégies définies par les sommets de la Francophonie, dont le dernier à Dakar a beaucoup mis l’accent sur la Francophonie économique », souligne le recteur. C’est-à-dire sur une façon de concevoir la Francophonie : la langue est un élément essentiel qui contribue à faciliter des développements conjoints et une solidarité interne au sein de la Francophonie mise au service du développement.
« Je me reconnais beaucoup dans ce contexte institutionnel », admet Jean-Paul de Gaudemar, d’abord parce qu’il est lui-même un économiste. Mais aussi parce qu’il considère ce que sont devenues les universités membres de l’AUF : « Non seulement elles sont de grands opérateurs universitaires, mais elles sont de plus en plus des opérateurs du développement global au sens où partout dans le monde il n’y a pas de grands projets de développement qui ne fassent appel à la formation supérieure, à la recherche, à l’innovation, au transfert de technologies, toutes choses qui participent à la fois de nos missions de formation. » C’est ce qui a incité le recteur à mettre en place une stratégie dont la volonté est de positionner davantage les universités dans ce rôle global.
La construction d’un métaportail de ressources numériques
Et concrètement, comment ça se passe ? Récemment, l’AUF a été mandatée par les ministres de l’Enseignement supérieur de la Francophonie pour construire un métaportail des ressources universitaires numériques francophones à distance. « Cet outil sera mis à la disposition non seulement des universités francophones, mais aussi de tous ceux qui désirent connaître les ressources qui existent dans un domaine précis, de façon à ce que chacun puisse aller voir ce que nos membres ont à offrir, et souvent en accès libre, pour monter une formation à partir d’éléments repérés grâce à ce métaportail. » C’est donc dire que l’AUF contribue à la fois à quelque chose qui est mis au service du développement des universités, mais aussi « à quelque chose qui nous dépasse en ce qui concerne d’autres partenaires », ajoute le recteur.
En savoir plus
- Cette actualité est extraite de l’article publié dans le cahier « Éducation » du Devoir et intitulé Les universités, vecteurs de développement global (Le Devoir, 30 janvier 2016)