À l’École de technologie supérieure de Montréal, au cœur d’un écosystème scientifique où les clubs de robotique et d’intelligence artificielle dominent la scène, le Club AUF-ÉTS se distingue par son originalité : Alliant francophonie, entrepreneuriat et techno-durabilité. Ce Club Leaders Etudiants Francophones (CLEF) propose une nouvelle manière de conjuguer savoir, innovation et diversité culturelle. À sa tête, le président Darel Guepi Tougoumo nous fait découvrir leur univers.
C’est en rejoignant le Club AUF-ÉTS plus d’un an après sa création que Darel découvre une organisation à part, portée par la conviction que la francophonie a toute sa place, même – et surtout – dans un univers technologique. « Je n’ai pas connu les débuts, mais j’ai vite compris que le potentiel du Club AUF-ÉTS allait bien au-delà de ce que l’on pouvait imaginer. » explique-t-il. « Notre club est résolument tourné vers l’entrepreneuriat et la techno-durabilité, deux axes porteurs dans une école comme l’ÉTS. »
Des idées, des actions, des projets concrets
Sur son campus, le Club AUF-ÉTS constitue un espace d’expression pour les jeunes francophones. Chaque début de session, les membres se retrouvent autour d’un Café créatif : bilan des activités passées, bouillonnement d’idées, et surtout une réflexion collective sur les projets à venir.
Parmi les projets phares : la Bibliothèque humaine, un espace de témoignages entre étudiants pour démystifier les parcours scolaires et professionnels. À côté de ceci nous participons à toutes les éditions du colloque entrepreneurial de l’ACEE (Association des Clubs Entrepreneurs Étudiants). Ou encore Couleur de l’héritage, événement artistique et culturel organisé pendant le Mois de l’histoire des Noirs, avec le soutien du Fonds de Développement Durable de l’ÉTS (FDDAÉTS) et de l’artiste Madge Patricia Simon.
Autre chantier en cours : CampusParent, développé avec le Service à la vie étudiante de l’ÉTS pour mieux soutenir les parents-étudiants. Le projet vise à créer un Centre de Ressources et de Soutien destiné aux étudiant·e·s étranger·e·s parents. Ce centre proposera une combinaison de services physiques et numériques pour répondre à leurs besoins spécifiques. Parmi les prestations envisagées figurent une garderie temporaire, des ateliers de gestion du temps et un réseau d’entraide entre étudiant·e·s parents. Ce projet a été sélectionné à l’issue d’un appel à projets encourageant les CLÉF à proposer des initiatives favorisant l’inclusion et l’égalité des chances. « Nous voulons que nos projets aient un vrai impact sur la communauté universitaire, et celui-ci en est un bel exemple. »
Une ambition qui dépasse les murs de l’école
Dans un campus multilingue comme l’ÉTS, parler français peut sembler un acte militant. Pour AUF-ÉTS, c’est aussi une manière de créer du lien. « La francophonie, c’est faire exister le français au milieu des autres langues. Nos événements sont tous en français, pour permettre à chacun de vivre cette langue autrement. »
Avec ses 15 membres actifs, AUF-ÉTS est encore un jeune club, mais il voit loin. Darel rêve d’un espace numérique francophone dédié à la technologie, où chercheurs et étudiants pourraient publier et consulter des travaux scientifiques. « Ce serait un levier puissant pour la francophonie scientifique. », affirme-t-il, avant de partager sa vision : « Notre priorité est de consolider nos bases, puis d’élargir notre impact au niveau national et international. Nous voulons plus de membres, plus de projets et plus de partenaires. »
Pour donner vie à cette ambition, AUF-ÉTS multiplie les collaborations internationales. « Nous avons eu l’honneur de représenter le Canada lors du Congrès jeunesse estudiantine francophone d’octobre 2024 à Toulouse. Ce congrès a donné naissance à la plus grande association estudiantine au monde (AICLEF), dont nous sommes particulièrement heureux d’avoir contribuer à bâtir aux cotés de plus d’une soixantaine d’autres leaders avec qui des projets francophones mondiaux ont été initiés et actés.». Les collaborations avec d’autres CLEF s’intensifient, tissant une toile francophone dynamique à travers les Amériques.
Et demain ? Renforcer les liens avec les anciens membres, ouvrir des conférences au public, développer des partenariats stratégiques, notamment avec des incubateurs. Le club souhaite aussi renforcer sa visibilité au sein de l’ÉTS et dans la communauté francophone montréalaise.
« Avec l’AUF, nous avons l’opportunité de collaborer avec d’autres institutions étudiantes. Le moment est venu de puiser pleinement dans ce réseau mondial et de tirer profit de tout ce que la francophonie a à nous offrir. », conclut Darel Guepi Tougoumo.