Depuis sa création en 1990, l’association PÉR UQAM s'engage à offrir un nouveau départ aux étudiant.e.s réfugié.e.s, en leur permettant de poursuivre leurs études dans un environnement sécuritaire et stimulant à Montréal. Ce projet a transformé non seulement la vie des étudiant.e.s parrainé.e.s, mais aussi celle des bénévoles qui les accompagnent. Retour sur l’histoire de cette association, ses réalisations et ses ambitions futures.
Une mission qui change des vies
Le PÉR UQAM, anciennement connu sous le nom d’EUMC UQAM, fait partie du Programme d’étudiant·e·s réfugié·e·s (PER), un projet permettant aux jeunes réfugié.e.s d’accéder à des études supérieures au Canada. Dès leur arrivée, les étudiant.e.s parrainé.e.s obtiennent la résidence permanente et bénéficient d’un accompagnement intensif pendant au moins 12 mois. « Notre objectif est d’offrir un cadre sécurisé où ces jeunes peuvent se reconstruire, s’épanouir et réussir », explique Myriam Bravo, présidente du PÉR UQAM depuis 2020.
L’association ne se contente pas d’apporter un soutien académique ; elle veille également à faciliter l’intégration sociale et culturelle des nouveaux arrivants. Cela inclut des activités sociales pour briser l’isolement, des séances de tutorat pour faciliter la réussite académique, ainsi que des ateliers pratiques pour naviguer dans leur nouvelle vie à Montréal.
« Lors de l’accueil de Gianni, notre premier étudiant parrainé pendant la pandémie, j’ai compris l’importance de nos efforts », confie Myriam avec émotion : « Je repense souvent à ce moment, d’autant plus que, quatre ans plus tard, Gianni m’a invitée à assister à sa cérémonie de citoyenneté. Il n’est désormais plus réfugié et s’apprête à obtenir son diplôme en sciences politiques et relations pluriethniques. Cela prouve que, grâce à ce programme, des vies changent, et que l’impact de notre soutien dépasse largement la première année de parrainage. C’est, pour nous, la plus belle des récompenses. »
Ce projet va bien au-delà de l’accompagnement des étudiants réfugiés ; il transforme également la vie des étudiant.e.s de l’UQAM, des membres de l’équipe et des bénévoles. « Participer au PÉR UQAM m’a permis de développer des compétences en gestion de projet, en leadership et en interculturel, des atouts que je n’aurais jamais acquis dans un cadre académique classique », témoigne Charlotte Bergeron, vice-présidente de l’association. Les événements interculturels, tels que les « bibliothèques humaines », ne sont pas seulement des moments d’échange, mais aussi des occasions pour les bénévoles d’élargir leur vision du monde et de renforcer leur empathie. Les ateliers de création de cartes de bienvenue, les conférences sur la crise migratoire et les formations en premiers soins psychologiques enrichissent la compréhension des enjeux globaux tout en développant des compétences pratiques.
En s’investissant dans ces initiatives, les bénévoles découvrent à quel point leurs actions peuvent avoir un impact direct sur la vie des autres. Cette expérience de terrain leur permet d’acquérir des compétences essentielles qui seront précieuses dans leur parcours professionnel futur, tout en cultivant un fort esprit d’entraide et d’ouverture.
Un tournant historique pour l’autonomie financière
En 2023, après deux ans d’efforts, le PÉR UQAM a obtenu la cotisation non obligatoire (CANO) auprès des étudiant.e.s de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), une avancée majeure qui garantit désormais un financement annuel de 90 000 $. Cette somme permet à l’association de parrainer deux à trois étudiant.e.s chaque année, tout en engageant Jessyka Brutus, une responsable administrative qui assure la gestion quotidienne et le suivi des parrainé.e.s.
Ce financement permet à l’association d’accroître son impact. « Avant, nous parrainions un étudiant tous les trois ans, aujourd’hui, nous en accueillons trois par an », souligne Charlotte. « Cette autonomie financière nous offre la flexibilité nécessaire pour mieux répondre aux besoins des étudiants réfugiés. »
La force du réseau CLEF : une dynamique internationale
L’intégration du PÉR UQAM au réseau des Clubs Leaders Étudiants Francophones (CLEF) de l’AUF en 2023 a ouvert de nouvelles perspectives. « Le réseau CLEF nous a permis de vivre une véritable coopération internationale entre groupes étudiants. C’est tellement enrichissant de découvrir la réalité des autres universités et de voir tous ces jeunes s’engager pour des causes justes et inspirantes. », précise Myriam. Cette synergie a permis l’organisation conjointe d’événements interculturels avec d’autres clubs, comme celui de l’École de technologie supérieure (ÉTS). « Nous avons tissé des liens solides avec d’autres groupes, ce qui enrichit non seulement notre mission locale, mais aussi notre impact à un niveau global. »
Le réseau CLEF a également offert des formations en gestion de projet, en diversité et inclusion, et a permis aux membres du CLEF PÉR UQAM de participer à des ateliers innovants, tels que la fresque du climat. « Ces expériences sont précieuses, car elles nous permettent de grandir ensemble, d’affiner nos compétences et d’avoir un impact encore plus significatif », ajoute Charlotte Bergeron.
Le CLEF PÉR UQAM continue de grandir et d’adapter ses services pour mieux répondre aux besoins des étudiant.e.s réfugié.e.s. Avec le soutien du réseau CLEF et de l’UQAM, l’association envisage de développer de nouveaux projets pour renforcer son impact. « Notre rêve est de parrainer encore plus d’étudiants et d’élargir notre portée », conclut Myriam.
Au-delà du soutien direct aux réfugié.e.s, le CLEF PÉR UQAM démontre que l’engagement des jeunes peut réellement transformer des vies. Par ses actions concrètes et son esprit de solidarité, cette association défend l’espoir d’un avenir plus inclusif. En inspirant et en mobilisant la jeunesse québécoise, elle prouve que chaque jeune peut devenir un acteur, une actrice, du changement social.